la quête de la verité
Publié le 08/06/2024
Extrait du document
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La quête de la vérité
L’homme qui cherche à savoir ce qu’est réellement le monde a conscience que :
➢ Il est possible d’atteindre une connaissance du réel
≠ scepticisme : impossibilité de connaître le monde même si la vérité existe.
≠ relativisme : impossibilité de connaître le monde car la vérité n’existe pas.
« A chacun sa vérité » détruit
l’idée de vérité.
➢ Le réel ne s’offre pas directement à l’homme sans risque d’erreur et d’illusion.
Percevoir n’est pas
seulement voir, mais juger, interpréter… La vérité n’est pas le Vrai.
Elle ne se donne pas mais se recherche.
Parvenir à la vérité est l’enjeu de toutes nos relations, ce qui leur donne un sens : relation de l’homme au monde,
mais aussi relation de l’homme aux autres hommes et à lui-même.
La vérité est ce qui donne du sens.
Elle pose les valeurs d’authenticité, d’honnêteté et donc de confiance.
Comment pourrions-nous vivre dans le mensonge de ce qui est (aux autres et à soi-même) ? Faire le choix de
l’illusion et s’y noyer ?
La vérité ne concerne jamais les choses en elles-mêmes mais elle concerne toujours les JUGEMENTS que les
hommes portent sur elles.
De même, la vérité ne concerne pas directement les idées, mais la croyance que ces
idées décrivent la réalité.
Ce ne sont donc ni la réalité, ni les idées qui sont vraies ou fausses, mais les jugements,
c’est-à-dire les relations entre idées et réalité.
➢ Cette connaissance du réel va donc réclamer un effort de recherche, des outils / des méthodes et une
volonté d’un savoir adéquat sans illusion.
Quête de savoir/ de vérité = une aventure exigeante
Pourquoi l’homme ne peut-il pas y renoncer ? Parce que l’être humain est un être doué d’un esprit, qui a un
besoin de savoir inhérent à cet esprit.
Cf : Aristote : La science est fille de la curiosité, de l’étonnement, de
l’émerveillement constitutifs de l’esprit.
Être intelligent, c’est chercher les raisons d’être de quelque chose, d’un phénomène.
C’est chercher à savoir, à
expliquer, à comprendre.
Les motivations sont donc spirituelles : rechercher le vrai, se soucier de l’intelligibilité du monde, révéler la
beauté et l’harmonie du monde (idéal contemplatif et exigence esthétique) et enfin se libérer de notre EGO
(intérêt égoïste) pour atteindre une ataraxie (paix de l’âme).
La connaissance est donc la voie qui satisfait un désir de liberté, de bonheur et de sagesse :
• Affranchissement des superstitions, des craintes, des désirs égoïstes
• Affranchissement des manipulations des sens, des dogmes et des illusions
• Affranchissement de la prison des images, des fantasmes, des opinions.
Cf : Platon – Allégorie de la
caverne – Livre VII de la République
PB : Ne peut-on y voir d’autres motivations ?
• Insatisfaction de la banalité de l’existence (sentiment de l’étrangeté existentielle, de l’absurde de nos
vies).
La quête de connaissance serait alors une forme donc de divertissement pour fuir notre malheur
existentiel et son inanité (vide, néant).
• Une quête de pouvoir, de prestige qui ferait de la quête de connaissance une conquête de récompenses,
d’honneurs (Prix Nobel…) mais aussi une conquête de pouvoir sur le monde lui-même : désir de devenir
« comme maître et possesseur de la nature » (désir prométhéen).
Depuis le XVIIe siècle, la finalité de la
science moderne (technoscience) est de rendre l’homme plus puissant.
Vouloir connaître est une volonté
de puissance : savoir pour pouvoir (et non plus savoir pour savoir comme pour la science classique).
Dimension utilitaire de l’effort de connaissance- CF : Auguste COMTE – « Science d’où prévision, prévision
d’où action ».
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PHILOSOPHIE – Term Gles – HAMBLI – Cours sur la quête de la vérité – A – Science et vérité
Connaître, c’est donc mobiliser tout son esprit pour s’approprier symboliquement le réel ce qui implique
d’intervenir sur lui, de le transformer pour lui ôter sa forme chaotique, confuse et inintelligible en appliquant sur
lui les outils de la raison.
Il s’agit ainsi pour l’esprit de s’approprier ce qui lui est étranger autour de lui, afin de s’y
sentir chez lui, d’habiter le monde, de s’y sentir en sécurité.
Les concepts, les lois et les théories sont utiles pour
nous « y reconnaître ».
PB : Le monde construit par la connaissance et la science n’est que le produit d’une grille de lecture du monde.
Le danger serait de croire qu’il est le réel lui-même.
