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La prise en compte des différences culturelles vous paraît-elle remettre en question l'existence de valeurs universelles ?

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« Problématique: C'est l'unité des valeurs humaines qui est en jeu ici, unité menacée par le relativisme moral (l'expression est importante).

Il est vrai que d'un continent à l'autre, d'un p a y s à l'autre, pourquoi pas, même, d'une maison à l'autre, les principes moraux peuvent diverger.

Les causes sont effectivement culturelles.

Mais ne devons-nous pas postuler l'existence de valeurs qui dépassent ces différences ? Si la manière dont on punit le vol ou l'assassinat dans telle culture diverge des habitudes d'une autre, est-ce pour autant que le crime luimême est remis en cause en tant qu'acte immoral ? N'y a-t-il pas des valeurs universelles ? Certes, nous sommes aussi les produits de ce que notre culture fait de nous.

Mais au delà de notre éducation et de nos traditions, nous sommes des êtres rationnels et la raison nous prescrit ou nous interdit un certain nombre de choses, quelle que soit notre origine culturelle. Peut-on, et de quel droit, passer par-dessus l'appartenance culturelle, et la différence des normes en vigueur dans chaque culture, pour établir des valeurs valables universellement pour tout individu ? D'où sortiraient-elles, sinon encore d'une culture particulière ? N'y a-t-il pas là une contradiction insurmontable? L'ethnologie a d'autre part remis en cause l'idée qu'une civilisation puisse avoir plus de valeur qu'une autre, et prône le relativisme culturel.

Q u e toutes les cultures s'équivalent, c'est une chose.

C'est un autre point qui est ici en question: la diversité des cultures rend-elle impossible l'existence de valeurs supérieures, susceptibles d'une application universelle ? Les valeurs sont-elles forcément propres à une société et à une culture, ou peuvent-elles être transcendantes, c'est-à-dire tirer leur valeur d'une source indépendante des morales particulières? Les valeurs n'expriment-elles que les normes en vigueur dans un groupe, relatives à lui? Les hommes quels qu'ils soient font tous partie du genre humain.

Ils sont tous compris sous ce concept d'humanité.

Mais alors, comment se fait-il qu'au sein de ce genre unique, les hommes soient si différents ? Est-ce un problème de culture.

Il est vrai que la culture et les traditions de chaque peuple diffèrent.

Dans notre culture occidentale, par exemple, nous prenons soin des personnes âgées, cependant dans certaines tribus d'Amazonie, les gens s e moquent des personnes âgées, et les laissent mourir seules, sans leur porter secours. Aucune culture n'est meilleure qu'une autre, mais elles sont différentes.

Doit-on au nom de cette différence, faire un relativisme absolu et décréter que le genre humain est divisé ? Cela n'est pas évident, il existe des valeurs universelles qui semblent être partagées par tout homme.

Cependant, nous voyons bien qu'un universalisme absolu n'est pas non plus envisageable.

Mais alors, y a-t-il autant de cultures que de valeurs ? Certain diront qu'il existe une humanité à d e u x vitesses : les peuples ‘primitifs' et les peuples ‘civilisés', mais cette distinction est-elle juste ? En effet, les différences culturelles portent-elles sur les valeurs ? I. Les différences culturelles ne sont pas naturelles. Jérôme Bruner, dans L'Education, entrée dans la culture, montre qu'il n'y a pas de réelles différences culturelles, mais que ces divergences proviennent des institutions.

Ce sont les institutions qui imposent le fonctionnement de l'état dans lequel se trouvent les hommes, ce sont encore elles qui imposent son rôle à chacun.

Elles éduquent les hommes à coup de carotte ou de bâton.

Mais les institutions sontelles présentent dans toutes cultures.

Les institutions représentent la force dirigeante, la voix que l'on écoute, elles sont le chef de clan ou de village.

Ainsi les valeurs universelles existent bien, mais elles sont volontairement détournées par les institutions qui veulent renvoyer telle image, ou qui veulent que son peuple réponde à tel et tel critère.

