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La métaphysique s'oppose-t-elle à la science ?

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« Analyse du sujet : - - - Jusqu'à la Modernité, la métaphysique, y compris dans sa version théologique, représente l'idéal de la connaissance, la science achevée.

Il faudra donc analyser ce bouleversement apparu au 17ème siècle pour comprendre en quoi l'opposition métaphysique / science fait sens. Toutefois, on veillera à ne pas présenter une analyse purement historique : pour problématiser le sujet, il convient en effet de remarquer qu'il y a entre la métaphysique et la science, opposition d'objets et de méthodes mais qui ne sont peut-être pas exclusifs l'un de l'autre.

Autrement dit, est-il si certain que la métaphysique et la science soient dans un rapport d'opposition ? Ne peut-on les concevoir comme, quoique distinctes, néanmoins complémentaires ? Ou bien seulement étrangères l'une à l'autre (mais non pas opposés au sens où l'une rivaliserait nécessairement avec l'autre au point de l'invalider ?) En effet, la métaphysique se veut une connaissance des premiers principes et des premières causes.

Or peut-on supposer que la science puisse faire l'économie d'une telle réflexion ? Que vaut une connaissance privée de tout fondement métaphysique ? [exemple : l'enchaînement des causes et des effets du monde physique ne suppose-t-elle pas une cause première, un premier moteur ?] Enjeu : la science peut-elle être une discipline autonome ? Et inversement, dans un monde « désenchanté » par les avancées de la science, la métaphysique a-t-elle encore une place ? Problématique : La métaphysique ne s'occupe-t-elle que d' « arrières-mondes » (Nietzsche) de sorte qu'elle serait, dans son rapport à la science, purement opposée à cette dernière, ou bien, la science ne peut-elle absolument pas faire l'économie des présupposés qui la fondent, et par conséquent, ne nécessite-t-elle pas l'appui de la métaphysique ? La science vient-elle ruiner les prétentions de la métaphysique et limiter sa validité ou bien la métaphysique peut-elle être, malgré les avancées scientifiques, toujours d'actualité ? 1- LA MÉTAPHYSIQUE NE S'OPPOSE PAS À LA SCIENCE : ELLE LUI EST NÉCESSAIRE a) Qu'est-ce que la métaphysique ? Le terme métaphysique est employé au Moyen Age pour désigner les traités d'Aristote venant après la Physique. Le « méta » signifie après.

Autrement dit, la physique a besoin d'un complément, elle n'est pas l'achèvement de la science dans cette optique.

Dès lors, « méta » peut aussi signifier « au-delà » de la nature (métaphysique = ce qui transcende la phusis).

En effet, la physique ne porte que sur le sensible (les causes du devenir, du mouvement, ne s'intéresse qu'au changement) et ne permet nullement d'atteindre ce qui est au principe du devenir sensible : la métaphysique lui est nécessaire.

Elle se fait, avec l'aristotélisme, « science de l'être en tant qu'être ». On remarquera alors que le rôle de la métaphysique dans l'édifice de la connaissance est crucial : elle est, selon Descartes, ce qui constitue les « racines » de l'arbre de la philosophie ; elle est le sous-bassement nécessaire, ce qui soutient la science en la fondant, en la rendant possible. Mais alors, comment expliquer le discrédit jeté sur cette discipline par les positivistes ? Un tel rejet est-il légitime pour autant que la métaphysique vise à éclairer le monde sensible ? b) Les apories du matérialisme mécaniste illustré par le problème du vivant Un bon exemple de la difficulté qu'il y a à nier en bloc toute validité à la métaphysique sous prétexte que celle-ci serait toujours au-delà du sensible, et donc, détachée de la réalité (empirique), se trouve en biologie : la science s'empare de la question du vivant, de l'ensemble des êtres animés, en rapportant le régime d'intelligibilité de leur mouvement sous le schème mécanique qu'est l'automate.

Cependant, quel est le principe de l'animation du vivant ? Si l'on constate le mouvement et le changement, et qu'on est capable de le décrire au moyen de lois, est-on pour autant en mesure d'expliciter ce qui rend possible cette mobilité des êtres vivants ? La vie n'est-elle pas davantage qu'un ensemble agencé de parties matérielles en interaction sans aucune finalité ? A supposer que le vivant soit une machine, qui est le fabriquant, quelle est la finalité de son art ? Transition : Cependant, ce n'est pas la métaphysique qui a rendu possible la médecine, ou la technique.

On remarquera aussi le lien fort et étroit de cette discipline avec la théologie et la religion.

Il semble alors loisible de se demander si la métaphysique ne s'oppose pas à la science au sens où la science, pour progresser et se développer devrait nécessairement mettre de côté toute réflexion métaphysique ? 2- LA MÉTAPHYSIQUE NE SE PRÉOCCUPE QUE D' « ARRIÈRES- MONDES » a) La métaphysique, produit de la faiblesse La métaphysique trouve son origine dans une incapacité maladive de la volonté à s'affirmer dans le devenir et dans la vie.

En effet, l'au-delà de la nature, du réel sensible et en mouvement, consiste, selon Nietzsche à dépouiller l' « ici-bas », le visible, de tout intérêt.

Ce monde pour le métaphysicien est dégradé, est le lieu de tous les mensonges, le lieu où règne l'apparence qu'il faut à tout prix dépasser pour saisir l'essence de l'être.. »

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