La liberté se limite-t-elle au pouvoir de dire non ?
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Aide du prof
Cherchez d'abord en quel sens on peut dire que la liberté consiste en un "pouvoir de dire non" : être libre, c'est en
un sens courant être en mesure de se déterminer seul , montrez donc d'abord que cela signifie une indépendance,
c'est-à-dire le pouvoir de dire non en particulier à une loi ou une règle que je n'ai pas choisie, capacité de dire non
au pouvoir et à l'influence d'autrui.
Cependant une telle liberté semble n'être que négative : elle permet sans doute
de ne plus se sentir contraint, mais elle ne constitue pas encore une liberté au sens positif d'une liberté d'action.
Montrez alors qu'à l'indépendance il faut sans doute ajouter l'autonomie, capacité à se déterminer et à agir par soimême.
Mais celle-ci suppose alors aussi d'autres exigences...
Approche problématique
« Dire non » signifie refuser ce que l'autre nous propose ou nous impose, s'opposer à une autre volonté que la
sienne.
Dire non ‘est exprimer un sentiment personnel, dire non peut être vu comme une affirmation existentialiste:
si je m'oppose à autrui c'est que je possède ma propre individualité.
Pour Sartre, l'homme est un choix.
Pour Kant
« la liberté est une propriété de la volonté de tous les êtres raisonnables » .
Ainsi lorsque je m'oppose à une autre
volonté, ne puis je pas affirmer que je suis libre en exprimant la mienne? La liberté se prouve en se réalisant,
lorsque l'homme réalise sa personnalité à travers les évènements du monde, au lieu de les subir du dehors.
Cependant il semble étonnant qu'un simple mot puisse prouver toute ma liberté.
Comment puis je être sûr que le
simple fait de refuser quelque chose prouve qu'il s'agisse de l'expression de ma volonté?
PLAN
I Dire non comme expression existentialiste
A- Le fait de refuser ce qu'autrui pourrait m'imposer est le résultat d'un choix rationnel.
En effet, la tendance
instinctive est de se laisser faire, dans le sens où l'on ne s'extériorise pas donc on exprime pas sa volonté.
Le
consentement est alors implicite, car on n'oppose aucune résistance
Condillac, Traité des animaux
"Je veux, ne signifie pas seulement qu'un chose m'est agréable, il signifie encore qu'elle est l'objet de mon choix: or
on ne choisit que parmi les choses dont on dispose.
On ne dispose de rien, quand on ne fait qu'obéir à ses
habitudes: on suit seulement l'impulsion donnée par les circonstances.
Le droit de choisir, la liberté, n'appartient
donc qu'à la réflexion.
Mais les circonstances commandent les bêtes, l'homme au contraire les juge: il s'y prête, il s'y
refuse, il se conduit lui même, il veut, il est libre."
B- Chez les existentialistes, la liberté s'expérimente dans tous les cas elle n'est pas seulement liée aux pouvoirs de
la raison, .
L'homme est un choix perpétuel puisqu'il est ce qu'il se fait.
La liberté est le pouvoir de dire non peut
donc induire une liberté existentielle.
Ainsi conscience et liberté sont une seule et même chose.
Saint Thomas d'Aquin
L'homme est libre : sans quoi conseils, exhortations, préceptes, interdictions, récompenses et châtiments seraient
vains.
Pour mettre en évidence cette liberté, on doit remarquer que certains êtres agissent sans discernement,
comme la pierre qui tombe, et il en est ainsi de tous les êtres privés du pouvoir de connaître.
D'autres, comme les
animaux, agissent par un discernement, mais qui n'est pas libre.
En voyant le loup, la brebis juge bon de fuir, mais
par un discernement naturel et non libre, car ce discernement est l'expression d'un instinct naturel (...).
Il en va de
même pour tout discernement chez les animaux.
Mais l'homme agit par jugement, car c'est par le pouvoir de
connaître qu'il estime devoir fuir ou poursuivre une chose.
Et comme un tel jugement n'est pas l'effet d'un instinct
naturel, mais un acte qui procède de la raison, l'homme agit par un jugement libre qui le rend capable de diversifier
son action.
II La liberté et le conditionnement
A- La liberté se prouve en se réalisant, lorsque l'homme réalise sa personnalité à travers les évènements du monde,
au lieu de les subir du dehors.
Cependant, le simple fait de refuser quelque chose semble insuffisant pour prouver la
liberté.
Alain, Les idées et les âges
"Derrière cette ombre de liberté qui consiste à choisir, se montre aussitôt la liberté véritable qui consiste à se
dominer."
B- Dire non peut être le résultat d'un conditionnement, si on m'apprend tout petit de refuser de manger du chocolat,.
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