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La morale est-elle à l'origine de la philosophie ?

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« Analyse du sujet : · · · · · · · Pour commencer, il s'agit de mettre en évidence le fait c'est bien la naissance de la philosophie qui est ici mise à la question.

Or déterminer l'origine de la philosophie c'est tenter de déterminer de quelle branche, ou autre discipline, elle dérive, à la fois logiquement et chronologiquement.

Y-a-t-il d'abord eu la morale en tant que telle, puis de là, l'apparition de la philosophie comme discipline autonome, indépendante ? Un tel sujet met ici en évidence (et c'est au fond ce qu'il s'agit ici d'interroger) la définition de la philosophie comme activité spirituelle qui permet de juger ce qui est juste et ce qui ne l'est pas.

Mais peut-on en rester à cette définition de la philosophie ? Poser la morale comme point de départ de la philosophie c'est faire d'elle une discipline visant à régler les comportements sociaux, à définir des codes, etc.

Or, est-ce l'essence de la philosophie ? Définissons ainsi d'abord la morale = d'une façon générale, il s'agit d'une théorie ou d'une doctrine d'action humaine qui tente d'établir de façon normative la valeur des conduites et de prescrire les règles de conduite qu'il convient dès lors de respecter.

En ce sens, la morale ne se contente pas de décrire comment les hommes agissent, mais elle tente de dire comme ils devraient agir. La pluralité des définitions de la philosophie s'ordonne autour d'un foyer de sens : la philosophie est un travail critique de la pensée sur elle-même.

En cela il s'agit, à travers elle, de savoir ce que c'est que penser.

Mais la philosophie répond aussi à un idéal de vie consistant en une maîtrise de soi, en une préservation de sa liberté intérieure, en face des vicissitudes de l'existence.

Ce sens enveloppe l'idée d'une évaluation des biens et des maux visant à régler les désirs. « Etre à l'origine de » = être le moteur par lequel qqch.

se créer, être l'initiateur de, la source de. Cela suppose donc deux dimensions, à la fois chronologique et logique. De la même manière il est nécessaire de distinguer la morale de la sagesse (puisqu'on sait que sophia en grec signifie sagesse) : « Par sagesse, on n'entend pas seulement la prudence dans les affaires mais une parfaite connaissance de toutes les choses que l'homme peut savoir, tant pour la conduite de sa vie que pour l'invention de ses arts.

» (Descartes, Principes de la philosophie) La sagesse est donc non seulement une discipline plus vaste, mais aussi plus haute, que la morale. Il s'agit donc bien au fond de s'interroger sur l'essence de la philosophie, sur sa nature.

Or, si l'on se demande si c'est à partir de la morale que la philosophie a vue le jour, c'est au fond pour connaître le « pourquoi » de la philosophie.

Serait-elle l'activité intellectuelle qui aurait pour but de valider l'ensemble des règles morales qui régissent une société ? Est-ce essayer de fonder en droit la morale, de lui donner une portée universelle répondant à un impératif métaphysique du plus haut degré ? C'est donc au fond, en essayant de déterminer sa source, tenter en même temps de définir le but de la philosophie. Problématisation : Peut-on en droit définir l'origine de la philosophie en invoquant la morale ? Quelles conséquences une telle définition de la naissance de la philosophie aurait-elle sur cette discipline devenue autonome ? N'est-ce pas réducteur ? A travers son origine, c'est le but de la philosophie qui est ici mise à la question.

Ne peut-on donc pas dire que la philosophie, en tant qu'activité critique de la pensée sur elle-même est bien plutôt à l'origine de la morale en tant qu'on a en pleinement défini le contenu, les implications et la nature ? Proposition de plan : I) La morale à l'origine de la philosophie : · En réalité, bien avant d'apparaître comme un effort de synthèse de tous les savoirs, la philosophie est née d'une inquiétude, d'un étonnement et d'une exigence morale peut-être élémentaires.

La conception la plus familière de la philosophie comporte d'emblée une dimension éthique et critique. Alain, Eléments de philosophie : « Le mot Philosophie, pris dans son sens le plus vulgaire, enferme l'essentiel de la notion.

C'est aux yeux de chacun, une évaluation exacte des biens et des maux ayant pour effet de régler les désirs, les ambitions, les craintes et les regrets.

[...] Elle vise toujours à la doctrine éthique, ou morale.

» · Cela nous montre bien que l'inspiration de la philosophie est bien d'origine morale puisqu'elle a pour but de fonder une certaine éthique, c'est-à-dire qu'elle réfléchit sur les comportements humains. · A la base de la philosophie il y a donc bien l'image d'une certaine moralité qui lui serait préexistante et sur laquelle la philosophie devenue autonome prend appui.

Il a donc dans cette perspective antériorité chronologique et logique de la morale sur la philosophie.

En effet, c'est l'idée de morale, comme volonté de donner une règle à la vie en commun, de distinguer le bien du mal qui est à l'origine de la philosophie définie comme activité réflexive sur un certain nombre de normes morales, étude de leur fondement et de leur justesse. · Cependant, s'il est vrai que la philosophie prend son origine dans la recherche de la distinction raisonnée et fondée du bien et du mal, elle l'est tout autant en ce qui concerne celle du vrai et du faux. II) Mais la philosophie comme discipline autonome n'est pas réductible à la morale. »

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