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la peine de mort selon Sénèque

Publié le 20/02/2023

Extrait du document

« Le rôle de la justice est-il de réparer le mal ou de soigner l'homme malfaisant ? Une question à double tranchant, qui mérite dans un premier temps d'éclaircir les termes du sujet.La justice, dans sa définition la plus simple, fait référence à ce qui est juste, elle a pour rôle premier de faire respecter les lois et de défendre les droits de chaque individu.

En effet, la justice est tout ce qu'il y a de plus moral dans une société.

Par essence, la notion de justice s'oppose au mal.

Nous pouvons mettre en opposition réparer et soigner, effectivement réparer a pour sens initial de remettre en bon état quelque chose, un bien matériel, c'est inanimé.

Si ici, la victime doit-être "réparée" alors cela en viendrait presque à la déshumaniser, alors que soigner a un aspect médicinal et est dédié aux êtres vivants.

En nous appuyant sur le texte de Sénèque, extrait de son traité "de la colère" et nos propres connaissances, nous chercherons à répondre à la question suivante : la justice peut-elle éradiquer tous les maux ? Dans un premier temps, nous verrons que la justice peut contribuer à réparer et soigner puis dans un deuxième temps il sera nécessaire de rappeler sur quels fondements la justice se construit. Dans le texte, Sénèque désigne la justice comme le médecin des maux, cette métaphore entre ces deux mondes vient montrer que la justice (le médecin), cherche par tous les moyens à éradiquer la maladie (le mal) du patient ( le malfaisant) à travers différents degrés de peine (les châtiments).

Pour Sénèque, si la justice cède à la peine de mort, alors elle utilise la colère et non la raison.

L'auteur met un point d'honneur sur le fait qu'une punition peut, certes être exercée mais à seule condition que celle-ci soit dictée par la raison et non la colère ou d'autres sentiments et émotions sinon celle-ci nuit et ne guérit pas.

Sénèque se montre particulièrement attentif à la gradations des châtiments et à l'intensité variable de la peine venant de la justice sur le malfaisant.

Il montre bien que celle ci n'utilise que des châtiments physiques et non verbaux et que ceux ci sont de plus en plus douloureux pour le criminel jusqu'à lui faire porter le fer sur les membres il n'y a donc rien qui soigne le malfaisant mais le fait seulement souffrir et ne répare pas ce qui a été commis. La dernier phrase de ce texte (l.19 à 22) est particulièrement confuse et contradictoire avec le reste de l'extrait, qui nous montre le regard que porte Sénèque sur la peine de mort. Cependant, si nous décortiquons celle-ci, elle prend un autre sens.

En effet, la peine de mort peut être appliquée uniquement pour les criminels aux profils les plus incurables et pourrait, comme le sous-entend Sénèque leur être bénéfique, seulement si cette méthode décisive les libère de leur "maladie".

Il faut que ce soit quelque chose de positif, sa seule issue, son seule échappatoire afin de libérer son âme et de le purifier.

Si la peine de mort est infligée pour une autre raison celle ci n'est pas juste et ne guérit pas.

Avec cette contradiction nous pouvons donc nous demander quel est le vrai rôle de la justice.

Soigne-t-elle ? Répare-t-elle ? Mais comme la justice, d'après Sénèque, utilise la colère, cette émotion nuirait aux fondements de la raison.

Raison qui reste une notion importante. Réparer le mal peut paraître très utopique.

Quel mal la justice est-elle en mesure de réparer ? Le mal causé à la victime ou bien le crime en lui-même ? Bien sûr, de par son jugement, la justice peut éradiquer le mal en condamnant le criminel et son crime.

Une fois la condamnation prononcée par l'autorité judiciaire, une partie du mal, le crime, sera puni et ainsi on libérera la victime d'un poids qui pourrait réparer, en partie, les dégâts causés par un tiers.

Cependant, penser que la justice, à elle seule, puisse réparer ou quand bien même soigner la victime et son bourreau reviendrait à minimiser le mal et les conséquences des actes commis par l'homme.

De plus, la justice, comme le dit Sénèque, peut-elle vraiment être comparée à la figure du médecin ? La justice est une.... »

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