La notion de témoignage dans la pensée religieuse de Kierkegaard.
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Il est sans conteste que Sören Kierkegaard a commencé à fonder les bases de sa philosophie, connue sous le nom d'existentialisme, à partir de l'existence hic et nunc comme cheminement individuel parsemé de toutes sortes de difficultés, de ravages et de tracasseries et inscrit dans une quête inassouvie de la vérité : la découverte du sens ultime de l'existence et le témoignage de ce sens à l'égard de tout le monde. À première vue, cette investigation si obstinée et si opiniâtre dans le sillage de la recherche de la vérité paraît dénudée de tout bon sens ou plutôt de toute logique, car elle fait appel à la souffrance, à la douleur, au déchirement ; mais Kierkegaard a défriché la logique de son existence, non pas de l'individu biologique considéré comme simple unité numérique au sein de l'espèce, mais de l'individu conscient de ses catégories existentielles et, par conséquent, ayant le sentiment du sérieux . Ainsi cet individu parvient-il, au bout de l'état de la mélancolie, à enfin jouir de l'allégresse que ressent son esprit, une fois ayant atteint et vécu dans le témoignage le sens plénier de son existence. En d'autres termes, la vérité exige de l'individu un engagement sans réserve de tout son être, un témoignage pour lequel il doit vivre et mourir. Ce louable témoignage, en dépit des afflictions qu'il pourrait exiger, se vit dans une certaine passion, c'est-à-dire dans un amour marqué par l'éternité. En d'autres termes, il s'agit de l'action suprême de la subjectivité, ce qui permet de faire éclore chez lui la notion d'intériorité . En effet, cette notion d'intériorité, au lieu de faire résorber Kierkegaard dans un repli sur soi, le pousse à sortir de lui-même et à témoigner en faveur de la vérité qu'il a pu rechercher : la foi en Dieu dans un christianisme renouvelé, c'est-à-dire purifié de toute superficialité.
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Demande d'échange de corrigé de Melki Charles ([email protected]).
Sujet déposé :
La notion de témoignage dans la pensée religieuse de Kierkegaard.
Il est sans conteste que Sören Kierkegaard a commencé à fonder les bases de sa philosophie, connue sous le nom
d'existentialisme, à partir de l'existence hic et nunc comme cheminement individuel parsemé de toutes sortes de
difficultés, de ravages et de tracasseries et inscrit dans une quête inassouvie de la vérité : la découverte du sens
ultime de l'existence et le témoignage de ce sens à l'égard de tout le monde.
À première vue, cette investigation si
obstinée et si opiniâtre dans le sillage de la recherche de la vérité paraît dénudée de tout bon sens ou plutôt de
toute logique, car elle fait appel à la souffrance, à la douleur, au déchirement ; mais Kierkegaard a défriché la
logique de son existence, non pas de l'individu biologique considéré comme simple unité numérique au sein de
l'espèce, mais de l'individu conscient de ses catégories existentielles et, par conséquent, ayant le sentiment du
sérieux .
Ainsi cet individu parvient-il, au bout de l'état de la mélancolie, à enfin jouir de l'allégresse que ressent son esprit,
une fois ayant atteint et vécu dans le témoignage le sens plénier de son existence.
En d'autres termes, la vérité
exige de l'individu un engagement sans réserve de tout son être, un témoignage pour lequel il doit vivre et mourir.
Ce louable témoignage, en dépit des afflictions qu'il pourrait exiger, se vit dans une certaine passion, c'est-à-dire
dans un amour marqué par l'éternité.
En d'autres termes, il s'agit de l'action suprême de la subjectivité, ce qui
permet de faire éclore chez lui la notion d'intériorité .
En effet, cette notion d'intériorité, au lieu de faire résorber
Kierkegaard dans un repli sur soi, le pousse à sortir de lui-même et à témoigner en faveur de la vérité qu'il a pu
rechercher : la foi en Dieu dans un christianisme renouvelé, c'est-à-dire purifié de toute superficialité.
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Ainsi, élevé dans une foi inébranlable et dans un radicalisme chrétien inviolable, à savoir le luthéranisme , qui
nourrissent chez lui cette tendance à l'intériorité, Sören Kierkegaard lance une critique virulente contre le
christianisme et l'Église luthérienne de son époque.
Il en désapprouve l'affadissement et la superficialité qui vont
jusqu'à la trahison du christianisme primitif.
En effet, Kierkegaard dénonce l'invasion de la raison et des sciences naturelles, philologiques et critiques dans le
champ du religieux.
Pour lui, beaucoup de chrétiens s'appuient sur la critique savante pour atténuer la dureté des
propos du Christ : « Dire à Dieu : “ Je ne le veux pas ! ”, personne ne l'ose : “ Alors on y
pare en donnant à tout cela l'air d'être si difficile à comprendre, et c'est pourquoi […] nous nous plongeons
dans l'étude et les
recherches ” » .
De même, pour les contradictions de l'Écriture, loin de les accepter
telles qu'elles sont, ils disent : « nous nous noyons dans la philologie scientifique » .
C'est ce que Kierkegaard
appelle « les doutes de l'érudition », « la critique dissolvante », « l'exégèse érudite » .
À partir de là, Kierkegaard paraît dénoncer toute tentative d'exégèse biblique se basant sur les sciences profanes et
n'accordant aucune place au témoignage, car les exégètes s'attachent plutôt à la lettre qu'à l'esprit et font égarer
les croyants fidèles qui vivent dans la simplicité de l'Évangile à l'instar des chrétiens primitifs qui n'avaient d'autre
souci que de plaire à Dieu dans un irréprochable exemplarisme chrétien et dans un admirable témoignage à l'égard de
tout le monde.
Ce témoignage de Kierkegaard qui consiste, selon lui, à épurer le luthéranisme de toutes les souillures
de la mondanité et de ses sciences va rencontrer un terrible refus de la part de ses contemporains qui vont le
persécuter jusqu'au dernier souffle de sa vie, ce qui lui permet de s'attacher davantage à cette cause qu'il s'est
alloué de défendre : le témoignage de la vérité au prix de sa vie tout en s'enfonçant dans l'individualisme sousjacent à tout développement spirituel et à toute fidélité principielle (la fidélité à ses principes).
De plus, s'il va
consacrer une part de ses préoccupations à la réflexion et à l'écriture, Kierkegaard va utiliser des pseudonymes pour
éviter les critiques directes de ses contemporains et la satirique de ses lecteurs à son égard en vue de mieux se
préparer au témoignage qui va coûter sa vie, si l'on peut dire .
En second lieu, Kierkegaard refuse le rôle de l'histoire dans le christianisme.
Ainsi, pour justifier son point de vue
concernant l'affadissement du luthéranisme comme point essentiel du témoignage qu'il est en train de rendre au
Christ, Kierkegaard ose-t-il contester que les pasteurs luthériens affirment que les propos du Christ relèvent d'une
histoire dépassée et qu'ils n'ont plus de sens aujourd'hui.
Plus profondément, Kierkegaard explique la superficialité du
christianisme par une application scandaleuse au christianisme des valeurs de l'histoire et de la notion de progrès.
Les pasteurs donnent en effet à entendre que les sacrifices et les souffrances qui, selon l'Évangile, doivent être le
lot du chrétien et l'occasion d'un véritable témoignage ne sont qu'une étape dans une histoire qui se construit en
évoluant ; il y aurait ainsi comme un perfectionnement des fidèles, grâce auquel des générations viendront qui,
profitant de ces sacrifices, verront leur charge de chrétiens, le fardeau et le joug, allégée et atténuée.
Kierkegaard.
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