La raison est-elle le meilleur guide pour apprendre a etre heureux ?
Extrait du document
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Analyse du sujet
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Eléments de définition
® La raison = Faculté, proprement humaine, de former des idées, de discerner le vrai, de
comprendre les enchaînements des faits, la liaison des vérités.
Dans un sens large, il s'agit de cette partie de l'âme où s'accomplit la pesée, c'està-dire qui assure la connaissance et la compréhension des choses, l'évaluation des fins
et la délibération sur les moyens.
Aristote, Ethique à Nicomaque, VI, 2, 1139 a 5.
Plus spécialement, il s'agit de la pensée discursive, par différence avec
l'intelligence intuitive.
La faculté de découvrir et de prouver des conclusions à l'aide
d'hypothèses ; la faculté de raisonner, c'est-à-dire d'enchaîner des idées et des
propositions, de déduire des conséquences.
La raison est ici opposée à l'expérience.
Elle est conçue soit comme un pouvoir
d'explication des réalités sensible en tant que manifestations de lois intelligibles, soit
comme simple faculté de tirer des conclusions en vertu de règles formelles.
Platon, La
République, VI, 511 e.
Il s'agit aussi de la faculté de bien juger et de discerner le vrai du faux.
La faculté
d'user avec discernement des représentations pour connaître les choses et les évaluer
à leur juste valeur.
Cette puissance, présente en tout homme, appelée aussi « lumière
naturelle » par différence avec la foi, peut se cultiver par le moyen de la méthode.
Elle
permet à chacun de fonder en vérité ses propres pensées.
Distincte des sens et de
l'imagination, elle se caractérise par son universalité d'application, c'est-à-dire sa
capacité de prendre en compte une diversité indéfinie de circonstances et de rapports.
Elle n'est pas simplement l'intelligence (conduite de détour dont on peut, même chez
l'animal, mesurer les performances), mais entendement (l'acte de comprendre, en tant
qu'il possède un caractère réflexif, c'est-à-dire se connaît lui-même dans ses propres
opérations).
Descartes, Discours de la méthode, 1er , 4e et 5e parties.
® Guide = ce qui conduit et qui tend à montrer le chemin à prendre et à garder.
Aide, tuteur dans
la vie et les affaires.
® Bonheur = Du latin bonum agurium, « chance, bonne fortune ».
Au sens général, il s'agit d'un
état de satisfaction complète, caractérisé par sa plénitude et sa stabilité.
Chez Aristote = Le bonheur, fin que tout homme poursuit (même si les
hommes ne s'entendent pas sur sa nature), doit être rapporté à la réussite de
l'activité.
Or l'activité la plus élevée est celle de l'intelligence : penser vrai procure
donc le plus grand bonheur.
(Ethique à Nicomaque, LI, ch.
8-9 / LX, ch.
6-7)
Chez les stoïciens = Le bonheur désigne la disposition de l'âme de celui qui vit
conformément à la nature.
(Sénèque, De la vie heureuse)
Chez Kant = A) L'état dans le monde d'un être raisonnable à qui, dans le cours
de l'existence, tout arrive selon son souhait et sa volonté.
B) « Le bonheur est la
satisfaction de toutes nos inclinations tant en extension, c'est-à-dire en
multiplicité, qu'en intensité, c'est-à-dire en degré, et en protension, c'est-à-dire en
durée.
» Kant précise qu'à la différence des autres satisfactions qui sont vécues
dans un présent instable, inachevé, éphémère, le bonheur suppose une réflexion de
l'imagination qui récupère le passé et se projette dans l'avenir.
(Critique de la raison
pratique, I, LII, ch.
2, 5)
·
Angles d'analyse
® Il s'agit ici de s'interroger sur ce qui peut nous rendre le plus apte à devenir heureux, c'est-àdire à atteindre ce que tout le monde semble désirer comme fin ultime de ses actions, à savoir le
bonheur.
® On interroge ici la raison, instrument et guide par excellence pour la recherche de la vérité, pour
l'éprouver comme ce qui doit être suivie si l'on veut apprendre, vraiment à être heureux.
Il semble
donc que notre conduite en tant qu'elle est ordonnée à la raison puisse être seule capable de nous
apporter le bonheur.
® L'enjeu ici c'est en réalité une conception du bonheur comme d'une part apprentissage (et donc
pas un donné) et d'autre part comme raisonnable.
Le bonheur est donc, au même titre que la
vérité, une conception de la raison et que seule la raison rend possible.
C'est donc l'essence même
du bonheur, à travers la question de son apprentissage, qui est ici mise à la question.
Problématique
Est-il légitime d'étendre l'empire de la raison sur le bonheur en la considérant comme le meilleur guide
possible si l'on veut apprendre à être heureux, et donc en dernière instance atteindre le bonheur lui-même ? Le
bonheur lui-même est-il ordonné à l'exercice et à la conduite conforme à la raison ? Ou appartient-il à une toute
autre faculté ? La seule raison suffit-elle à nous mettre sur des railles assurées vers le bonheur ?.
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