La nature humaine conduit-elle chaque individu à la paix ou à la guerre ?
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Introduction :
La nature humaine, c'est ce qui fait d'un homme un homme, ce qui est particulier au genre humain et le distingue
des animaux.
Chaque individu est un représentant de la nature humaine, et c'est ce qui permet de les rassembler
sous une même identité par-delà leur diversité et leur unité personnelle.
L'ensemble des individus ainsi réunis sous
l'appellation de nature humaine entrent-ils pour autant en relation ? Si l'on part du principe qu'une relation
interpersonnelle est nécessairement une relation de paix ou de conflit, alors peut-on dire que la nature humaine
conduit chaque individu à la paix, ou à la guerre ?
1ère partie : L'homme dans l'état de nature est dans un état de guerre.
Si l'on considère la nature humaine au regard de l'homme dans un état imaginaire de « nature » primitif, hors de
toute société ou civilisation constituée, chaque individu vit dans un état d'hostilité vis-à-vis des autres.
-Pour Thomas Hobbes (Le Léviathan), les hommes dans l'état de nature vivent dans un état de guerre permanente
les uns contre les autres.
Pour Hobbes, c'est parce que la nature humaine a pour visée première la survie qu'elle
conduit à la guerre.
Dans la mesure où chacun recherche la même chose (un territoire, de la nourriture, une
protection), chaque individu est ennemi des autres, car susceptible de s'accaparer les biens convoités par tous.
Chaque individu devient alors un agresseur qu'il s'agit d'éliminer.
2ème partie : Mais l'exigence de conservation de la nature humaine impose la paix.
Dans les faits, l'état de nature n'existe pas car la nature humaine, dans son
exigence de survie, conduit les hommes à s'entendre entre eux pour ne pas
être dans la menace constante de l'agresseur et prolonger ainsi leur
espérance de vie.
-Hobbes explique que les hommes abandonnent leur plein pouvoir individuel
sur chacun pour les remettre entre les mains de l'Etat civil.
Ils renoncent ainsi
à leurs droits et à leur liberté de nature pour se soumettre aux droits et
devoirs imposés par l'Etat qui leur assure la sécurité et l'Etat de paix.
La
guerre ne peux alors plus qu'avoir lieu d'Etat à Etat, et non pas entre
individus.
La nature humaine conduit donc les hommes à se constituer en Etat
civil, qui assure la paix en son sein.
En dehors de l'Etat, les hommes jouissent d'une liberté absolue.
Mais chacun
disposant de la même liberté absolue, tous sont exposés à subir des autres ce
qui leur plaît.
La constitution d'une société civile et d'un État oblige à une
nécessaire limitation de la liberté : il n'en reste que ce qu'il faut pour vivre
bien et vivre en paix.
Chacun perd de sa liberté cette part qui pouvait le
rendre redoutable pour autrui.
Dans l'état de nature, chacun jouissait d'un
droit illimité sur toutes choses, mais tous disposant du même droit, nul n'était
assuré de ne rien posséder durablement.
L'État garantira la sécurité d'un droit
de propriété limité.
Enfin, dans l'état de nature, chacun était exposé à la menace d'autrui : il pouvait être à tout
instant dépouillé de ses biens et tué.
Dans une société civile, seul le pouvoir de l'État s'arroge ce droit.
Un Etat
capable de protéger tous les citoyens de la violence des uns et des autres, de garantir la sécurité de leurs corps et
de leurs biens, de leur assurer la jouissance des fruits de leur travail, de faire régner la paix, la civilité, le savoir et la
sociabilité ne peut être que despotique.
Pour sortir les hommes de l'empire des passions, de la guerre, de la crainte,
de la pauvreté, de la solitude, de l'ignorance et de la férocité, l'État est une puissance absolue, instituée en vue de
la paix et de la sécurité.
"Quiconque a droit à la fin, a droit aux moyens." Chaque homme ou assemblée investis de la
souveraineté sont juges absolus de tous les moyens nécessaires pour protéger ou garantir cette fin.
"Une doctrine
incompatible avec la paix ne peut pas davantage être vraie, que la paix et la concorde ne peuvent être contraires à
la loi de nature." La seule manière d'ériger un État est que tous confient leur pouvoir et leur force à un seul
souverain (homme ou assemblée).
Toutes les volontés doivent être réduites à une seule volonté.
L'État n'est pas un
consensus ou une concorde, mais une unité réelle de tous en une seule et même personne.
3ème partie : La nature humaine ne se réalise pleinement que dans une relation de paix.
-Pour Rousseau (Du contrat social), l'homme doit mettre en place des « conventions », c'est-à-dire établir un
contrat social pour unir les volontés individuelles et constituer ainsi la société civile.
Il stipule donc la nécessité d'un
accord entre les individus, et donc d'un certain renoncement à leur liberté naturelle, et souligne, à la différence de
Hobbes, que les individus s'engagent à rester liés même si ce n'est plus un besoin nécessaire à leur conservation.
Cette nuance permet de penser que la nature humaine est donc davantage faite pour la paix que pour la guerre,
quand bien même elle n'exerce pas l'influence d'une nécessité.
-Pour Aristote, l'homme est un « animal politique » : il signifie par là que la nature humaine ne se réalise pleinement.
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