La morale peut elle être personnelle ?
Publié le 22/01/2023
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«
TEXTE 1 : KANT, Fondements de la métaphysique des mœurs
L’universalité comme critère et comme fin de la morale
Dans ce passage des Fondements de la métaphysique des mœurs, Kant s’efforce de mettre en évidence un critère qui nous
permettrait à tout coup de mesurer la valeur morale de nos actions.
Au regard d’un dilemme précis : est-il moral que je mente ou
non ?, Kant souligne que l’on ne saurait, pour en juger, déterminer notre action à partir des circonstances particulières auxquelles
nous sommes confrontés et d’après les conséquences que l’on peut anticiper d’une telle action.
Ainsi, il ne faut pas confondre la
prudence (l’évaluation de nos actions à partir de la mesure de leurs conséquences) avec la morale, cette dernière consistant à agir
conformément à la loi morale, indépendamment de toute considération d’utilité ou d’intérêt.
Or, comment connaître ce qui est
conforme à cette loi et ce qui ne l’est pas ? Pour Kant, il suffit d’universaliser la maxime, le principe de notre action ; si cette maxime
ne peut valoir universellement, c’est-à-dire pour tout être raisonnable quelle que soit son époque ou sa société, elle ne pourra être
tenu pour morale.
Ainsi, peut-on formuler comme une règle universelle : « tout homme doit mentir » ; une telle règle apparaît
d’elle-même absurde.
Par cette « logique morale », Kant souligne à quel point juger moralement, c’est chercher à dépasser nos
particularités pour tendre autant que possible à un accord et une raison universels.
« Posons par exemple cette question : ne puis-je pas, si je me trouve dans l’embarras,
faire une promesse en ayant l’intention de ne pas la tenir ? Je distingue ici sans
difficultés les différents sens que peut avoir la question, selon que l’on demande s’il est
prudent ou s’il est conforme au devoir de faire une fausse promesse.
Sans doute la considération de la prudence peut-elle fort souvent intervenir (… ).
Simplement, il m’apparaît bientôt ici transparent qu’une telle maxime n’a cependant
toujours pour fondement que le souci des conséquences.
Or, il est pourtant tout
différent d’être de bonne foi par devoir et de l’être par souci des conséquences
désavantageuses : dans le premier cas, le concept de l’action contient déjà en luimême une loi pour moi, alors que, dans le second, il me faut avant tout considérer par
ailleurs quels effets pourraient bien se trouver pour moi associé à cette action (…)
En tout état de cause, la voie la plus courte et la moins trompeuse pour me forger un
avis en vue de répondre à la question de savoir si une promesse mensongère est
conforme au devoir, c’est de me demander à moi-même si je serais vraiment satisfait
que ma maxime ( de me tirer d’embarras par une fausse promesse ) dût valoir comme
une loi universelle (aussi bien pour moi que pour autrui) ; et pourrais-je bien me dire
que tout homme peut faire une promesse fallacieuse lorsqu’il se trouve dans
l’embarras eu qu’il ne peut s’en tirer d’une autre manière ? Je prends vite conscience
que je puis certes vouloir le mensonge, mais non point du tout une loi universelle
ordonnant de mentir ; car, selon une telle loi, il n’y aurait absolument plus, à
proprement parler, de promesse, attendu qu’il serait vain d’indiquer ma volonté, en ce
qui concerne mes actions futures, à d’autres hommes qui ne croiraient pas ce que je
leur indiquerais ou qui, s’ils y croyaient de manière inconsidérée, me payeraient en
tout cas de la même monnaie, - en sorte que ma maxime dès lors qu’elle serait
transformée en loi universelle, ne pourrait que se détruire elle-même.
»
Q° : reformuler l'argumentation qui permet à Kant de souligner que la morale ne peut être
qu'universelle.
TEXTE 2.
DURKHEIM
« La morale de notre temps est....
»
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