La liberté se prouve plus qu'elle ne s'éprouve ?
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«
Introduction :
‡ Bien définir les termes du sujet :
- « Liberté » : le plus généralement, elle consiste dans le fait de pouvoir se mouvoir sans contraintes, de juger et agir en pleine
conscience.
C'est le pouvoir de se déterminer rationnellement sans y être contraint par une force extérieure.
- « Se prouve » : prouver, c'est faire apparaître ou reconnaître quelque chose comme vrai, réel, certain, au moyen de preuves.
C'est démontrer.
- « S'éprouve » : Terme qui peut avoir plusieurs sens, c'est essayer quelque chose, pour en vérifier la valeur et la qualité : c'est
expérimenter.
Mais c'est aussi avoir un sentiment, une sensation.
C'est ressentir.
‡ Construction de la problématique :
Au vu de la construction du sujet, il semble plus plausible de ne retenir que la seconde définition du terme « éprouver » celle de ressentir, puisque la première se rapproche énormément de celle de « prouver ».
En effet le but de la question semble
être de vouloir opposer deux manières de se rapporter à la liberté : une manière rationnelle qui consisterait à prouver l'existence
de la liberté par des actes qui constitueraient des preuves, et une manière plus sensuelle – ou sensible – qui consisterait en une
sorte de sensation ou de sentiment de liberté interne au sujet.
Quoi qu'il en soit, le but de la question semble être de savoir s'il est possible de prouver l'existence de la liberté, s'il existe
un critère permettant d'affirmer son existence, et si ce critère est juste.
Ë Se pose donc la question de savoir si l'existence de la liberté peut se prouver sans tomber dans le paradoxe - et de
quelle manière, ou si elle est doit un sentiment.
Plan :
I/ La liberté n'est qu'un sentiment :
Chacun est persuadé d'être libre, et ce parce qu'il a le sentiment de cette liberté.
Ce sentiment est lié à l'indétermination
originaire de l'homme, indétermination permise par la conscience.
En effet, l'homme n'étant pas déterminé, il peut potentiellement
choisir d'être tel ou tel.
Et c'est cet horizon des possibles, cette multiplicité des manières de se déterminer qui donnent à l'homme
le sentiment d'être libre.
● C'est ce qu'explique Spinoza dans l'Ethique.
Selon lui, les hommes se croient libres parce qu'ils sont persuadés de
pouvoir choisir complètement ce qu'ils font.
Il critique l'idée selon laquelle l'entendement examinerait les choses, les connaîtrait,
pour permettre ensuite à la volonté de faire un choix éclairé.
Pour Spinoza cette liberté n'est pas possible, mon entendement et
ma volonté agissent ensemble, et non pas séparément.
Ceci sans compter que ce n'est pas parce que nous sommes conscients de
ce qui est le meilleur et que nous le choisissons que nous sommes libres.
Au contraire, nous ignorons les causes qui font que je
trouve ceci le meilleur.
● C'est ce qu'illustre Spinoza avec l'exemple de la pierre qui tombe.
Une pierre qui reçoit une impulsion bouge, même
après l'arrêt de l'impulsion ; c'et parce qu'elle est déterminée par une cause extérieure à exister et agir selon une loi.
Admettons
maintenant que cette pierre soit consciente : elle pense qu'elle fait tout l'effort possible pour continuer de se mouvoir.
Cette pierre
n'est consciente que de son effort, elle se croira libre et pensera qu'elle continue dans son mouvement que parce qu'elle le désire.
Il en va de même pour les hommes, nous nous croyons libres, alors que nous sommes poussés par une impulsion.
« Les hommes
se croient libres parce qu'ils sont conscients de leur désir et ignorant des causes qui les détermine.
» Lettre à Schuller, n° 58.
Ë Ainsi, nous éprouvons notre liberté, nous en avons le sentiment, mais cela ne signifie pas pour autant qu'il s'agit de la
vraie liberté.
Possibilité de commencer la partie en énonçant les théorie de Leibniz et Bossuet, selon lesquels la liberté s'éprouve
avant tout, et les critiquer par Spinoza.
Bossuet : « un homme qui n'a pas l'esprit gâté, n'a pas besoin qu'on lui prouve son franc
arbitre ; car il le sent.
», ou encore Leibniz qui parle d'un « vif sentiment interne » ou encore par Descartes pour qui la liberté est
une évidence.
"Elle se connaît sans preuves, par la seule expérience que nous en avons".
II/ Le paradoxe pour prouver l'existence de sa liberté :
Il n'en reste pas moins que nous sommes persuadés d'être libres.
Or, il s'agit peut être maintenant d'éprouver cette liberté
dans son second sens, c'est-à-dire non pas comme un sentiment, mais de la tester.
Autrement dit, il s'agit de savoir s'il est
possible de prouver rationnellement que nous sommes libres..
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