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La philosophie peut-elle s'accorder avec la religion ?

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« Problématique: La philosophie reproche à la religion son dogmatisme, et la religion peut reprocher à la philosophie un dogmatisme inverse, par son adhésion inconditionnelle à la raison comme critère ultime, à l'exclusion de toute croyance.

Mais, la raison elle-même condamne tout dogmatisme. Il s'agit, afin de mieux comprendre la question d'un accord possible entre la philosophie et la religion, on peut se demander en quoi elles se distinguent l'une de l'autre.

On définit traditionnellement la philosophie comme un amour de la sagesse.

La philosophie suppose alors un usage de la raison.

Etre philosophe c'est se servir de sa raison, ne pas se laisser guider par ses passions…On oppose ainsi le discours rationnel du philosophe avec celui du mythe par exemple.

La religion semble se distinguer de la philosophie en ce qu'elle ne relève pas d'une attitude rationnelle. Vous pouvez ici vous attacher à distinguer la raison et la foi.

Dès lors, il semble bien difficile d'accorder la philosophie et la religion.

Il faudrait alors plus précisément s'attarder sur la notion d'accord qui peut être ambiguë ici. S'agit-il de savoir si la philosophie peut être d'accord avec la religion ? S'agit-il de savoir si elle peut cohabiter sans rentrer en contradiction ou en lutte ? S'agit-il de savoir si la philosophie peut s'accorder au sens où on l'entend lorsqu'on parle d'un instrument qui doit jouer harmonieusement avec les autres ? Certainement les trois à la fois. Pensez à déterminer les exigences de la philosophie et celles de la religion.

Sont-elles compatibles ? Entre croire et savoir, utiliser sa raison ou s'en remettre à la foi, y a-t-il nécessairement un dilemme ? Une rupture ? A quelles conditions l'accord est-il possible ? Remarquez alors que dans l'histoire de la philosophie il n'y a pas d'incompatibilité nécessaire entre la philosophie et la religion.

La philosophie est-elle alors la mise en forme rationnelle du discours religieux? Philosophie et religion A.

Le paradoxe de la foi • La philosophie peut opérer une réduction partielle de la religion en ne voyant en elle que l'expression symbolique, métaphorique de la philosophie elle-même.

Kant, par exemple, réduit la religion à la morale : « La religion est la connaissance de tous nos devoirs comme commandements divins », écrit-il dans La religion dans les limites de la simple raison (1793). « La religion, qui est fondée simplement sur la théologie, ne saurait contenir quelque chose de moral.

On n'y aura d'autres sentiments que celui de la crainte, d'une part, et l'espoir de la récompense de l'autre, ce qui ne produira qu'un culte superstitieux.

Il faut donc que la moralité précède et que la théologie la suive, et c'est là ce qui s'appelle la religion. La loi considérée en nous s'appelle la conscience.

La conscience est proprement l'application de nos actions à cette loi.

Les reproches de la conscience resteront sans effet, si on ne les considère pas comme les représentants de Dieu, dont le siège sublime est bien élevé au-dessus de nous, mais qui a aussi établi en nous un tribunal.

Mais d'un autre côté, quand la religion ne se joint pas à la conscience morale, elle est aussi sans effet. Comme on l'a déjà dit, la religion, sans la conscience morale, est un culte superstitieux.

On pense servir Dieu en le louant, par exemple, en célébrant sa puissance, sa sagesse, sans songer à remplir les lois divines, sans même connaître cette sagesse et cette puissance et sans les étudier.

On cherche dans ces louanges comme un narcotique pour sa conscience, ou comme un oreiller sur lequel on espère reposer tranquillement.

». »

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