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La notion d'inconscient introduit-elle la fatalité dans la vie de l'homme ?

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« Problématique: Un fait est quelque chose de tangible et de matériel.

C'est une donnée observable de l'expérience, objective, indiscutable. Or l'inconscient est à la fois la manifestation d'une réalité psychique (tous les actes manqués, les lapsus, voir les textes de Freud), une réalité observable quand elle devient physique, et ce qui est non conscient, non observable donc inconnaissable (juste une hypothèse).

On peut également faire une nouvelle distinction : prenons le rêve.

Doit-on s'attacher à son contenu manifeste ou à son contenu latent ? Doit-on considérer le contenu d'un rêve comme un fait ou comme une hypothèse ? Est-on jamais capable de savoir ce qui est indiscutable dans un rêve (activité par excellence de l'inconscient) ? Le "ou" de l'énoncé est-il à prendre comme exclusif (soit l'un soit l'autre), ou comme complétif (l'un et l'autre) ? On peut se demander si cette existence peut être ni l'un ni l'autre.

Pour Descartes, il est impossible de postuler et de constater quelque chose qui échapperait à la pensée.

Et les détracteurs de la psychanalyse ignorent, refusent l'existence même d'un inconscient. Bien distinguer fatalité et déterminisme: la fatalité serait un déterminisme impossible à détecter et à surmonter.

La fatalité introduit l'inéluctabilité, l'inexorabilité.

Il faut montrer que prétendre que l'inconscient introduit la fatalité, n'est en définitivement que de la "mauvaise foi".

En revanche, le déterminisme (enchaînement des causes et des effets) permet grâce à la connaissance de s'en libérer.

Parlez de la méthode psychanalytique qui essaie justement de mettre en lumière les mécanismes de l'inconscient afin de permettre au malade de se débarrasser de ses troubles psychiques.

La question est donc de savoir si la connaissance de l'existence de l'inconscient suffit pour atteindre le contraire de la fatalité, l'autonomie et donc la liberté. La notion d'inconscient est-elle à l'origine de la fatalité dans la vie de l'homme ? Qu'est-ce qui fait penser que la vie de l'homme est déterminée par l'inconscient (Freud) ? Si, en effet, le fait de ne pouvoir contrôler son inconscient mais d'avoir l'impression d'être dirigé par lui peut faire penser à une sorte de fatalité, quelle est la limite d'un tel déterminisme (Alain) ? Peut-on réellement parler de fatalisme ? N'est-ce pas un terme trop fort, enlevant toute liberté, tout libre arbitre, dans la conduite de la vie ? Quelle peut-être la part de mauvaise foi d'une telle conception ? Et à quoi servirait la psychanalyse, si tout était déjà joué ? Sartre a beaucoup parlé de cette domination de l'être par son inconscient, pour la rejeter.

Nous sommes responsables de nos actes, et nous ne pouvons, ni ne devons, nous cacher derrière aucun fatalisme, inconscient ou non (L'Être et le Néant).

Avoir conscience de la force de l'inconscient devrait annihiler un peu la force de celui-ci.

La notion d'inconscient n'est-elle pas un alibi de plus pour introduire la fatalité : celle-ci n'est-elle pas introduite par d'autres tendances humaines (superstition) ? « La recherche psychologique [...] se propose de montrer au moi qu'il n'est seulement pas mare dans sa propre maison ».

Freud, Introduction à la psychanalyse, 1917. « L'homme comme tout être vivant pense sans cesse, mais ne le sait pas; la pensée qui devient consciente n'en est que la plus petite partie, disons : la partie la plus médiocre et la plus superficielle.

» Nietzsche, Le Gai Savoir, 1883. « L'hypothèse de l'inconscient est nécessaire [...], parce que les données de la conscience sont extrêmement lacunaires. » Freud, Métapsychologie, 1952 (posth.) « Il existe deux variétés d'inconscient : les faits psychiques latents, mais susceptibles de devenir conscients, et les faits psychiques refoulés qui, comme tels et livrés à eux-mêmes, sont incapables d'arriver à la conscience.

[...] Nous réservons le nom d'inconscients aux faits psychiques refoulés.

» Freud, Essais de psychanalyse, 1923. Ces faits psychiques refoulés sont en effet soumis à une censure qui évacue hors de la conscience (qui « refoule ») les désirs jugés incompatibles avec les exigences morales du sujet. « L'inconscient est le psychique lui-même et son essentielle réalité.

» Freud, L'Interprétation des rêves, 1899. « Longtemps on a considéré la pensée consciente comme la pensée par excellence : maintenant seulement nous commençons à entrevoir la vérité, c'est-à-dire que la plus grande partie de notre activité intellectuelle s'effectue d'une façon inconsciente.

» Nietzsche, Le Gai Savoir, 1883. « Il faut éviter [...] de croire que l'inconscient est un autre Moi ; un Moi qui a ses préjugés, ses passions et ses ruses; une sorte de mauvais ange, diabolique conseiller.

Contre quoi il faut comprendre qu'il n'y a point de pensées en nous sinon par l'unique sujet, Je; cette remarque est d'ordre moral.

» Alain, Éléments de philosophie, 1941. « L'inconscient est une méprise sur le Moi, c'est une idolâtrie du corps.

» Alain, Éléments de philosophie, 1941. « La conscience est conscience de part en part.

Elle ne saurait donc être limitée que par elle-même.,» Sartre, L'Être et le Néant, 1943. « L'inconscient est ce chapitre de mon histoire qui est marqué par un blanc ou occupé par un mensonge : c'est le chapitre censuré.

Mais la vérité peut être retrouvée.

» Lacan, Écrits I, 1966.. »

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