La réalité est-elle une donnée immédiate de l'expérience ?
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La réalité est-elle donnée ou construite ? Ce que nous appelons la "réalité' est-il bien réel ou construit dans et par la science ? Est-ce à la "vraie" réalité qui se manifeste dans les équations et les éprouvettes des scientifiques ?
Merci de consulter ce document proche: http://www.devoir-de-philosophie.com/dissertation-realite-donne-dans-perception-conception-207.html
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Problématique:
La perception est le moyen dont je dispose, en tant que sujet de la connaissance pour accéder à la réalité: c'est-à-dire à ce qui n'est pas
moi.
Mais cette perception m'informe-t-elle complètement ? La démarche scientifique a depuis longtemps montré que la réalité n e s e
réduisait pas à ce que nous pouvons en percevoir immédiatement; au contraire, la connaissance objective exige le plus souvent que l'on
dépasse les d o n n é e s d e l a perception.
Mais ce qui est découvert au terme de l'investigation scientifique est-il en fin de compte l'objet
d'une perception ? O u alors y a-t-il dans la réalité des domaines définitivement inaccessibles à la perception, réservés par exemple à
l'intelligence ? L'étude des sciences contemporaines (en particulier la physique) pourra être d'un grand secours pour répondre à cette
question.
I - QUELLE ANALYSE POUR CE SUJET ?
C'est un sujet classique sur la question de la valeur cognitive de la perception.
Nos sens nous trompent-ils ? Ou est- ce les jugements
que nous portons sur nos perceptions qui font de celles-ci des connaissances ? Enfin, quand bien m ê m e notre perception serait
trompeuse, ne peut-on pas dire qu'elle est connaissance ?
II - UNE DÉMARCHE POSSIBLE.
A - LA PERCEPTION SOURCE D'ERREUR.
O n ne peut pas dire que la perception est une connaissance parce qu'elle ne répond pas aux exigences et aux requisits d e la
connaissance.
La perception est caractérisée par la singularité, elle est individuelle.
Or on le sait, toute connaissance solide porte sur le général.
De plus la perception porte sur des réalités instables.
Déjà le Platon du "Théètète" avait critiqué l'assimilation de la connaissance à la
sensation.
Enfin, la perception, chacun en a fait l'expérience, nous donne une image déformée de la réalité.
Les sens nous trompent et le bâton plongé dans l'eau est perçu comme courbé alors que nous savons qu'il est droit ; de même la tour qui
de loin paraissait ronde est en fait carrée.
Le soleil est perçu comme se levant à l'horizon, et comme tournant autour de la terre.
Toutes ces perceptions ne sont pas des connaissances mais des illusions, et les jugements que l'on porterait en prenant pour point de
départ la perception ne sauraient valoir comme connaissance.
B - LA PERCEPTION, CONNAISSANCE SUBJECTIVE ET TROMPEUSE.
Qu'est-ce au fond que la perception ? Certainement, la réception passive des données sensibles ne suffit pas à définir la perception.
Percevoir, c'est toujours être dans une certaine activité de la part du sujet percevant.
Percevoir suppose donc un sujet qui perçoit, c'est-àdire qui organise selon certaines règles la diversité des données sensibles.
Donc la perception est essentiellement et structurellement déformation de la réalité.
Elle est la réalité vue du point de vue du sujet, c'est-à-dire toujours d'un "je" qui unifie les diverses données qui affectent le corps.
La perception ne peut donc donner que des connaissances subjectives.
Est-ce à dire pour autant que cette connaissance ne saurait jamais
atteindre aucune vérité ?
C - LA PERCEPTION N'EST SUSCEPTIBLE D'AUCUNE CONNAISSANCE INTUITIVE.
C'est au courant phénoménologique que l'on doit les analyses les plus convaincantes sur le fait qu'aucune évidence ne saurait procéder de
la perception sensible.
En effet, percevoir quelque chose c'est toujours en saisir un aspect, un profil.
Ainsi je perçois bien un aspect de ce tapis laineux et rouge, nous dit Sartre, mais je n'en perçois jamais qu'une face, m ê m e si ma
conscience peut prolonger imaginairement l'envers du tapis ou sa prolongation sous le fauteuil.
Bref, il n'y a aucune possibilité de remplir complètement la conscience perceptive.
Il n'y a aucune évidence intuitive pouvant procéder de la
perception sensible.
Reste à se demander s'il n'y a pas une perception autre que sensible, bref une perception intellectuelle qui est susceptible d'être vraie et
donc de prétendre au titre de connaissance.
III - RÉFÉRENCES UTILES.
DESCARTES : Méditations Métaphysiques (Première Méditation).
ALAIN : Les Passions et la Sagesse.
MERLEAU-PONTY : Phénoménologie de la Perception.
SARTRE : L'Être et le Néant.
HUSSERL : Méditations Cartésiennes.
IV - LES FAUSSES PISTES.
Ne pas voir que la perception suppose toujours l'activité d'un sujet percevant.
Manquer la valeur de connaissance subjective..
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