La propriété, est-ce le vol ?
Extrait du document
«
Ce sujet est construit à partir d'une célèbre formule de Proudhon : " La propriété c'est le vol ".
Une telle affirmation
consiste à opérer une critique de toute forme de propriété qui reviendrait à s'approprier de manière toujours illégitime un
objet.
C'est donc le processus d'appropriation qui est condamné puisqu'il se fait toujours au détriment d'un autre.
Si la
propriété est le vol c'est parce qu'elle consiste à s'approprier ce qui ne nous appartient pas.
Il faut alors que vous vous
interrogiez sur les conséquences de cette affirmation.
Demandez-vous alors comment on peut soutenir que la propriété
est un droit.
Vous pouvez ici vous reporter à l'article 2 de la Déclaration des droits de l'homme dans lequel la propriété est
posée comme un des droits fondamentaux.
Vous pouvez aussi lire attentivement les analyses de Rousseau au livre 1 du
Contrat social lorsqu'il distingue la propriété de la possession.
Remarquez alors que le droit à la propriété est intimement
lié à la notion de liberté.
Peut-on, dans ces conditions, faire du vol un droit ?
[Seul le travail confère de la valeur.
Celui qui retire du revenu
de la simple possession de biens ne travaille pas et vole
donc l'argent de ceux qu'il fait travailler à sa place.]
À l'opposé du socialisme, le libéralisme (Jean-Baptiste Say, Benjamin Constant, Thiers...) fait de l'individu le
centre de la vie sociale.
Héritier d'une tradition qui remonte au XVIIe siècle et à Locke, il pose que les individus
sont libres par nature : cela veut dire que chaque homme est l'absolu propriétaire de sa personne et qu'il peut
exercer ses facultés comme il l'entend.
De cette première propriété, le libéralisme, à la suite de Locke, conclut à
la légitime propriété des biens, qui résulte du travail par lequel chacun s'est approprié des objets en les
transformant.
Proudhon qui écrit : » La propriété, c'est le vol » — parce qu'elle permet à certains de tirer éternellement un
revenu d'une terre qu'ils ne cultivent pas eux-mêmes, parce qu'elle est exclusive » et empêche autrui d'accéder
aux outils et à la terre —, le libéralisme répond qu'elle est au contraire au fondement d'un ordre social qui, sans
elle, serait exposé au pillage.
La propriété, c'est
le vol.
(Qu'est-ce
que la propriété ?
)
Proudhon critique la propriété privée qu'il considère comme
un vol et dont il préconise l'abolition mais non pour la
transférer à l'État car cela ne changerait rien à sa nature
de vol.
Il faut déposséder la classe capitaliste au nom d'un
système mutualiste et autogéré.
Pour Proudhon, la richesse de la classe dominante repose sur la propriété et sur l'exploitation des travailleurs.
Chaque sou qui grossit la fortune du patron est volé au salaire du travailleur.
Il n'est pas juste que l'ouvrier qui fait
tout le travail soit maintenu dans la pauvreté alors que le patron qui n'est qu'un propriétaire oisif ait tout le bénéfice.
La possession de biens (terres, argent, capital) pervertit ce processus et dévalorise le travail.
Le propriétaire loue en
effet ce qu'il possède à ceux qui en ont besoin pour travailler.
Il ne travaille pas lui-même.
Ce faisant, il «vole» aux
personnes actives leurs bénéfices.
Loyer, rente, taux d'intérêt, droits et taxes de toutes sortes, tels sont les moyens
par lesquels le propriétaire spolie les travailleurs du produit de leur travail.
Lorsque ce phénomène se généralise à l'échelle de la société, on aboutit à une paupérisation croissante et à
l'injustice sociale.
La propriété est donc une source de misère pour une majorité de la population, même si l'accès y
est théoriquement libre.
Les travailleurs ne pourront jamais devenir propriétaires, car ils sont maintenus dans la
dépendance par ceux qui les exploitent.
« Je n'appartiens à personne et j'appartiens à tout le monde.
Vous y étiez avant que d'y entrer et vous y serez
encore quand vous en sortirez.
» Telle est l'énigmatique inscription que découvrent Jacques et son Maître au
frontispice d'un château où un orage les contraint de se réfugier.
La devise fait évidemment du lieu une allégorie que
le lecteur de Diderot est invité à déchiffrer.
Au-delà du jeu qui lie l'auteur à son public, il est intéressant de noter que
Diderot, dans cet extrait de Jacques le Fataliste, participe de ce vaste mouvement de pensée qui remet en question
la propriété.
Car ce château est évidemment une allégorie de la Nature (la seconde partie de l'inscription le fait
savoir).
Et la visite à laquelle nous
sommes conviés à la suite des personnages ne laisse pas, sur ce point, d'être édifiante :
« Ce qui choqua le plus Jacques et son maître, ce fut d'y trouver une vingtaine d'audacieux, qui s'étaient emparés
des plus superbes appartements, où ils se trouvaient presque toujours à l'étroit; qui prétendaient contre le droit
commun et le vrai sens de l'inscription, que le château leur avait été légué en toute propriété...
»
La Nature n'appartient à personne, la propriété n'est donc jamais qu'un abus de pouvoir...
Elle n'est pas naturelle,
voilà la leçon qu'il convient de tirer de la lecture de l'inscription du château..
»
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