Réflexivité
Esprit
Réflexion raison
Perception empirique (réalité empirique)
Réel
Réalité intelligible
Le réel : ce qui existe en soi, indépendamment du sujet (de sa perception et de ses pensées)
La réalité : ce qu’un individu perçoit et comprend du réel
❖ Réalité empirique : ce qui existe pour nous grâce à nos sens et notre expérience (réalité matérielle)
❖ Réalité intelligible : ce que nous comprenons du monde par notre pensée, notre raisonnement, nos
concepts abstraits, notre réflexion.
Mise en jeu du rapport sujet (le Moi pensant) / objet (ce que je cherche à connaître)
But : OBJECTIVITE – saisir les choses telles qu’elles sont réellement, en elles-mêmes.
Le réalisme va désigner la position du philosophe qui affirme l’existence d’une réalité extérieure indépendante
de notre esprit.
Le réalisme affirme à la fois l’existence et l’indépendance du monde.
L’existence signifie qu’il y a
un monde extérieur au sujet, et l’indépendance, que ce monde n’a pas besoin d’être relié à un sujet pour exister.
Le réalisme affirme que le monde est une chose et que nos représentations en sont une autre.
L’existence du
monde précède l’existence de notre esprit et que le monde continue d’exister sans lui.
L’idéalisme s'oppose au réalisme, en soutenant que le monde n’est qu’une représentation et n’a pas d'existence
autonome.
Vouloir saisir la réalité du monde va supposer de tenter d’éviter ces deux écueils
(soit la négation d’une réalité extérieure [idéalisme], soit la négation d’une réalité
constituée par le seul sujet [réalisme]).
A- Science et vérité
La philosophie et la science se sont constituées d’emblée, dans l’Antiquité, comme le refus de croire que le réel se
donne de façon immédiate aux sens, à la pensée ou dans l’action.
Refus donc d’une première version naïve de la
réalité.
La réalité est à chercher au-delà des apparences sensibles.
La vérité doit se faire dévoilement (alethéia en
grec) puisque le réel est recouvert de voiles qui nous empêchent de le saisir correctement.
Abandon des
explications du « mythe » au profit de celles que la raison va permettre de faire apparaître.
L’être humain n’a pas accès directement à la réalité.
Il est confronté aux phénomènes, c’est-à-dire à ce qui apparaît.
Or apparaître veut dire se manifester, dévoiler une part de la réalité, mais aussi paraître, c’est-à-dire se cacher
derrière l’apparence.
Pour connaître, il faut donc franchir tous les obstacles qui nous empêchent d’avoir une vision claire et lucide du
monde :
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PHILOSOPHIE – Term Gles – HAMBLI – Cours sur la quête de la vérité – A – Science et vérité
•
•
Nous ne voyons le monde que par notre propre point de vue.
Nos sens sont partiels et notre esprit est
limité ou délimité par des déterminismes inconscients – culture/éducation/ vécu/psychologie / conditions
de vie/circonstances…Notre capacité d’ouverture d’esprit est limitée par notre Ego, notre mental et notre
niveau de conscience.
Préjugés/ opinions/ Illusions / croyances / superstitions / erreurs / mensonge / imagination…autant
d’éléments à la frontière de la vérité qui lui font obstacle.
Donc pour connaître, il faut vouloir savoir sans illusion et vouloir un savoir en adéquation avec le réel, sans le
retoucher pour qu’il soit plus plaisant, acceptable, rassurant …Et il faut chercher à accorder les esprits (pour les
pacifier) ce que le relativisme des opinions ne permet pas.
Dès l’Antiquité, la science et la philosophie vont ainsi s’efforcer d’arracher la connaissance à la sphère du
sensible, de ce qui est changeant, multiple et mouvant, pour accéder à ce qui est rationnel, donc stable, unique
et permanent.
Il faut donc renoncer à l’opinion, au plaisir du donné immédiat et emprunter des voies d’accès au
savoir qui nécessitent des efforts, des règles et de la rigueur.
L’arrachement est donc une ascension de l’esprit,
une dialectique ascendante.
Cf : Platon – La dialectique ascendante (ligne divisée et allégorie de la caverne)
SENSIBLE
INTELLIGIBLE
Connaissance spontanée, irréfléchie
> vraie ou fausse
Démonstration, preuve : vraie
Sens commun
Construite
Sensible
Continuité (théorie scientifique ?)
Perception
Artificiel
Observation
Intelligence
Multiple, singulier, individuel
Unité
Contingent
Nécessaire
Préjugés
Méthode, vérité > doute méthodique
1 – Opinion et science
La vérité n’est pas qu’une question de point de vue, au contraire de ce qu’affirmaient les Sophistes, tel
Protagoras qui disait de l’homme qu’il « est la mesure de toutes choses ».
L’opinion désigne :
• Un simple avis subjectif, qui peut être reconnu comme tel (dans ce cas je peux accepter que les autres
ne partagent pas mon avis – ex : cette fleur sent bon)
• Ou bien elle peut être un jugement que l’on sait incertain (je donne un avis probable sur quelque chose
tout en sachant que ce....
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