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La pluralité des cultures est elle un obstacle à l'unité du genre humain ?

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« Introduction On évoque communément le genre humain ou l'humanité comme un fait, une évidence.

L'unité du genre humain serait indéniable.

Pourtant, si l'on écarte les déterminismes biologiques et la pression environnementale, c'est-à-dire les caractéristiques physiologiques de l'espèce humaine, la pluralité des cultures montre une très grande diversité des manières d'être, d'agir et de penser.

Les cultures, comprises comme des ensembles de représentations et d'évaluations fondés dans des institutions, des rapports sociaux et des pratiques qui permettent à un groupe de s'identifier comme groupe, prouvent une diversité qui interroge l'universalité humaine. La pluralité des cultures est-elle un obstacle à l'unité du genre humain ? L'unité est-elle un fait ou un idéal ? L'unité du genre humain dépend d'abord des individus qui compose le genre : si cette unité n'est pas faite est-elle à réaliser par l'individu lui-même au-delà de l'attachement au culturel ? L'individu porterait en lui la capacité de réaliser l'universel humain.

Ou bien au contraire l'universel est-ce ce qui s'incarne dans les particularités? Dès lors l'universalité du genre humain ne pourrait exister que dans la diversité des cultures.

Cependant, les rapports socio-économiques, par la mondialisation de l'économie et la libéralisation des échanges marchands, semblent créent une humanité de fait. I- Kant, l'humanité comme un devoir-être moral. · Au-delà de l'unité physiologique du genre humain, l'humanité c'est-àdire le sentiment d'une appartenance commune, parait souvent contredite par la pluralité des cultures.

En effet, si la culture est un ensemble de systèmes symboliques, elle apparaît naturelle, comme un monde immédiatement signifié.

Dès lors l'humanité factuelle est seconde. · Dans le dualisme kantien, le genre humain n'existe pas de fait mais c'est un devoir pour l'homme moral de le réaliser.

L'espèce humaine est une communauté d'êtres moraux, un « grand corps mystique ».

L'individu moral réalise son universalité d'homme, d'être libre et raisonnable.

Par la moralité il rejoint la communauté des gens de bien, qui est la seule unité du genre humain. · L'unité du genre n'a à subir d'autres obstacles que le « despotisme des désirs », que l'immoralité de l'individu.

Rien dans la structure matérielle des cultures ne s'oppose à cette unité, seule l'immoralité individuelle en est la cause. II- Hegel et le concept d'universel. · Dans la conception kantienne, l'universel est une réalisation individuelle qui s'atteint par la morale.

La pluralité culturelle, dans la mesure où une culture est un ensemble de représentations et d'évaluations, n'est pas un obstacle puisqu'elle n'a rien à voir avec la moralité.

L'universalité humaine s'atteindrait donc par l'affirmation de l'universalité individuelle. · Pour Hegel, l'universel n'est pas à côté des particularités mais bien dans celles-ci.

Si je veux manger du fruit, je ne peux pas refuser de manger des pommes, des fraises, etc… sous prétexte que ce ne sont pas du fruit. · Avec cette définition de l'universel ce n'est pas l'individu qui atteint l'universalité du genre mais c'est bien la diversité des cultures qui comporte en ellemême l'humanité.

Contrairement au dualisme kantien, la pluralité à tout à voir avec l'universalité. III- Une humanité fondée sur les rapports sociaux économiques · L'unité du genre humain semble alors n'exister que dans une absoluité idéaliste.

Or, la culture est transmission des valeurs, des représentations, des visions du monde.

On appellerait culture les pratiques de groupe qui ne dériveraient ni du déterminisme biologique ni de la pression environnementale et caractériserait la transmission de comportement entre les individus d'un groupe. · Les frontières culturelles ne serait plus dès lors géographique mais idéologiques, c'est-à-dire fondées sur des conceptions du monde inconscientes.

Cette pluralité culturelle, qui détermine de nouvelles cultures (culture ouvrière, culture bourgeoise, etc.…) s'accompagne d'une mondialisation des échanges marchands.

L'unité du genre humain qui en découle est économique et aliénatrice pour celui qui produit la marchandise. · La pluralité des cultures apparaît donc ici comme un obstacle à la constitution d'une humanité libre sans pour autant s'opposer à l'unité économique du monde des hommes. Conclusion L'unité du genre humain est loin d'être une évidence.

La question de savoir si cette unité est fondée sur un universel fondé en l'individu ou dans la pluralité des cultures laisse la place à une unité de fait, unité socio-économique et aliénatrice.. »

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