la nature (TSTMG1-TSTI2D2)
Publié le 08/03/2023
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Corrigé devoirs de vacances de décembre-janvier TSTMG1-TSTI2D2
Le mot « nature » vient du latin Natura qui signi e naissance ou état premier et constitutif des
choses, le cours des évènements mais également tout ce qui vit.
Il vient de nascor qui signi e
naître, provenir de.
Est naturel tout ce qui est « né » c’est-à-dire qui n’a pas été fabriqué, crée ou transformé qui à
l’inverse est arti ciel.
La nature englobe donc l’ensemble des réalités qui n’ont pas été fabriquées
par l’homme, où sur lesquelles l’homme n’est pas intervenu et qui sont soumises aux lois de la
physique, de la chimie et de la biologie.
En français, « nature » désigne ce qui dé nit un être (son essence), l’ensemble des caractères
innés lorsqu’on parle d’un vivant, ce qui anime et organise l’ensemble des choses existantes,
l’ensemble des choses qui sont ordonnées et se produisent selon des lois.
On oppose donc
nature à accident (ce qui n’existe pas par soi-même mais dans un autre), l’acquis ou la culture, le
mécanisme ou l’arti ce.
On voit que le terme de « nature » peut signi er des choses assez di érentes.
Il est donc di cile
d’en produire une dé nition simple.
Par contre, la notion de « nature » peut-être convoquée dans
le cadre d’une approche descriptive (la nature d’une chose, l’étude de la nature, la di érence avec
la culture…) ou une approche naturelle (la loi naturelle comme celle dont se revendique Antigone
ou lorsqu’on valide quelque chose car on le juge « naturel ».).
C’est là par exemple la démarche
d’un philosophe antique comme Aristote.
Il dé nit la « nature » dans sa physique comme le
principe du mouvement et du repos du corps mais il convoque également cette idée dans sa
philosophie morale pour penser la Bien, le Juste, l’honnête.
Les choses changent avec la modernité au XVIIème siècle.
Les philosophes tels que Descartes,
Leibniz, Spinoza et les physiciens tels que Galilée, Kepler, Newton vont appréhender la nature
comme une réalité que l’on peut appréhender de manière strictement rationnelle et décrire sous la
forme de rapports de forces exprimés dans des formules mathématiques.
Galilée écrira ainsi dans
son ouvrage L’Essayeur que « la nature est écrite en langage mathématique ».
C’est un
changement très important.
Si la nature peut être décrite sous la forme de formules
mathématiques comme un ensemble de rapports de forces constants et nécessaires alors, elle
est entièrement connaissable et ne contient plus de mystère.
Elle n’est plus une déesse, comme
chez les grecs anciens, ni le lieu dans lequel se déploie la divine providence et la volonté de Dieu
qui peut, dans le cadre de miracle, intervenir pour signi er certaines choses aux hommes.
Si la nature est régie par des lois universelles,
éternelles, nécessaires alors la connaissance des
lois de la nature permet de créer de nouvelles
machines, de nouveaux êtres a n de satisfaire les
besoins des hommes, faciliter leur travail, soigner
leurs maladies, améliorer leur santé etc… Nous
pouvons donc nous servir de la nature comme un
ensemble de forces et de matériaux qui sont
disponibles.
Ce type de position, nous le savons aujourd’hui, a
été dévastatrice dans la mesure où les hommes
n’ont pas pris soin de la nature et ont détruit les
environnement, pollués les océans, déréglés le
climat, sont la cause de la sixième extinction de
masse des espèces animales ou extinction de
l’Holocène.
Dès lors, a émergé une prise de conscience et un
souci de la nature.
La nature n’est plus considérée
comme cette immensité immuable mais comme un
ensemble d’éco-systèmes reliés entre eux par des équilibres fragiles.
Aussi, se pose la question
de savoir si nous devons respecter la nature.
Que devons-nous penser de cette idée?
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L’approche antique pose la nature comme cet autre, cette extériorité au monde humain dans
lequel nous devons aménager un espace politique a n de pouvoir satisfaire nos besoins.
Cependant, cet autre de la cité humaine (le cosmos) est ordonné et nous englobe.
Aussi, nous
devons prêter garde à ce que nous changeons ou dérangeons car nous pourrions commettre un
acte d’impiété à l’égard des dieux qui se vengerons de manière terrible de nous.
Nous ne devons
pas faire preuve de démesure (hybris).
