La recherche de la sagesse et de l'épanouissement peut-elle être indépendante de la connaissance du monde ?
Extrait du document
«
INTRODUCTION
Définition des termes et problématisation : La recherche doit se différencier de la découverte en ce qu'elle
vise un objectif qu'elle n'a pas encore atteint alors que la découverte coïncide avec l'atteinte de son objet.
Aussi la
question de la recherche de la sagesse et de l'épanouissement concerne moins la sagesse et l'épanouissement en
tant que tels que la recherche qui précède leur atteinte jugée possible.
La question porte donc sur les moyens
nécessaires à l'atteinte de la sagesse, entendue à la fois comme savoir pratique et savoir théorique, et à l'atteinte
de l'épanouissement, entendu comme plénitude.
Le prédicat « être sage » est attribué non seulement à celui qui
agit moralement, c'est-à-dire en vue du bien, mais aussi à celui qui possède un savoir sur lui-même et sur ce qui
l'entoure.
Ainsi la sagesse possède deux dimensions, l'une pratique, l'autre théorique.
Etre sage c'est à la fois bien
agir mais aussi avoir la science.
Le sage peut-il alors être identifié au savant ? Faut-il nécessairement être savant
pour être sage ? L'épanouissement se réfère à l'homme qui ne ressent pas le manque mais a la satisfaction d'avoir
accompli ce qu'il devait accomplir.
Ainsi après la réalisation d'un projet l'individu ressent cette satisfaction liée, pour
prendre des termes aristotéliciens, à l'actualisation d'une puissance, comme quand l'artiste achève une oeuvre d'art.
L'achèvement est alors vécu comme un accomplissement qui génère un sentiment de plénitude.
La recherche de
l'épanouissement viserait donc l'actualisation de tous les possibles en l'homme.
Cette recherche est-elle
indissociable d'une quête du savoir ou est-elle indépendante d'elle ? Si pour être sage il faut être savant et si pour
être savant il faut atteindre un savoir total comment sera vécue la limitation de la connaissance humaine ? La
sagesse ne consiste-t-elle pas plutôt en la prise de conscience de cette limitation propre à l'homme qui ne peut pas
tout savoir ? Si pour être épanoui il faut avoir réalisé tous les possibles quelle conséquence aura le constat du
caractère illimité de la connaissance du monde ? La difficulté de ce sujet réside donc dans le fait que la
connaissance du monde semble bien être visée par la philosophie, en tant que recherche de la sagesse et de
l'épanouissement, mais son caractère inaccessible, la connaissance du monde étant toujours à compléter ne
pouvant pas être parcourue totalement, semble être un frein ou un obstacle à cette recherche parce qu'elle tend à
la rendre indéfinie.
PLAN DETAILLE
Première partie : La connaissance du monde fait partie intégrante de la philosophie.
1.1 La philosophie, en tant que recherche de la sagesse, possède un versant pratique et un versant
théorique.
Cette définition rappelle celle des morales de la sagesse antiques selon lesquelles le savoir
était indissociable d'un savoir-faire.
En ce sens la philosophie ne pouvait faire l'économie d'une entreprise
spéculative, c'est-à-dire qu'elle comprenait un progrès dans la connaissance des choses.
« J'aurais voulu premièrement y expliquer ce que c'est que la philosophie, en commençant par les choses les
plus vulgaires, comme sont: que ce mot de philosophie signifie l'étude de la sagesse, et que par la sagesse
on n'entend pas seulement la prudence dans les affaires, mais une parfaite connaissance de toutes les
choses que l'homme peut savoir, tant pour la conduite de sa vie que pour la conservation de sa santé et
l'invention de
tous les arts » DESCARTES, Principes de la philosophie, préface.
1.2 La recherche de la sagesse et de l'épanouissement ne peut se passer de la connaissance du
monde, car la sagesse est intimement liée au savoir.
« La sagesse sera la plus achevée des formes du savoir.
Le sage doit donc non seulement connaître les
conclusions découlant des principes, mais encore posséder la vérité sur les principes eux-mêmes.
La sagesse sera
ainsi à la fois la raison intuitive et la science, science munie en quelque sorte d'une tête et portant sur les réalités
les plus hautes.
Il est absurde, en effet, de penser que l'art politique ou la prudence soit la forme la plus élevée du
savoir, s'il est vrai que l'homme n'est pas ce qu'il y a de plus excellent dans le Monde.
» ARISTOTE, Ethique à
Nicomaque, VI 7.
La sagesse théorique est supérieure à la sagesse pratique.
Ce qui a pour conséquence que : « le bonheur ne
saurait être qu'une forme de contemplation.
» Ibid.
X 8.
Transition : si la recherche de la sagesse et de l'épanouissement est conditionnée par la connaissance du
monde que se passe-t-il quand l'homme prend conscience du caractère limité de son pouvoir de connaissance ? Ne
risque-t-on pas en faisant trop dépendre la philosophie de la connaissance du monde de rendre impossible ou
désespérée la philosophie par la prise de conscience du caractère illimité de la connaissance du monde ? S'il est
impossible d'atteindre la connaissance du monde la recherche de la sagesse et de l'épanouissement sera elle aussi
sans fin.
Or le caractère inatteignable de la fin ne remet-il pas en cause la raison d'être de la philosophie ?
Deuxième partie : Le véritable sage serait celui qui, prenant conscience du caractère nécessairement
limité de la connaissance humaine, subordonne la connaissance à la vie.
2.1 La sagesse sceptique réside dans une suspension de jugement.
« Nous appelons « force égale » l'égalité selon la conviction et la non-conviction, de sorte qu'aucun des
raisonnements en conflit n'ait préséance sur un autre parce qu'il serait plus convaincant.
La suspension de.
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