La raison est-elle l'unique moyen de la sagesse ?

« La raison est-elle l'unique moyen de la sagesse ? Analyse du sujet : Un moyen est une médiation, un outil par lequel on parvient à une fin.

La question posée est donc de savoir si le seul outil pour parvenir à la sagesse est d'utiliser la voie de la raison.

La raison est ce qui nous donne une connaissance.

La sagesse est-elle simplement une connaissance des choses ? Etre sage, est-ce avoir accès à la vérité ? N'y a-t-il pas un autre moyen que la réflexion pour arriver à la sagesse ? Ne peut-on pas penser à une sorte de spontanéité de la sagesse en tant que bonté ? Peut-on, en fin de compte, limiter la sagesse à une connaissance du monde ? Proposition de plan : I ] La philosophie (amour de la sagesse) est une quête de vérité : ‡ étymologie : philo-sophos = amour de la sagesse.

Or, la philosophie apparaît comme une réflexion raisonnée sur le monde.

ON est donc tenté de dire que la raison est ce qui permet de mener à la sagesse. ‡ l'image du sage dans les légendes : Dans les légendes, le sage est souvent représenté comme un vieil homme, qui a appris de la vie.

Il est celui qui sait.

La sagesse est une quête longue : il faut avoir acquis beaucoup de savoir : ‡ Cependant, la sagesse ne s'apprend pas dans les livres : Toutefois, si le sage est souvent illustré comme un vieil homme c'est parc qu'il a appris de la vie, de ses expériences bien plus que des livres.

La raison peut mener à la sagesse, mais il ne faut pas penser pour autant qu'elle s'apprend comme une formule mathématique. Transition : Cependant, on ne peut pas donner comme équivalent le rationnel et le raisonnable.

Or, il semble que la sagesse relève du raisonnable. II ] Une sagesse qui vient du coeur : ‡ "L'homme raisonnable est peut-être avant tout et fondamentalement celui qui perçoit les limites de la raison." Gabriel Marcel, Le déclin de la sagesse, page 89.

La raison théorique ne suffit pas à être raisonnable, donc pas à être sage. ‡ « sois sage » qu'est-ce que ça veut dire ? Lorsque l'on dit à un enfant « soit sage », on ne lui demande pas d'être savant mais d'être raisonnable, c'est-àdire d'agir en fonction de ce qui est bien, et de savoir distinguer le bien d'avec le mal. ‡ faire le bien (partager sa sagesse : exemple : l'allégorie de la caverne, République, Platon, livres VI et VII) : Outre le fait de distinguer le bien d'avec le mal et d'agir en vue du premier, la sagesse est aussi un élan du coeur. On a dit que la raison théorique ne suffit pas à acquérir la sagesse.

Toutefois, elle y aide car elle permet de savoir ce qui est bien ou mal, elle permet de réfléchir au monde, et de comprendre quelle voie mène à la morale. Etre un sage, c'est aussi partager ce savoir, c'est avoir le courage de ses opinions (que l'on veut bonnes).

La sagesse est un donc un élan de vie, tourné vers les autres, qui ne veut pas le bien pour soi mais veut le bien universel. Transition : certes, la morale est une voie vers la sagesse, mais les tentations de ne pas la suivre sont nombreuses, et parfois ce qui est moral ne saute pas aux yeux.

Il faut guider l'action morale par la connaissance et la volonté. III ] La raison au service de la volonté, la volonté soutenue par la morale : ‡ Distinguer la raison théorique et la raison pratique. »