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La recherche de la sagesse et de l'épanouissement peut-elle être indépendante de la connaissance du monde ?

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« PREMIERE CORRECTION Quelle place devons-nous reconnaître à la science dans la culture humaine ? Est-elle un luxe, un divertissement ou bien au contraire une nécessité, voire un devoir ? Malebranche défend dans ce texte une position catégorique : la connaissance scientifique du monde est futile.

Cette thèse a de quoi nous surprendre.

Aujourd'hui en effet, le développement technologique a amplement prouvé à quel point la science pouvait contribuer au bien-être de l'homme, à son épanouissement.

Toutefois le problème de la valeur morale de la science n'est pas résolu par la considération du progrès technique.

La science comme la technique semble se caractériser en effet par sa neutralité : en elle-même ni bonne ni mauvaise, sa valeur réside dans l'usage qu'on en fait.

La science peut donc conduire au meilleur comme au pire, et Rabelais le relevait en son temps : « Science sans conscience n'est que ruine de l'âme.

» Toutefois, cette idée d'une neutralité éthique de la science est peut-être sommaire.

Il est vrai que par la nature même de sa démarche, la science n'est pas normative : elle ne dit pas ce qu'il faut faire mais décrit et explique ce qui est.

Elle ne sollicite aucun sens moral et si des jugements de valeur viennent se glisser en elle, ce ne peut qu'être au détriment de l'objectivité de sa démarche.

II est vrai aussi que la science, par ses résultats, peut être utilisée de manière irresponsable et immorale.

Toutefois, il se pourrait aussi qu'en tant que recherche et travail laborieux, la science ait beaucoup à apprendre à l'homme en quête de sagesse.

La science a-t-elle, en elle-même, une valeur éthique ? Et si oui, n'est-elle pas même indispensable à la quête humaine de sagesse et du bonheur ? La science, en effet, ne se contente pas d'instruire, elle éduque.

Si elle nous livrait un savoir parfait, définitif, certain, et efficace, elle gonflerait sans doute l'orgueil des hommes et les conduirait à se croire tout-puissants.

Elle les porterait alors à commettre les pires folies.

Si des religions ou des sagesses philosophiques ont prétendu offrir du monde ou de la condition humaine une représentation vraie et définitive, le propre de la science moderne (postgaliléenne) au contraire est d'offrir du monde une représentation provisoire, hypothétique, toujours extrêmement consciente de ses limites.

Ce que révèle en particulier la démarche expérimentale, c'est que le réel n'est jamais à la mesure de l'idée qu'on s'en fait.

II déjoue toujours nos prévisions, nos attentes, nos désirs.

La science nous a ainsi appris, au cours de ces derniers siècles, à renoncer à l'espoir naïf de détenir un jour une certitude absolue, un savoir parfait et définitif sur le monde.

Aussi si la science transmet une sagesse, ce serait celle, toute négative, qu'enseignait déjà Socrate : « La seule chose que je sais, c'est que je ne sais rien.

» Y a-t-il d'ailleurs une autre sagesse que celle de la reconnaissance des limites de son savoir ? Quoiqu'il en soit, ni les religions, ni les morales, ni les systèmes philosophiques ne sont prêts à dispenser cette « docte » ignorance.

La connaissance scientifique du monde nous invite à ne pas rêver la réalité, à prendre en compte les nécessaires limitations de notre connaissance et, au-delà, à accepter la finitude de notre condition.

La recherche de la sagesse ne saurait donc être indépendante du souci de connaître scientifiquement le monde. [Le développement des sciences et des arts incarne véritablement le progrès humain.

Le développement des sciences et des arts contribue au progrès de l'humanité.

Par l'intelligence, l'homme se libère de la nature et construit une société meilleure.] Par l'intelligence, l'homme se libère et devient comme maître et possesseur de la nature Dans la sixième partie du « Discours de la méthode » (1637), Descartes met au jour un projet dont nous sommes les héritiers.

Il s'agit de promouvoir une nouvelle conception de la science, de la technique et de leurs rapports, apte à nous rendre « comme maître et possesseurs de la nature ».

Descartes n'inaugure pas seulement l'ère du mécanisme, mais aussi celle du machinisme, de la domination technicienne du monde. Si Descartes marque une étape essentielle dans l'histoire de la philosophie, c'est qu'il rompt de façon radicale et essentielle avec sa compréhension antérieure.

Dans le « Discours de la méthode », Descartes polémique avec la philosophie de son temps et des siècles passés : la scolastique, que l'on peut définir comme une réappropriation chrétienne de la doctrine d'Aristote. Plus précisément, il s'agit dans notre passage de substituer « à la philosophie spéculative qu'on enseigne dans les écoles » une « philosophie pratique ».

La philosophie spéculative désigne la scolastique, qui fait prédominer la contemplation sur l'action, le voir sur l'agir.

Aristote et la tradition grecque faisaient de la science une activité libre et désintéressée, n'ayant d'autre but que de comprendre. »

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