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La politesse a-t-elle une valeur morale ou bien n'est-elle qu'une convention sociale ?

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« ÉLÉMENTS DE RÉFLEXION • Bien prendre en compte que la question n'est pas de savoir si — dans une certaine mesure — la politesse est une « convention sociale », mais si « elle n'est qu'une convention sociale » et si « elle a valeur morale ». Toute considération ne menant qu'à mettre en évidence que la politesse est dans une certaine mesure convention sociale est inopportune compte tenu du sujet précis posé. • Qu'est-ce qui peut amener à penser que la politesse peut avoir « valeur morale » (alors qu'on peut, dès l'abord, penser — entre autres — qu'elle a valeur d' « hypocrisie » ou à tout le moins de « non-sincérité »). — Contre une conception « romantique » de la sincérité. Cf.

Alain : Système des Beaux-Arts, p.

77: « Ainsi il n'y a point de mensonge dans la politesse, car ce que je montre par impolitesse, ce n'est pas moi, c'est un animal inquiet, tremblant, brutal. Et encore je dis que plus les sentiments sont précieux et sincères, plus ils ont besoin de politesse.

» Propos, Coll.

La Pléiade, p.

159. Pour une appréhension positive de la discipline extérieure (voire même de dressage) dans l'éducation affective, spirituelle (et morale).

En nous apprenant (dans et par notre comportement) « à bien nous tenir », la politesse nous empêcherait de « tomber ».

Elle serait une sorte de garde-fou de notre moralité. • Si l'apparaître n'épuise certes pas l'être, elle peut peut-être le préparer, l'orienter, le soutenir. Cf.

Saint Thomas. « Une vertu morale s'appliquera donc à gouverner notre extérieur.

» Cf.

Alain (Sentiments, passions et signes, Gallimard, p.

195 J « On a dit souvent qu'il y a une politesse de coeur qui se moque des formes.

C'est ce que je ne crois pas.

» Cf.

Jubert (Pensées et Lettres, Grasset, p.

151J « La politesse n'agit pas seulement sur les manières mais sur l'esprit et le coeur.

» — La politesse comme « propédeutique » au respect de soi et des autres. Cf.

J.M.

Délivre (Revue de l'Enseignement philosophique — mars 72, p.

18.) « La politesse règle les distances entre des gens tout à la fois trop serrés (par les circonstances) et trop éloignés (par leurs existences).

Elle dose, avec charité, la présence (dans l'amabilité) et l'absence (dans la discrétion).

Elle découvre les aspects qui ne sauraient décevoir et recouvre les intimités qui ne se veulent pas voir.

Elle déconseille aux coeurs de se suspendre tant qu'ils ne sont pas mûrs pour se comprendre.

Elle fournit le remède de la conversation « entre amis » pour guérir le mal de la contestation entre ennemis.

Elle est l'amour de ceux qui ne peuvent s'aimer encore.

» Analyse du sujet : Notre sujet « la politesse a-t-elle une valeur morale ou bien n'est-elle qu'une convention sociale ? » est présentée sous la forme d'une alternative interrogative : soit la politesse a une valeur morale, soit elle n'est qu'une convention sociale.

Il va s'agir de s'interroger sur le « ou » et sur son caractère soit exclusif, soit inclusif.

Avant de rentrer dans le détail, analysons les concepts qui composent notre question : « politesse », « valeur », « morale », « convention », « social / société ». Politesse : Respect des bonnes manières, des règles de la bienséance; bonne éducation. Respect des bonnes manières non seulement dicté par les usages mais par des sentiments sincères. Action, propos dénotant une bonne éducation, le respect des règles de la bienséance. Valeur : Caractère mesurable prêté à un objet en fonction de sa capacité à être échangé ou vendu; prix correspondant à l'estimation faite d'un objet. Évaluation d'une chose en fonction de son utilité sociale, de la quantité de travail nécessaire à sa production, du rapport de l'offre et de la demande. Morale : qui concerne la morale. qui est conforme aux règles de la morale; opposé à immoral. ensemble des règles de conduite -concernant les actions permises ou défendues- tenues pour universellement. »

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