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La perception peut-elle s'éduquer ?

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Le terme « perception » désigne l'action qui consiste à saisir par les sens ou par l'esprit un objet extérieur ou une sensation intérieure. Cette action s'accompagne d'une représentation consciente de l'objet perçu. Nous percevons au moyen de nos cinq sens, qui communiquent des informations à notre conscience. On dira donc de la perception qu'elle est notre moyen privilégié d'entrer en contact avec le monde : sans elle, nous serions comme les monades de Leibniz dans la Monadologie, à savoir « sans portes ni fenêtres », enfermés en nous-mêmes et privés de contacts avec l'extériorité. Elle est une « interface » avec le monde. Le terme « éduquer » vient du latin educare (ex-ducere) et signifie « prendre soin de » ; il désigne également l'action de « faire croître », « d'élever ». La difficulté pour définir ce terme provient de son important degré de généralité : l'éducation correspond à la formation d'un individu, à divers niveaux (on parle ainsi indifféremment d'éducation religieuse, morale, sociale, technique, scientifique...). En ce sens, il est malaisé de le distinguer d'un terme au signifié voisin : « enseigner », qui désigne un mode de transmission d'éducation précis : celui de la transmission de connaissances à l'aide de signes. Si l'enseignement est un mode d'éducation particulier, cela signifie que l'éducation est un enseignement, mais qu'elle est aussi plus que cela. L'éducation est par conséquent à la fois transmission de savoirs, mais elle est également formation du savoir être de l'individu, qui, par le moyen de l'éducation, acquiert la faculté de vivre en société, parmi les autres hommes. C'est ainsi qu'un homme « bien éduqué » est à la fois un homme qui a une instruction importante, mais aussi une capacité développée à vivre avec ses semblables. Enfin, nous pouvons dire que l'éducation est également formation du savoir faire de l'individu, c'est-à-dire de ses compétences et de ses habiletés pratiques Si nous cherchons à déterminer si la perception est susceptible d'être éduquée, cela signifie que nous nous demandons dans quelle mesure notre interface avec le monde est susceptible de recevoir une éducation, c'est-à-dire d'être développée, affutée. A priori, la perception semble impossible à éduquer, dans la mesure où elle semble se confondre avec une réceptivité des impressions extérieures : elle est comme le sable où viennent s'imprimer les pas des promeneurs. Mais si nous acceptons que la perception est plus que cela, qu'elle n'est pas que sentiment, mais aussi composition des impressions, nous nous demanderons si elle n'est pas susceptible d'être éduquée. La question au centre de notre raisonnement sera de déterminer si la perception est une faculté inéducable, ou une activité de composition des données du réel dont l'efficacité est susceptible d'être affutée.

« Le terme « perception » désigne l'action qui consiste à saisir par les sens ou par l'esprit un objet extérieur ou une sensation intérieure.

Cette action s'accompagne d'une représentation consciente de l'objet perçu.

Nous percevons au moyen de nos cinq sens, qui communiquent des informations à notre conscience.

On dira donc de la perception qu'elle est notre moyen privilégié d'entrer en contact avec le monde : sans elle, nous serions comme les monades de Leibniz dans la Monadologie, à savoir « sans portes ni fenêtres », enfermés en nous-mêmes et privés de contacts avec l'extériorité.

Elle est une « interface » avec le monde. Le terme « éduquer » vient du latin educare (ex-ducere) et signifie « prendre soin de » ; il désigne également l'action de « faire croître », « d'élever ».

La difficulté pour définir ce terme provient de son important degré de généralité : l'éducation correspond à la formation d'un individu, à divers niveaux (on parle ainsi indifféremment d'éducation religieuse, morale, sociale, technique, scientifique…).

En ce sens, il est malaisé de le distinguer d'un terme au signifié voisin : « enseigner », qui désigne un mode de transmission d'éducation précis : celui de la transmission de connaissances à l'aide de signes.

Si l'enseignement est un mode d'éducation particulier, cela signifie que l'éducation est un enseignement, mais qu'elle est aussi plus que cela.

L'éducation est par conséquent à la fois transmission de savoirs, mais elle est également formation du savoir être de l'individu, qui, par le moyen de l'éducation, acquiert la faculté de vivre en société, parmi les autres hommes.

C'est ainsi qu'un homme « bien éduqué » est à la fois un homme qui a une instruction importante, mais aussi une capacité développée à vivre avec ses semblables.

Enfin, nous pouvons dire que l'éducation est également formation du savoir faire de l'individu, c'està-dire de ses compétences et de ses habiletés pratiques Si nous cherchons à déterminer si la perception est susceptible d'être éduquée, cela signifie que nous nous demandons dans quelle mesure notre interface avec le monde est susceptible de recevoir une éducation, c'est-àdire d'être développée, affutée.

A priori, la perception semble impossible à éduquer, dans la mesure où elle semble se confondre avec une réceptivité des impressions extérieures : elle est comme le sable où viennent s'imprimer les pas des promeneurs.

Mais si nous acceptons que la perception est plus que cela, qu'elle n'est pas que sentiment, mais aussi composition des impressions, nous nous demanderons si elle n'est pas susceptible d'être éduquée. La question au centre de notre raisonnement sera de déterminer si la perception est une faculté inéducable, ou une activité de composition des données du réel dont l'efficacité est susceptible d'être affutée. I. a. La perception, une faculté inéducable de réception des données sensibles ? Percevoir, c'est recevoir des informations au moyen des sens Qu'est-ce que percevoir, sinon recevoir des informations au moyen des sens ? En effet, la perception est cette capacité à entrer en contact du monde, à sortir de nous-mêmes par ces différentes facultés de préhension sur le réel que sont le goût, l'odorat, la vue, l'ouïe et le toucher.

Dans la mesure où nous naissons avec ces cinq sens, nous dirons dans un premier temps qu'il n'est pas possible de les éduquer : pure faculté réceptive, la perception ne s'éduque pas, elle s'utilise uniquement. b. Percevoir, c'est faire retour sur ce que nous avons reçu des sens et en prendre conscience Mais par perception, il faut bien voir que nous n'entendons pas que la réception de données sensibles, mais également le retour que nous faisons sur ce que nous avons perçu, de manière à en prendre conscience.

C'est ainsi que s'apercevoir de quelque chose revient à en prendre conscience : l'aperception est cette perception réflexive, c'est-à-dire qui prend conscience d'elle-même.

Elle ne semble pas capable d'être éduquée, pas plus que la perception directe, puisqu'elle est le mouvement naturel de notre conscience, sans lequel nous serions incapables d'avoir un quelconque rapport au monde.

Nous dirons donc (pour le moment) que la perception ne s'éduque pas, car elle est une faculté réceptive et d'aperception de nos réceptions, et non une activité dont l'efficacité serait susceptible d'être accrue par l'éducation. II. La perception, une activité de composition du divers sensible susceptible d'être éduquée ? a. Percevoir, c'est opérer par composition Cependant, si nous cessons de comprendre la perception comme une faculté, pour au contraire la concevoir comme une activité, ne serons-nous pas amenés à répondre différemment à la question posée ? Car il semble que la perception est bien différente de la sensation, qu'elle n'est pas que la capacité à recevoir passivement quelque chose du monde extérieur.

En effet, Leibniz montre dans ses Nouveaux Essais sur l'entendement humain (1704) que l'acte de perception consiste à opérer la synthèse d'une diversité de sensations multiples, qu'il nommait les « petites. »

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