La philosophie est-elle une science particulière ou la science universelle ?

« Bien comprendre le sens des mots : « science particulière », « science universelle » ; on demande en quel sens elle pourrait être l'une et l'autre.

Grouper les idées sous les trois chefs suivants : 1° En quel sens la philosophie est-elle une science particulière ? Primitivement la philosophie était l'effort vers la science universelle ; embrasser d'un seul coup l'univers dans sa totalité.

Entreprise reconnue bientôt irréalisable.

Des sciences particulières se constituèrent, ayant chacune un objet spécial.

Elles se séparèrent de plus en plus de la philosophie et possèdent maintenant une autonomie complète.

A ce point de vue, la philosophie n'est plus, comme anciennement, la science universelle ; elle n'est plus qu'une science particulière, une partie du système scientifique. 2° En quel sens la philosophie peut-elle être la science universelle ? Sans doute, elle ne sera pas universelle en ce sens qu'elle contiendrait, comme autrefois, toutes les autres sciences ; l'autonomie des sciences particulières est un fait accompli.

Pourtant, on pourrait démontrer qu'elle reste universelle par la nature même de son objet : celui-ci, en effet, comprend l'essence universelle de ce qui est.

« La philosophie, disait Aristote, est la science des premiers principes et des premières causes.

» En ce sens, toutes les sciences dépendent de la philosophie : elle se superposé aux sciences pour donner du réel une connaissance plus exacte et une explication plus vraie. 3° Montrer enfin que ces points de vue ne s'excluent pas, ils s'appellent plutôt et se complètent.

Il n'y a pas entre les différents modes de connaissance de séparation violente, de discontinuité absolue : ils se tiennent tous par des transitions, une progression insensible.

Mais étant donnée la nature même de son objet, la philosophie domine toutes les autres sciences : elle est toujours la science des sciences. Seconde correction A.

— Primitivement science universelle (conception antique).

Puis il y a eu spécialisation, division du travail intellectuel.

Les sciences se sont détachées de la philosophie.

Celle-ci est devenue une science particulière, ayant son objet propre.

Préciser cet objet. B.

— En quel sens la philosophie est encore une science universelle : a) Elle est la science de l'esprit humain, outil universel. b) Elle a pour objet la systématisation des sciences, les recherches des plus hautes généralités scientifiques, la complète unification du savoir humain.

Elle est la science des sciences.

(Conception positiviste de la philosophie.) c) Elle est de plus et surtout la science des premiers principes et des premières causes : principes de l'être (principes ontologiques : matière, âme, Dieu); principes du connaître (vérités premières qui conditionnent toute connaissance).

A ce dernier titre, elle s'étend à tout et domine tout.. »