La nature obéit-elle a des fins morales ?
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Approche problématique
La nature est l'ensemble des éléments qui sont régies par des lois universelles et indépendantes de l'homme.
La
nature est souvent décrite en opposition à la culture, aux produits humains, à la société.
Ses lois sont éternelles et
encore partiellement méconnues de l'homme.
La morale elle est plutôt décrite comme un ensemble de codes et de
règles que l'homme s'est prescrit pour vivre en communauté.
Il prône le respect de l'individualité, le bon
comportement à adopter et semble donc en dehors de tout aspect naturel.
La morale n'est elle pas faite par et pour
l'homme? La morale semble être un produit humain, celui de la culture, il semble donc surprenant que l'on puisse lui
attribuer une quelconque partie naturelle.
Cependant pour Kant; la morale elle même est censée être universelle,
ainsi y a t il des attributs de la morale que l'on pourrait définir comme naturel.
Les lois de la nature ne sont elle pas
émises sous la définition de son autoprotection? La nature est auto conservatrice, ne peut on donc pas définir ses
fins comme moralement louables? Peut on accorder des fins morales à une nature fondamentalement bonne ou
même qui suit l'intentionnalité d'un être supérieur comme Dieu? Alors que la morale ne s'applique et ne trouve son
sens qu'en société, peut on pour autant lui trouver des racines naturelles?
PLAN
I La nature comme impartialité
A- Il apparaît étonnant de s'interroger sur l'idée que la nature puisse suivre des fins morales car la morale est
généralement attribuée à une conscience, c'est un jugement que l'on émet or la nature ne juge, elle ne choisit
pas, elle obéit à des fins d'auto conservation, elle est aveugle.
Blaise PASCAL
L'homme n'est qu'un roseau, le plus faible de la nature; mais c'est un roseau pensant.
Il ne faut pas que l'univers
entier s'arme pour l'écraser : une vapeur, une goutte d eau, suffit pour le tuer.
Mais, quand l'univers l'écraserait,
l'homme serait encore plus noble que ce qui le tue, puisqu'il sait qu'il meurt, et l'avantage que l'univers a sur lui,
l'univers n'en sait rien.
Toute notre dignité consiste donc en la pensée.
C'est de là qu'il faut nous relever et non de
l'espace et de la durée, que nous ne saurions remplir.
Travaillons donc à bien penser : voilà le principe de la morale.
Ce n'est point de l'espace que je dois chercher ma dignité, mais c'est du règlement de ma pensée.
Je n'aurai pas
davantage en possédant des terres : par l'espace, l'univers me comprend et m'engloutit comme un point; par la
pensée, je le comprends.
B- L'éthique semble donc proprement culturelle.
Le sujet nous interroge sur l'obéissance de la nature à des fins
morale.
Si la Nature ne peut être personnifiée comme étant une conscience on peut par contre se demander si
elle même n'est pas l'oeuvre .
L(homme sauvage lui même ne juge pas, le « bon » sauvage de Rousseau n'est
qu'un homme libre qui suit ses instincts.
FREUD
L'homme n'est point cet être débonnaire, au coeur assoiffé d'amour, dont on dit qu'il se défend quand on l'attaque,
mais un être, au contraire, qui doit porter au compte de ses données instinctives une bonne somme d'agressivité.
Pour lui, par conséquent, le prochain n'est pas seulement un auxiliaire et un objet sexuel possibles, mais aussi un
objet de tentation.
L'homme est, en effet, tenté de satisfaire son besoin d'agression aux dépens de son prochain,
d'exploiter son travail sans dédommagements, de l'utiliser sexuellement sans son consentement, de s approprier ses
biens, de l'humilier, de lui infliger des souffrances, de le martyriser et de le tuer.
Homo homini lupus : qui aurait le
courage, en face de tous ces Enseignements de la vie et de l'histoire, de s'inscrire en faux contre cet adage ? En
règle générale, cette agressivité cruelle ou bien attend une provocation ou bien se met au service de quelque
dessein dont le but serait tout aussi accessible par des moyens plus doux.
Dans certaines circonstances favorables
en revanche, quand par exemple les forces morales qui s'opposaient à ces manifestations et jusque-là les inhibaient,
ont été mises hors d'action, l'agressivité se manifeste aussi de façon spontanée, démasque sous l'homme la bête
sauvage qui perd alors tout égard pour sa propre espèce...
Transition: Si tel est le cas, ne peut se demander si Dieu ayant créé l'homme en tant qu'être naturel n'aurait
attribué les mêmes fins à l‘homme (à savoir agir pour la bien) qu'à la Nature? Si l'homme est un être de la Nature
celle ci ne devrait elle pas logiquement posséder les mêmes que l'homme?
II L'indistinction de la morale et de la nature humaine
A- Pour Spinoza, dans la Nature l'homme n'est pas « un empire dans un empire », c'est à dire qu'il n'y pas un ordre
des actions humaines qui serait hétérogène par rapport à un ordre des choses mais un seul et même ordre qui
s'exprime selon ces deux modalités.
"La conscience est la voix de l'âme, les passions sont la voix du corps...
elle est à l'âme ce que l'instinct est au
corps." Rousseau, Émile, IV.
B- Cependant définir une morale dans la nature paraît difficile car si elle est morale, cela signifie qu'elle peut juger
de ses actions à l‘aide d‘une conscience.
Or la Nature en tant que création pourrait obéir à certaines lois
indépendamment de sa volonté.
S i il existe une intelligence supérieure qui l'aurait créée, il se peut qu'elle soit en.
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