La politique est-elle l'affaire de tous ?
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«
INDICATIONS DE RECHERCHE
• Se demander si la politique est en fait l'affaire de tous ou si la politique est en droit (et en devoir) l'affaire de tous.
• Que peut-on penser sous l'expression « la politique » lorsqu'on affirme qu'elle est en droit (et « en devoir »)
l'affaire de tous?
• Que peut-on penser sous l'expression « la politique » lorsqu'on affirme qu'elle est en fait « l'affaire de tous »?
• Que peut-on penser sous l'expression « la politique » lorsqu'on affirme qu'elle n'est pas en fait « l'affaire de tous »?
• Méditer ce texte d'Aristote.
« L'État est un fait de nature, naturellement l'homme est un animal politique, et celui qui reste sauvage par
organisation, et non par l'effet du hasard, est certainement ou un être dégradé ou un être supérieur à l'espèce
humaine.
C'est bien à lui qu'on pourrait adresser ce reproche d'Homère : « Sans famille, sans lois, sans foyer ».
L'homme qui serait par nature tel que celui du poète ne respirerait alors que la guerre; car il serait incapable de
toute union, comme les oiseaux de proie.
Si l'homme est infiniment plus sociable que les abeilles et tous les autres animaux qui vivent en troupe, c'est
évidemment comme je l'ai dit souvent, que la nature ne fait rien en vain...
La nature pousse donc instinctivement tous les hommes à l'association politique.
»
Il est bon que les choses qui intéressent la communauté tout entière fassent aussi l'objet d'un exercice en commun.
Et en même temps, il n'est même pas exact de penser qu'un citoyen s'appartient à lui-même : en réalité, tous
appartiennent à l'État, car chaque citoyen est une partie de l'État, et le soin de chaque partie est naturellement
orienté vers le soin du tout.
»
• Consulter le livre de Maurice Duverger Introduction à la politique (Gallimard)
Problématique:
Demander si la politique est l'affaire de tous, c'est en fait interroger la crédibilité, la légitimité du concept de
république.
On peut donner deux sens voisins mais distincts à "tous": il peut signifier chaque citoyen sans exception,
quelles que soient ses compétences, ou alors tous les citoyens ensemble, en tant que peuple.
On trouve donc ici
deux questions: celle des compétences nécessaires pour faire de la politique; celle de la participation de la
collectivité aux décisions, donc la question de la volonté générale.
1) Reprenant l'idée de "res publica", la chose publique, nous montrerons d'abord que la politique semble à l'évidence
être l'affaire de tous.
2) Prenant en compte les difficulté d'une application concrète et effective de ce principe, nous examinerons les
conséquences qu'entraîne l'idée que la politique n'est que l'affaire de quelqu'uns.
3) Enfin, nous montrerons que l'idée d'une politique qui soit véritablement l'affaire de tous constitue une exigence
pour la démocratie.
Première partie: La Res publica.
La politique est l'affaire de tous, cela semble une évidence si l'on pense à l'étymologie du mot "république": la chose
commune.
Voyons en détail ce qui fait qu'il y a là une "affaire publique".
La politique définit le vivre-ensemble.
La politique est avant tout la science du vivre-ensemble sous des lois justes et communes.
Les hommes vivent en
société et aspirent à y vivre en paix, à collaborer ensemble et à bénéficier d'une juste répartition des biens et des
charges.
C'est donc, par définition, que la politique est l'affaire de tous.
L' "opinion politique", la chose la mieux partagée.
Chacun perçoit au moins confusément ce principe; la conséquence en est que chacun prétend avoir une opinion sur
la politique et que beaucoup estiment savoir mieux que le gouvernement lui-même ce qui serait bon pour le pays.
Qui n'a pas, en effet, une idée sur la façon dont il conviendrait de procéder pour régler le problème du chômage, des
retraites, etc.
? La politique, avant d'être concrètement l'affaire de tous, est avant tout l'objet de la conservation,
de la préoccupation de chacun.
Mais l'individu est souvent dépassé par les enjeux.
Mais ces conversations en restent souvent à des principes qui paraissent d'autant plus simples et faciles qu'ils sont
schématiques, réducteurs.
En revanche, lorsqu'un homme politique s'emploie à montrer la complexité des dossiers et
leurs ramifications multiples, un flottement s'installe.
Soit les auditeurs le soupçonnent de duplicité, de
malhonnêteté, soit ils se découragent devant la technicité de l'affaire.
II.
La politique, un métier ?
C'est qu'en effet la politique, surtout dans un monde en voie de globalisation, est une affaire complexe et qui.
»
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