La prise en compte des différences culturelles vous paraît-elle remettre en question l'existence de valeurs universelles ?
Extrait du document
«
Les hommes quels qu'ils soient font tous partie du genre humain.
Ils sont tous compris sous ce concept d'humanité.
Mais
alors, comment se fait-il qu'au sein de ce genre unique, les hommes soient si différents ? Est-ce un problème de culture.
Il
est vrai que la culture et les traditions de chaque peuple diffèrent.
Dans notre culture occidentale, par exemple, nous
prenons soin des personnes âgées, cependant dans certaines tribus d'Amazonie, les gens se moquent des personnes
âgées, et les laissent mourir seules, sans leur porter secours.
Aucune culture n'est meilleure qu'une autre, mais elles sont
différentes.
Doit-on au nom de cette différence, faire un relativisme absolu et décréter que le genre humain est divisé ?
Cela n'est pas évident, il existe des valeurs universelles qui semblent être partagées par tout homme.
Cependant, nous
voyons bien qu'un universalisme absolu n'est pas non plus envisageable.
Mais alors, y a-t-il autant de cultures que de
valeurs ? Certain diront qu'il existe une humanité à deux vitesses : les peuples ‘primitifs' et les peuples ‘civilisés', mais
cette distinction est-elle juste ? En effet, les différences culturelles portent-elles sur les valeurs ?
I.
Les différences culturelles ne sont pas naturelles.
Jérôme Bruner, dans L'Education, entrée dans la culture, montre qu'il n'y a pas de réelles différences culturelles, mais que
ces divergences proviennent des institutions.
Ce sont les institutions qui imposent le fonctionnement de l'état dans lequel
se trouvent les hommes, ce sont encore elles qui imposent son rôle à chacun.
Elles éduquent les hommes à coup de
carotte ou de bâton.
Mais les institutions sont-elles présentent dans toutes cultures.
Les institutions représentent la force
dirigeante, la voix que l'on écoute, elles sont le chef de clan ou de village.
Ainsi les valeurs universelles existent bien, mais
elles sont volontairement détournées par les institutions qui veulent renvoyer telle image, ou qui veulent que son peuple
réponde à tel et tel critère.
Ainsi l'on voit bien que les différentes cultures ne sont pas un obstacle aux valeurs
universelles.
Ces dernières sont simplement cachées derrière des coutumes, des traditions, des obligations.
Mais quelles
sont-elles ces valeurs universelles ? Est-ce de ne pas tuer, de ne pas mentir, de voir la mort comme la fin de toute vie ? Si
les valeurs universelles sont bien tout cela, alors les différences culturelles sont plus importantes que ne le signifie
l'auteur.
En effet chez certains peuples la mort n'est pas négative, elle est une libération.
Existe-t-il réellement des valeurs
universelles au sein des hommes ?
II.
Des différences presque essentielles.
Goody, explique que l'entrée et le développement du langage a modifié l'humanité, mais étant donné que toute l'humanité
n'a pas développé le langage de la même manière ou même tout simplement n'a pas suivi ce mouvement évolutif, nous
pouvons en déduire qu'il existe une humanité à deux vitesses.
La première humanité, communiquant, mais sans
développé le langage (syntaxe, vocabulaire etc.) a stagné à un certain niveau de découverte, de compréhension du
monde et donc de développement.
D'un autre côté, l'humanité qui a développé le langage, a vu du même coup se
développer sa rationalité, ses connaissances sur le milieu qui l'entoure.
D'ailleurs cela se constate par les différentes
techniques qui existent entre ces deux humanités.
L'homme, au début, quel qu'il soit, s'approvisionnait avec ce que lui
offrait la nature : culture vient de colere qui veut dire cultiver la terre.
Seulement certains ont approfondis leurs
techniques : ils sont passés, pour labourer la terre, d'eux-mêmes, aux chevaux, puis au tracteurs.
D'autres n'ont pas
évolués.
Mais si cette dichotomie est réelle, et qu'il existe bien une humanité qui se dédouble, alors cela veut dire qu'il y a
deux genres humains qui se créent : l'un bon, l'autre mauvais.
Cette division nous paraît absurde.
En effet, c'est parce que
l'on se place de notre point de vue subjectif que l'on considère cette hiérarchie au sein même de l'unicité de l'humanité.
III.
Les différences culturelles n'atteignent pas les valeurs universelles.
Les différences culturelles ne sont qu'une différence de pratique de la vie, mais non une différence essentielle.
En effet, la
plus grande des valeurs universelles est présente chez tous les êtres humains : la destruction de l'un des membres
entraîne une peine profonde et sincère, une tristesse essentielle pourrions-nous dire.
Ainsi, nous comprenons que cette
sensibilité humaine ne peut qu'avoir cours.
S'il elle n'est pas présente chez un homme, c'est que son psychisme est
défectueux, mais cette détérioration de l'homme ne s'est jamais étendue à un peuple.
Mais alors, qu'en est-il des valeurs
universelles précédemment citées qui étaient témoins de la différence des hommes au sein de l'humanité ? Ce n'était pas
des valeurs universelles, car elles étaient relatives aux croyances individuelles.
De plus, si l'on considère qu'il y a une
humanité à deux vitesses, alors le genre humain est détruit.
Comment le pourrait-il être alors que nous sommes tous là,
bien vivant ? Enfin, comme le dit Lévi-Strauss, le barbare (celui qui ne possède pas les valeurs universelles), n'est pas
l'homme qui n'a pas la même culture que nous, mais celui qui refuse la culture des autres.
Mais alors, comment interpréter
les différences qui semblent essentielles entre les cultures ? Rawls explique que les différences qui existent entre les
cultures, ne sont pas du registre que les valeurs universelles.
En effet, les cultures se différencient par leur conception du
bien, c'est-à-dire de ce qui leur est nuisible ou bénéfique, tandis qu'elles s'accordent toutes sur la valeur universelle du
juste.
Conclusion :
-
Les hommes ne connaissent de différences culturelles que portées, voir même créent par les institutions.
-
Cependant, il semble tout de même que le développement du langage ait scindé l'humanité en deux.
-
Enfin, l'on peut dire que les cultures se divisent quant à ce qui leur est bénéfique (différence de perception et de
jugement), mais s'accordent harmonieusement sur ce qui est juste, valeur universelle par excellence..
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