La raison doit-elle se défier des sens

« Se défier de quelqu'un ou de quelque chose, c'est ne pas faire confiance à cette personne ou à cette chose, pourtant chacun sait plus ou moins bien que certaines des croyances nous sont imposées plus ou moins par notre société ou culture de sorte que ce n'est que lorsque la raison critique a fait son travail d'analyse des préjugés que l'on peut raisonnablement nous prononcer sur la validité de ces croyances culturelles ou sociétales, la raison aurait donc un rôle critique essentiel pour pouvoir acquérir des connaissances certaines.

Pourtant est-ce que la raison suffit à elle seule, plutôt, est-elle la condition essentielle de toute connaissance de sorte que les sens , c'est-à-dire un autre moyen de connaître s'en trouve dévalorisé.

D'où la question posée : la raison doit-elle se défier des sens ? La première question sera de se demander quelles sont justement les caractéristiques de la raison et des sens pour analyser par la suite si la défiance de la raison face au sens est légitime, enfin et surtout nous verrons que les sens ont aussi une légitimité et que parfois c'est à la défiance de la raison même qu'il faut porter toute notre attention. 1 Les caractéristiques de la raison et des sens - A Les sens concerne l'immédiat , la perception, les sensations, les sentiments, l'affectivité, le particuliers, l'individuel. - B La raison concerne l'intelligence, le jugement, la logique, le raisonnement, les principes universaux et généraux, le médiat. 2 La défiance de la raison face au sens semble légitime. A Les sens nous trompent.

Platon , seul le domaine des Idées nous permet d'atteindre la vérité. Voir Kant , voir Bachelard 1 Le monde sensible est trompeur pour la raison selon Platon Pour Platon, il existe deux mondes, le premier est le monde sensible, c'est-à-dire le monde dans lequel nous vivons, affecté par le changement et la dégradation.

Le second est le monde intelligible c'est-à-dire le monde des Idées immuables.

.

Le monde sensible pose problème pour Platon ; il ne tire son être que par participation ou imitation du monde proprement existant des Idées.

En fait Platon a recours au paradigme de la ligne dans son dialogue la Politéia ( la République) .

Le monde peut être divisé en deux fois deux domaines, le monde visible avec ce qui est perceptible indirectement par exemple l'ombre des reflets des miroirs, et ce qui est perceptible direcetementy par exemple les objets et les êtres vivants, et un autre monde bien plus valorisant, le monde de ce qui n'est accessible qu'à l'esprit, acev le domaine de la science par exemple la mathématique qui en dépassant le support matériel comme les figures géométriques etteint la connaissance intellectuelle telle que celle des théorèmes universels.

On comprend que la quintessence de la théorie de la connaissance est exprimé par le paradigme de la ligne qui aboutit à un rationalisme indubitable.

Il ya des degrés dans la connaissance, la plus élevée est l'intelligence noésis, la seconde est la connaissance discursive dianoia la troisième la croyance la pistis, et la dernière la conjecture eikasia. .

en fait il faut se méfier des sens comme le montre l'Allégorie de la caverne, des hommes sont comparés à des êtres enchaînés au fond d'une caverne, qui ne peuvent rien voir du monde réel, ce qu'ils prennent pour la réalité, ce sont des ombres d'objets fabriqués qu'une source de lumière dessine sur le mur de la caverne.

L'anamnèse est illustrée par l'événement suivant.

Un des prisonniers est conduit à la lumière du jour, et là il voit les objets naturels et le soleil tels qu'il est réellement.

Les ombres correspondent à l'expérience des sens , au monde situé hors de l'intelligible, c'est-à-dire de ce qui est comparable à la raison. 2 Les sens sont un obstacle à la recherche d'une vérité indubitable. »