Pour ce faire, nous ne disposons que des rites à l’égard
des dieux et les lois que nous inventons de manière rationnelle pour ordonner les volontés au sein
de la société.
Vous vous rappelez de ce qui en fut de l’hybris d’OEdipe qui tua son père, Laïos, et
épousa sa mère, Jocaste: la sphinge, puis la peste noire, puis le suicide de Jocaste et
l’aveuglement d’OEdipe.
Sophocle dans le choeur de sa tragédie Antigone écrit « Il est bien des merveilles en ce monde, il
n’en est pas de plus grande que l’homme.
» car il n’a pas de limite assignée.
Il peut traverser les
mers grâce à la navigation, dompter la terre au moyen de l’agriculture, capturer les oiseaux qui
évoluent dans les airs, domestiquer les espèces sauvages les plus fougueuses tels que les
chevaux, les taureaux etc… Tout cela, il le crée par ses inventions ingénieuses et se le donne à lui
même.
Seule la mort semble se poser à lui comme une limite infranchissable.
Mais « ma tre d’un
savoir dont les ing nieuses ressources d passent toute esp rance, il peut prendre ensuite la
route du mal tout comme du bien.
» Il lui faut donc s’assigner une mesure en respectant les dieux
et les lois qu’il crée pour organiser sa cité.
On le voit, dans le cadre de cette conception, la nature est un tout ordonné maintenu dans sa
cohérence par l’action des dieux qui châtient tous ceux qui ne respecteraient pas les limites et
agiraient avec démesure (hybris).
La nature est peuplée des vivants-mortels (les hommes, les
animaux, les végétaux) et de vivants non-mortels (les dieux).
Elle contient donc toutes sortes de
mystère.
Cette conception est prolongée dans l’espace culturel chrétien dans lequel la nature est
considérée comme la création de Dieu et le lieu de la manifestation de sa volonté qu’il détruira au
moment de l’apocalypse lorsque sa parole aura été révélée dans sa totalité.
Ces représentations évoluent radicalement au XVIIème siècle.
Ainsi, Descartes dans les Principes de la philosophie, IV art.
203 remarque
que tous les arti ces que nous créons ne sont pas crées ex nihillo (à partir
de rien) de façon « surnaturelle » mais bien à partir d’une matière naturelle
que nous transformons et agençons de façon di érente.
La distinction entre
le naturel et l’arti ciel est donc une convention pour désigner ce qui a été
trouvé tel quel dans la nature et ce que l’on a réordonné dans la nature.
Ainsi
Descartes remarque que la di érence entre une machine crée par un artisan
et les êtres naturels tient au fait que lorsqu’on ouvre une machine, nous
voyons les tuyaux, les ressorts, les pièces qui la composent et la meuvent
mais que l’on ne peut pas tous les soirs chez un être vivant à cause que ceux-ci sont parfois trop
petits pour être perçus à l’oeil nu.
Toutefois, observés à l’aide d’un microscope on peut en
apercevoir certains.
Bien plus, toutes les règles de la mécanique sont des règles de la physique.
Ce que l’on provoque donc arti ciellement dans nos laboratoire, existe dans la nature.
Il est donc
évident que « toutes les choses qui sont arti cielles, sont avec cela naturelles ».
C’est donc bien
en fonction de sa nature qu’un arbre produit des fruits tout comme la montre indique l’heure.
La
matière qui compose l’arbre est agencée de telle façon que par des réactions physico-chimiques
l’arbre produit des fruits.
De même, la matière qui produit la montre est agencée de telle sorte que
par des réactions mécaniques qui ne sont autres que des réactions physico-chimiques la montre
indique l’heure.
A partir de là, la nature ne peut plus être considérée comme une déesse ou comme l’action
conjuguée de plusieurs divinités que l’on devrait respecter ni comme le lieu où se déploie le
mystère de Dieu que nous devons craindre.
En d’autres termes, la nature n’est plus qu’un
ensemble de matière et de forces que l’on peut utiliser, réorganiser comme on le voudra pour
satisfaire nos besoins.
La nature n’est donc pas un objet de respect mais un ensemble de choses
dont on peut disposer et dont on peut faire usage.
C’est ce que Descartes défendra dans la sixième partie du Discours de la méthode.
Puisque la
nature n’est pas mystérieuse mais s’o re à la connaissance et que la connaissance des lois de la
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nature permet de créer toutes sortes d’arti ces utiles (objets, outils, instruments, machines,
ouvrages, médicaments etc..) alors nous pouvons « nous rendre....
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