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La méthode socratique

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« Thème 495 La méthode socratique L'oracle de Delphes consulté par Chérophon, ami de Socrate, avait affirmé que Socrate était le plus sage des hommes.

Que veut-il signifier par là ? Socrate, respectueux de la parole du dieu, entreprend d'interroger les Athéniens les plus réputés pour leur sagesse et découvre, lors de cette enquête, qu'aucun ne possède de véritable savoir.

Lui, par contre, l'emporte sur eux tous en cela seulement que, ne sachant rien, il ne croit pas non plus savoir.

Son art d'interroger, la «Maïeutique», consiste à forcer l'interlocuteur à développer sa pensée sur une question qu'il pense connaître pour le conduire, de conséquence en conséquence, à se contredire et donc à avouer qu'il ne sait pas.

Il faut donc d'abord reconnaître son ignorance en découvrant par l'analyse des opinions que nos croyances sont contradictoires.

Puis, à cette ignorance il s'agit de substituer un savoir dont on puisse développer les conséquences sans contradiction.

Ce savoir n'est pas donné de l'extérieur, comme si l'esprit était un tonneau vide qu'il s'agirait de remplir, c'est au contraire un savoir que chacun porte en soi et dont il faut seulement prendre conscience.

La maïeutique c'est l'art d'accoucher les esprits, comme la sage-femme accouche les corps.

Une proposition étant donnée, Socrate la confronte avec le plus grand nombre possible d'exemples et d'opinions, en la complétant ou en l'élargissant et le résultat, la définition qui s'applique à tous les cas, est l'objet de la science qui a pour but le général.

Il faut rechercher ce qu'est chaque chose dans son essence.

A la question, p.

ex.

: qu'est-ce que le beau, l'interlocuteur répond en énumérant des belles choses, belle femme, belle jument, bel enterrement, etc.

Il faut remplacer l'énumération par la question : qu'est-ce qui est commun à toutes les choses que j'appelle belles? Socrate ne professe pas un savoir positif, il se borne à mettre sur le chemin de l'interrogation, il arrache l'esprit à la sécurité des lieux communs, des idées toutes faites : c'est seulement alors que son interlocuteur éprouvera la nécessité de rechercher ce qui, au départ de l'interrogation, semblait acquis. Faut-il par exemple apprendre aux jeunes gens le maniement des armes ? C'est là une question controversée et qui ne peut être résolue en se rangeant du côté de l'avis qui compte le maximum de partisans ; il appartient, en effet, à celui qui sait, de trancher dans son domaine : c'est le médecin, non le cuisinier, qui doit déterminer le régime le meilleur pour la santé.

Donc ici : pourquoi apprendre le maniement des armes? Pour apprendre à être courageux.

Mais qu'est-ce que le courage ? Ne pas reculer devant l'ennemi dit l'un des interlocuteurs.

Sans doute, mais certaines armées ont pour tactique de reculer.

Le courage consiste à agir comme il convient en présence du danger' et suppose donc la connaissance de ce qui est à craindre et à éviter.

Cela renvoie à la question de ce qui est juste et donc suppose que l'on ait la science du juste.

Le courage dépourvu de cette connaissance n'est que la témérité dont l'animal lui-même fait preuve.

Il faut donc remplacer la question initiale par son enjeu : qu'est-ce que le juste, comment en -acquérir la connaissance.. »

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