Ainsi l'on voit bien que les différentes cultures ne sont pas un obstacle aux valeurs universelles.

Ces dernières sont simplement cachées derrière des coutumes, des traditions, des obligations.

Mais quelles sont-elles ces valeurs universelles ? Est-ce de ne pas tuer, de ne pas mentir, de voir la mort comme la fin de toute vie ? Si les valeurs universelles sont bien tout cela, alors les différences culturelles sont plus importantes q u e n e le signifie l'auteur.

En effet chez certains peuples la mort n'est pas négative, elle est une libération.

Existe-t-il réellement des valeurs universelles au sein des hommes ? II. Des différences presque essentielles. Goody, explique que l'entrée et le développement du langage a modifié l'humanité, mais étant donné q u e toute l'humanité n'a pas développé le langage de la même manière ou même tout simplement n'a pas suivi ce mouvement évolutif, nous pouvons en déduire qu'il existe une humanité à deux vitesses.

La première humanité, communiquant, mais sans développé le langage (syntaxe, vocabulaire etc.) a stagné à un certain niveau de découverte, de compréhension du monde et donc de développement.

D'un autre côté, l'humanité qui a développé le langage, a vu du même coup se développer sa rationalité, ses connaissances sur le milieu qui l'entoure.

D'ailleurs cela se constate par les différentes techniques qui existent entre ces deux humanités.

L'homme, au début, quel qu'il soit, s'approvisionnait avec ce que lui offrait la nature : culture vient de colere qui veut dire cultiver la terre.

Seulement certains ont approfondis leurs techniques : ils sont passés, pour labourer la terre, d'eux-mêmes, aux chevaux, puis au tracteurs.

D'autres n'ont pas évolués.

Mais si cette dichotomie est réelle, et qu'il existe bien une humanité qui se dédouble, alors cela veut dire qu'il y a deux genres humains qui se créent : l'un bon, l'autre mauvais.

Cette division nous paraît absurde.

En effet, c'est parce que l'on se place de notre point de vue subjectif que l'on considère cette hiérarchie au sein même de l'unicité de l'humanité. III. Les différences culturelles n'atteignent pas les valeurs universelles. Les différences culturelles ne sont qu'une différence de pratique de la vie, mais non une différence essentielle.

En effet, la plus grande des valeurs universelles est présente chez tous les êtres humains : la destruction de l'un des membres entraîne une peine profonde et sincère, une tristesse essentielle pourrions-nous dire.

Ainsi, nous comprenons que cette sensibilité humaine ne peut qu'avoir cours.

S'il elle n'est pas présente chez un homme, c'est que son psychisme est défectueux, mais cette détérioration de l'homme ne s'est jamais étendue à un peuple.

Mais alors, qu'en est-il des valeurs universelles précédemment citées qui étaient témoins de la différence des hommes au sein de l'humanité ? Ce n'était pas des valeurs universelles, car elles étaient relatives aux croyances individuelles.

De plus, si l'on considère qu'il y a u n e humanité à deux vitesses, alors le genre humain est détruit.

Comment le pourrait-il être alors que nous sommes tous là, bien vivant ? Enfin, comme le dit Lévi-Strauss, le barbare (celui qui ne possède pas les valeurs universelles), n'est pas l'homme qui n'a pas la même culture que nous, mais celui qui refuse la culture des autres.

Mais alors, comment interpréter les différences qui semblent essentielles entre les cultures ? Rawls explique que les différences qui existent entre les cultures, ne sont pas du registre que les valeurs universelles.

En effet, les cultures se différencient par leur conception du bien, c'est-à-dire de ce qui leur est nuisible ou bénéfique, tandis qu'elles s'accordent toutes sur la valeur universelle du juste. Conclusion : - Les hommes ne connaissent de différences culturelles que portées, voir même créent par les institutions. - Cependant, il semble tout de même que le développement du langage ait scindé l'humanité en deux. - Enfin, l'on peut dire que les cultures se divisent quant à ce qui leur est bénéfique (différence de perception et de jugement), mais s'accordent harmonieusement sur ce qui est juste, valeur universelle par excellence.. »

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