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La morale n'est pas utile à la société, elle est utile à l'homme. qu'en pensez-vous ?

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« Introduction Si la société a une utilité, c'est incontestablement pour l'homme.

Qu'il s'agisse de garantir le sécurité que l'homme n'aurait pas hors de la société, qu'il s'agisse de répondre à la multitude de besoins d'un homme, force est de constater que la société est utile à l'homme.

A l'inverse, chaque homme est sans doute utile à la société, ne seraitce que pour participer à la réponse apportée par la société aux besoins de l'homme.

Le simple fait d'entretenir des rapports sociaux avec les individus d'une société, le fait d'exercer un métier, le fait de payer des impôts, marque la contribution de chacun aux intérêts de la société. Est « utile » ce qui remplit une fonction, ce qui répond à un besoin, ce qui a, pour le dire généralement, un intérêt. « La morale n'est pas utile à la société, elle est utile à l'homme ».

Peut-on ainsi estimer que la morale a une fonction pour l'homme, mais qu'elle ne répond à aucun besoin de la société ? L'homme et la société semble liés.

Ils sont liés notamment par leur utilité réciproque.

Peut-on toutefois distinguer des besoins respectifs pour chacun ? La morale juge et prescrit ce qui est bien ou mal en matière de conduite.

N'est-ce pas alors le rôle de la société d'être morale ? La moralité n'est-elle pas davantage utile à la société afin que cette dernière soit juste ? Il ne faut toutefois pas faire l'amalgame entre justice et moralité.

La justice d'une société concerne à proprement parler la « légalité ».

Ce qui est légal ou illégal s'applique-t-il directement à ce qui est bien ou mal ? A partir de là, si la moralité n'est pas la même chose que la légalité, peut-être que la morale n'est pas utile à la société, qui peut se contenter d'être juste.

Et peut-être qu'alors la morale n'est utile qu'à l'individu, dans le sens où elle guiderait ses actions privées.

Toutefois, une société peut-elle être juste en se passant de la moralité ? Et à l'inverse, l'homme ne peut-il pas alors se contenter d'agir en toute légalité, ne trouvant aucune utilité à la moralité ? En définitive, peut-on valider cette opposition entre ce qui est utile à la société et ce qui est utile à l'homme ? La moralité est une valeur cardinale de l'agir humain.

Pour formuler un avis à propos d'une telle opposition, qui n'est peut-être qu'une provocation, il convient de saisir précisément en quoi la société peut se passer de la moralité.

Par ailleurs, il faut s'interroger quant à l'« utilité » de la moralité.

Une action accomplie par utilité n'est-elle pas contraire à une action accomplie par moralité ? La moralité d'une action peut en effet s'opposer à l'utilité d'une action, qui semble avoir davantage de rapport avec l ‘égoïsme.

En d'autres termes, une « moralité utile » est-elle vraiment morale ? C'est en s'efforçant de définir la moralité que l'on pourra déduire son utilité.

Ainsi, nous pourrons voir ce qu'il en est pour la société comme pour l'homme, pour finalement nous prononcer. Première partie : La morale : une convention utile à l'homme en société ? a) le bien et le mal n'existent pas La morale semble concerner des valeurs absolues de bien et de mal.

On peut toutefois supposer que ces repères ne désignent rien de réel. SPINOZA, Ethique, 4ème partie, préface. « En ce qui concerne le bien et la mal, ils ne désignent non plus rien de positif dans les choses, j'entends considérées en soi, et ils ne sont rien d'autre que des manières de penser, ou notions, que nous formons de ce que nous comparons les choses entre elles.

Car une seule et même chose peut être en même temps bonne et mauvaise, et également indifférentes.

Par ex., la Musique est bonne pour le Mélancolique, mauvaise pour l'affligé ; et, virgule, pour le Sourd ni bonne ni mauvaise.

Pourtant, malgré cela, il nous faut conserver ces vocables.

Car, étant donner que nous désirons former une idée de l'homme à titre de modèle de la nature humaine, que nous puissions avoir en vue, il nous sera utile de conserver ces mêmes vocables dans le sens que j'ai dit.

Et donc, par bien, j'entendrai dans la suite ce que nous savons avec certitude être un moyen d'approcher toujours plus du modèle de la nature humaine que nous nous proposons.

Et, par mal, ce que nous savons avec certitude être un obstacle à ce que nous reproduisions ce même modèle.

» b) la moralité encadre les actions des individus Si le bien et le mal ne désignent rien de réel, il n'en reste pas moins qu'il faut imposer aux hommes des repères du bien et du mal pour qu'ils puissent vivre ensemble. C'est le rôle de la société.

Ainsi, la moralité est peut-être une convention utile à la société pour maintenir la paix entre les hommes. HOBBES, Léviathan, chap.13. « Il apparaît clairement par là qu'aussi longtemps que les hommes vivent sans un pouvoir commun qui les tienne tous. »

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