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La nature fait-elle bien les choses ?

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« [Introduction] Faire bien les choses, c'est, d'après le dictionnaire Le Robert, travailler consciencieusement, traiter avec largesse, ne pas faire les choses à moitié.

Il semble curieux de se poser la question à propos de la nature.

Cette question se pose en général lorsqu'il s'agit d'un individu qui a accompli scrupuleusement la tâche qu'il avait à exécuter.

Il a techniquement fait ce qu'il fallait faire, mais en plus avec la conscience de bien faire.

Que signifie cette expression qui interroge le « bien faire » de la nature ? Que produit la nature qui nous donne satisfaction ? Pouvons-nous nous contenter de ce que réalise la nature ? [I.

« La nature ne fait rien en vain »] Comment expliquer l'organisation, le fonctionnement et l'évolution du vivant ? On peut tenter de le faire en recourant au finalisme, c'est-à-dire en considérant que les formes du vivant sont des réalisations d'anticipations préalables, tout comme la maison est la réalisation du plan de l'architecte, la cause finale de son action.

Telle est la position d Aristote, qui étendait la finalité à la nature toute entière. « Il ne faut donc pas céder à une répugnance enfantine et nous détourner de l'étude du moindre des animaux. En toutes les parties de la Nature il y a des merveilles ; on dit qu'Héraclite, à des visiteurs étrangers qui, l'ayant trouvé se chauffant au feu de sa cuisine, hésitaient à entrer, fit cette remarque : "Entrez, il y a des dieux aussi dans la cuisine." Eh bien, de même entrons sans dégoût dans l'étude de chaque espèce animale : en chacune, il y a de la nature et de la beauté.

Ce n'est pas le hasard, mais la finalité qui règne dans les oeuvres de la nature, et à un haut degré ; or, la finalité qui régit la constitution ou la production d'un être est précisément ce qui donne lieu à la beauté. Et si quelqu'un trouvait méprisable l'étude des autres animaux, il lui faudrait aussi se mépriser lui-même, car ce n'est pas sans avoir à vaincre une grande répugnance qu'on peut saisir de quoi se compose le genre Homme, sang, chair, os, veines, et autres parties comme celles-là.

» Ordre des idées 1) Une observation générale : le moindre animal est digne d'être étudié. 2) Une formule frappante, empruntée à Héraclite, pour illustrer cette thèse : les dieux sont partout, même dans la cuisine. 3) Une justification : chaque animal répond à une fut, la finalité régnant partout dans la nature.

C'est cette finalité qui est digne d'être étudiée, qui fait la beauté de chaque chose (car elle traduit un certain dessein et l'ordre de la nature). Toute une tradition philosophique poursuivra et soutiendra la réflexion des philosophes grecs : c'est parce qu'il y a de l'ordre dans la nature, dans le cosmos – mot qui signifie «beauté, harmonie », d'où le terme cosmétique – que nous pouvons découvrir les lois qui nous permettent de mieux comprendre le monde et de mieux vivre, de développer nos potentialités. Mais la nature est alors, soit divinisée, soit l'oeuvre du divin.

« Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes », écrit Leibniz, c'est-à-dire que Dieu a offert aux hommes la meilleure combinaison possible.. »

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