La notion d'Inconscient
Extrait du document
«
« Qu'est ce donc que la liberté ? Naître, c'est à la fois naître du monde et naître au monde.
Le monde est déjà
constitué, mais aussi jamais complètement constitué.
Sous le premier rapport, nous sommes sollicités, sous
le second nous sommes ouverts à une infinité de possibles.
Mais cette analyse est encore abstraite, car nous
existons sous les deux rapports à la fois.
Il n'y a donc jamais déterminisme et jamais choix absolu, jamais je
ne suis chose et jamais conscience nue.
En particulier, même nos initiatives, même les situations que nous
avons choisies nous portent une fois assumées, comme par une grâce d'état.
La généralité du « rôle » et de
la situation vient au secours de la décision, et, dans cet échange entre la situation et celui qui l'assume, il est
impossible de délimiter la « part de la situation » et la « part de la liberté.
» MERLEAU-PONTY
QUESTIONNEMENT INDICATIF
• Comment comprenez-vous : « Le monde est déjà constitué, mais aussi jamais complètement constitué.
»?
• Que signifie : « Sous le premier rapport, nous sommes sollicités, sous le second nous sommes ouverts à une infinité
de possibles.
»?
— Quels sont ces « premier et second rapports »?
• Le « donc » est-il justifié ?
— Par quoi ?
— A condition d'admettre quoi ?
• Comment comprenez-vous : « jamais je ne suis chose et jamais conscience nue.
» ?
• En quoi « La généralité du rôle et de la situation » peut-elle venir « au secours de la décision »?
• Qu'est-ce qui est en jeu dans ce texte ?
• En quoi présente-t-il un intérêt philosophique ?
Dans ce texte argumentatif, Maurice Merleau-Ponty (1908-1961) nous donne son approche de la liberté, il présente
cette liberté à partir des contraintes qui s’exercent sur le sujet, entre déterminisme et choix d’absolu.
Ainsi, il met en
lumière les différents aspects, les caractéristiques de la liberté.
De ce fait, nous posons la problématique suivante :
L’homme est-il un être libre ou une simple chose ? esprit absolu ou conscience nue ?
Nous tenterons d’y répondre en suivant les trois axes du texte, la première étape présente les prémices de la liberté
dans la naissance et l’appartenance au monde, puis nous verrons que par le biais de son exemple du prisonnier l’auteur
illustre l’application de sa thèse, et enfin il conclut sur le lien entre liberté et conscience.
L’auteur pose ici le problème de la liberté, quels sont ses critères ? À quoi est-elle liée ? Quelles contraintes exercentelles ? Merleau-Ponty dit que la liberté se trouve d’abord dans la naissance, ainsi deux vues s’opposent : naître à la
fois «du monde» et «au monde».
La première vision consiste à traiter l’homme comme le fruit de l’interaction des
individus, comme le résultat des influences qui le détermineraient du dehors et feraient de lui une chose infime dans ce
vaste monde.
La seconde vision consiste à reconnaître dans l’homme un caractère dépendant de son insertion dans le
monde, en naissant naît un être physique, biologique mais aussi une conscience; ainsi cet être est une conscience
constituant le monde.
On est déjà dans le monde dans lequel nous naissons, ce monde est déjà peuplé, déjà
constitué; toutefois il reste à la fois encore à constituer.
C’est un terrain en construction, jamais achevé où nous
devons apporter notre touche personnelle car nous devons créer notre propre monde, y laisser notre empreinte.
De ce
fait, nous sommes «sollicités» mais nous aussi face à «des possibles.
Nous sommes sollicités en tant qu’être à part
entière de la société avec nos droits et nos devoirs, mais en même temps le monde s’ouvre à nous en nous offrant une
multitude de choix, d’actions.
Cependant cette analyse reste encore abstraite, elle est complexe du fait de notre
ambivalence car nous vivons à la fois dans un monde constitué et constituable.
Ainsi, nous ne pouvons pas être
totalement dans le monde car nous devons concilier nos choix, notre monde avec celui déjà existant , c’est toute
l’ambiguïté de cette théorie.
En outre, «il n’y a jamais déterminisme et jamais choix d’absolu» en tant qu’être humains
nous sommes soumis de la même manière à des lois qui, dans notre existence nous déterminent.
Notre corps et notre
esprit ne sont pas totalement libres car des lois nous régissent, non-seulement nous ne sommes pas totalement dirigés
par ce rapport entre effet et cause, où le hasard prime, mais nous ne sommes pas non-plus totalement libres dans nos
choix.
De la même façon nous ne sommes «jamais chose» et nous ne sommes pas totale
ment régentés par le déterminisme, même si chaque effet a une cause, or nous ne sommes «jamais conscience nue»
non-plus étant donné que nous avons toujours un point de vue, c’est là où notre conscience intervient et nous offre
ces choix et ces possibilités.
Ainsi nous ne sommes pas tout à fait libres car des contraintes se posent à nous,
cependant cette part de liberté que nous gardons est précieuse.
De plus, même dans les pires situations de contraintes on peut faire valoir sa liberté, c’est ce que l’auteur tente de
démontrer dans la seconde étape.
«Tous nos choix, nos initiatives une fois assumés nous portent comme par une grâce d’Etat» c’est-à-dire que par la
suite une fois assumés nous sommes livrés au hasard.
Alors il ne s’agira que de pures coïncidences dues au destin.
Ainsi «la généralité du rôle et de la situation vient au secours de la décision», c’est-à-dire que dans une situation
donnée, une personne invente ou improvise un comportement approprié à la situation, toute action humaine s’adapte
et s’insère dans le contexte événementiel.
De ce fait, le rôle et la situation sont modulables selon ce contexte, c’est le.
»
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