La politique libère-t-elle les hommes ?
Extrait du document
«
C'est dans la Cité...
Les hommes ne sont libres qu'en tant qu'ils sont les membres d'une communauté politique, c'est du moins ce
qu'affirmaient les Grecs.
L'Ordre de la Cité s'avère être la condition nécessaire à la manifestation de la liberté.
Le
philosophe Alain reprend cette idée d'une interaction de la notion d'ordre sur le concept de liberté :
« L'ordre et la liberté ne sont point séparables, car le jeu des forces, c'est-à-dire la guerre privée à toute minute
n'enferme aucune liberté ; c'est une vie animale livrée à tous les hasards.
» Politique.
L'expérience de la liberté semble n'être possible qu'à l'abri de l'ordre politique.
Pourtant, cet ordre politique est aussi
perçu comme une menace pour la liberté.
H.
Arendt rappelle ainsi :
« N'est-il pas vrai que nous croyons tous d'une manière ou d'une autre que la politique n'est compatible avec la
liberté que parce que et pour autant qu'elle garantit une possibilité de se libérer de la politique? »
Le pouvoir politique garantit la liberté
Hobbes, contrairement à Rousseau, pense que l'homme ne naît pas libre et que c'est le pouvoir politique qui garantit
sa liberté.
En effet, Le processus théorique du passage à l'état de droit, et à l'institution d'un Etat chargé de
l'administrer, est évoqué dans le « Léviathan », où Hobbes présente l'état de nature comme marqué par la rivalité et
la défiance, et donc comme un état de guerre de tous contre tous : rivalité et défiance, liées aux passions, ne
règnent-elles d'ailleurs pas toujours dans nos sociétés, malgré la protection des lois ? Cependant, dans un tel état
de liberté naturelle, personne ne se trouve assez en sécurité pour jouir de sa vie et de ses biens, et aucune activité
utile au perfectionnement de l'espèce humaine ne peut se développer correctement : un égoïsme intelligent doit
donc conduite, selon Hobbes, à vouloir la paix, par une limitation de la liberté des autres, qu'on cherchera à rendre
acceptable en acceptant soi-même de renoncer à son droit naturel d'agir librement.
De là l'institution d'un contrat
entre les particuliers, le renoncement mutuel à la liberté naturelle, la transmission consentie de cette liberté à une
autorité politique dont Hobbes estime que le pouvoir doit être absolu, et la mise en place par celle-ci d'une
réglementation juridique positive destinée à assurer pacifiquement la coexistence.
C'est précisément parce que
Hobbes considère l'hypothétique état de nature comme un état où les plus forts pourraient s'attribuer tous les
droits, qu'il prône l'artifice suivant : que chacun cède le droit qu'il a sur toutes choses.
SI chacun en fait autant,
alors le « COMMONWEALTH » ou l'Etat peut naître : il résulte de la cession du pouvoir et de la force des individus «
à un seul homme, ou à une assemblée, qui puisse réduire toutes leurs volontés, par la règle de la majorité en une
seule volonté ».
« La multitude ainsi unie en une seule personne est, dit Hobbes, appelée une République, en latin
Civitas.
Telle est la génération de ce grand Léviathan, ou plutôt pour en parler avec plus de révérence, de ce dieu
mortel auquel nous devons, sous le Dieu immortel, notre paix et notre protection.
» Ainsi, pour Hobbes, le «
Léviathan » est le maître absolu et le fondement de son droit est la force qui lui est reconnue.
L'homme naît libre et le reste
Locke, quant à lui, affirme que la liberté est un droit naturel de l'homme.
Mais, contrairement à Rousseau, il estime
que la propriété est le fondement de la liberté.
Le gouvernement civil a pour finalité la paix et la sécurité des
citoyens et il est autorisé, en vue du bien public, à faire des lois et à les exécuter.
Cependant, l'origine de la société
civile est la volonté des hommes de sauvegarder les droits inhérents à leur nature: le contrat, bien qu'il repose sur
une convention, n'est pas une association, car la société est naturelle; il n'est pas un pacte de soumission, car
l'inégalité est contraire à la loi de nature.
La philosophie politique de Locke n'est pas la théorie d'un régime
particulier: le libéralisme apparaît comme un des prolongements possibles de sa philosophie morale.
Mais un
républicanisme strict n'est pas moins compatible avec cette philosophie, en ce que Locke assigne au pouvoir
suprême une finalité morale: il appartient à la loi civile de définir les conditions du bonheur et du bien-être des
citoyens.
Il n'y a de liberté véritable que dans et par l'État.
«L'État, comme réalité en acte de la volonté substantielle, [...] est le rationnel en soi et pour soi [...] dans lequel la
liberté obtient sa valeur suprême.
» Hegel, Principes de la philosophie du droit (1821).
• Hegel se situe ici dans la lignée d'Aristote, pour qui l'homme ne réalise sa nature d'homme que dans la cité: c'est
dans l'État que l'esprit de l'homme s'objective, sort de sa subjectivité restreinte pour se hausser au niveau de la
collectivité et de l'histoire.
Par l'État, l'homme parvient au-delà de sa simple individualité.
• C'est pourquoi ce n'est que dans et par l'État que l'homme réalise vraiment sa liberté.
Cela peut paraître paradoxal,
puisque l'État impose ses lois à l'individu.
Mais le rôle de l'État n'est pas seulement répressif: c'est l'État qui fait de
l'individu un sujet de droit.
Dans les Principes de la philosophie du Droit, Hegel définit l'État comme unité réelle d'une nation.
L'État ne résulte
pas de la libre association des individus.
Au contraire, ceux-ci ne sont libres que s'ils sont soumis à l'autorité d'un
État qui seul confère un sens à leur existence.
Problématique.
Le but de l'État n'est pas de défendre les intérêts individuels.
Au contraire, les individus n'existent que par l'État.
Seule compte en effet l'existence objective et universelle.
Or, l'universel n'est accessible que par l'État.
Enjeux.
La rationalité de l'État réside dans l'union des libertés subjectives qui se déploient dans la liberté objective de l'État..
»
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