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La raison du meilleur est-elle toujours la plus forte ?

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« ÉLÉMENTS DE RÉFLEXION • S'efforcer d'apprécier l'humour (noir ?) de ce jeu de mots sur l'aphorisme bien connu : La raison du plus fort est toujours la meilleure et surtout se demander si l'on aboutit vraiment à une simple inversion de cet aphorisme. • Que peut-on penser sous le terme «Me meilleur »? Que peut-on penser sous l'expression « la plus forte » (tout en se souvenant ici qu'il s'agit de la raison)? La valeur de la dissertation dépendra en effet avant tout de la rigueur de l'analyse opérée et de la pertinence des questions posées à partir des différenciations produites par cette analyse. • Ne pas oublier la présence de l'adverbe « toujours ». Qu'est-ce que la ‘raison du meilleur' ? La raison est ce qui justifie nos actions et permet de les reconnaître comme sensées : ne dit-on pas : ‘il a agit avec raison' ? Ce qui sous-entend que seul le fou agit sans raison.

La raison est la logique interne de nos actions.

Ainsi, l'homme avant d'agir réfléchit à son but et au meilleur moyen de l'atteindre. Ainsi les actions ratées viennent d'une mauvaise appréciation de la raison.

Nous comprenons que nous pouvons entendre ‘meilleur' en deux sens différents : un sens dénotant l'efficace, et un autre sens dénotant le bien, la vertu. Mais alors cette raison du meilleur est-elle toujours la plus forte, autrement dit, l'emporte-t-elle toujours pour décider l'action, donne-t-elle l'impulsion précédant immédiatement l'action ? La raison du meilleur est-elle celle qui prime toujours en l'homme ? I. La logique est préférée au bien. Blanché nous montre que la raison raisonne, et que c'est à travers cette activité de raisonnement que se décide la raison qui prévaudra.

Il existe plusieurs type de raisonnement et celui qui prévaut toujours n'est pas la raison du meilleur, mais la raison logique.

L'homme fait donc prévaloir sa raison logique plutôt que sa raison du meilleur.

Mais ne sont-ce pas les deux mêmes raisons ? En effet, la raison du meilleur possède en elle-même la raison logique, car si nous considérons le terme meilleur, ici, comme ce qui conduit à l'efficace, alors la logique est ce qui permet cette efficace.

Pas pour l'auteur, en effet la raison du meilleur (efficace) nécessite un contenu strict qui détermine comment nous devons agir dans telle et telle situation, car si toutes les actions nécessitaient la même réaction, nous ne ferions qu'une seule action.

Or, pour Blanché dans la raison logique seule la forme compte, peu importe le contenu.

Ainsi pour lui le raisonnement logique consiste à avoir un squelette déterminé dont nous n'avons plus qu'à remplir les espaces blancs à notre guise.

Comme dans le cas du syllogisme.

Mais alors, peut-être que si nous envisageons le ‘meilleur' comme le bien, la vertu, la raison du meilleur pourra triompher ? II. La raison détournée du meilleur par les manipulations de l'ego de l'homme. Freud montre bien que la raison du meilleur a rarement été la plus forte, car l'homme n'étant rien se veut tout ; et ainsi cherche plus à réaliser son intérêt personnel plutôt que l'intérêt général : le Bien (de tous et pour tous).

En effet, l'ego surdimensionné des hommes remodèlent la raison et masque son honnêteté pour faire croire son intérêt particulier.

De là vient que parfois les hommes voyant le Bien font tout de même le Mal.

Freud donne l'exemple d'une déception narcissique de l'homme.

Galilée a prouvé scientifiquement que le soleil ne tourne pas autour de la terre, mais que c'est la terre qui tourne autour du soleil : ce qui veut dire que l'homme n'est pas le centre du monde.

Les autres hommes n'ont pas voulu croire Galilée qui apportait portant des preuves scientifiques, c'est-à-dire des preuves s'adressant directement à la raison.

Les hommes ont donc réussi à contrôler leur raison, et éloignant d'eux la raison du meilleur qui leur montrait le chemin de la vérité et du Bien, leur ego ne pouvant supporter cette voie, ils en ont changé au moyen de l'illusion.

Mais alors comment concilier le fait que l'homme est un être raisonnable, mais que dans le même temps, il ne peut accepter de faire prévaloir l'intérêt général (raison du meilleur) au détriment de l'intérêt particulier ? III. La raison du meilleur peut être particularisante. Si les hommes savaient suivre la raison du meilleur universelle, celle qui engendre le Bien, le Souverain Bien, alors les hommes seraient Dieu.

Mais ils ne se trouvent pas non plus à l'autre extrémité : ce sont des êtres qui favorisent leur intérêt particulier, mais en usant de la raison du meilleur.

Comme l'explique Spinoza, de deux maux, l'homme choisira le moindre, certes pour ne point trop souffrir, mais aussi pour privilégier le Bien grâce au principe de raison du meilleur.

Ainsi l'homme réussi à concilier son intérêt particulier et la raison du meilleur Bien possible.

C'est tout à fait nécessaire, car l'homme n'a qu'une volonté celle de perdurer dans son être, or réussir ce que l'on entreprend est la première condition du conatus.

Cela se vérifie aussi, si nous entendons dans meilleur, efficace.

En effet, un homme quoiqu'il veuille faire, s'il en a la volonté, mettra nécessairement tout en œuvre pour parvenir à la réussite de son action et l'atteinte de son but.

Ainsi, s'il veut au plus profond de lui que son action réussisse, il suivra la raison du meilleur, c'est-à-dire de la meilleure efficace. Conclusion : - La raison du meilleur n'est pas la plus forte, car elle s'oppose à la raison logique qui, elle prévaut. - De même la raison du meilleur, n'est pas la plus forte, car elle est souvent en contradiction avec l'ego de l'homme et donc ce dernier la manipule pour la transformer. - Enfin, la raison du meilleur n'est peut être pas la plus forte, mais elle tente de l'être ainsi l'homme suivra sa volonté efficace pour parvenir à ses fins, et de deux maux il choisira le moindre.. »

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