La liberté, réalité ou illusion ?
Extrait du document
«
Définition des termes du sujet:
Réalité / Réel :
Réalité: * C aractère de ce qui a une existence concrète, par opposition aux apparences, aux illusions ou aux fictions de notre imagination.
* Ensemble des choses et des faits réels.
Réel: * C omme adjectif : qui existe effectivement, et pas seulement à titre d'idée, de représentation ou de mot (exemple : un pouvoir réel).
* Comme nom : l'ensemble des choses qui existent, le monde extérieur (synonyme : réalité).
ILLUSION:
1) Toute erreur provenant de l'apparence trompeuse des choses (illusions perceptives).
2) C royance ou opinion fausse abusant l'esprit par son caractère séduisant et le plus souvent fondée sur la réalisation d'un désir (Cf.
l'analyse de Freud
concernant la religion).
C ontrairement à l'erreur, qui peut être corrigée, l'illusion survit à sa réfutation.
nom=A stori
Prenom=Jérémie
A [email protected]
C orrigés=
Introduction :
La liberté est, par définition, une vie sans contrainte ni obstacle.
L'illusion, elle, peut être vue comme un désir accompagné d'une erreur de jugement.
En
effet, la force de conviction d'un individu peut l'induire en erreur sur sa propre situation.
On pourrait penser que, par définition, ces notions de liberté et
d'illusion s'opposent.
C ependant, Nietzsche soutenait que « le sentiment de liberté n'est qu'une illusion ».
Nous allons justement démontrer en quoi
l'Homme n'est en aucun cas libre dans une première partie puis que cette idée de liberté est purement idéologique dans une seconde partie.
Mais cette
liberté, même si elle constitue pour l'individu une illusion, est nécessaire à sa survie.
I.
La liberté en tant qu'existence sans contrainte ni obstacle n'existe pas.
1.
L'Homme d'aujourd'hui est soumis à la volonté générale.
L'Homme, quelque soit son état, n'est pas libre, simplement parce qu'il éprouve lui-même le besoin de se donner des règles.
Etudions tout d'abord l'Homme
d'aujourd'hui, c'est-à-dire sous son état civil.
En sa condition de membre d'une société, l'individu participe à l'existence d'un Etat, participe à la création de
lois.
P ar le fait que l'individu obéit à des lois qu'il a lui-même fixé, il pourrait se croire libre, mais il n'en est rien, car la soumission est réelle : il se plie à la
volonté générale, c'est dire que la volonté du groupe prime sur la sienne.
La société se charge elle-même, par des principes et par des lois, de supprimer
tout caractère déviant.
P renons l'exemple du vote : le suffrage universel, direct ou indirect, a, au départ, été instauré pour que chacun puisse exprimer son
opinion personnelle, cependant, que l'on soit d'un avis ou d'un autre, c'est l'opinion générale qui sera préférée à sur l'opinion personnelle, affirmant une fois
de plus que la société est une entrave à la liberté humaine.
2.
L'Homme à son état naturel est soumis à son propre instinct
Étudions maintenant l'Homme à l'état naturel, idéologie de Rousseau dans Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes.
L'Homme à l'état naturel n'est pas inclus dans la société, il n'est donc soumis à aucun principe autre que les siens, il a la possibilité d'exercer sans
contrainte sa volonté, sa force.
C ependant, il obéit à son instinct, qui l'oblige, par amour de soi, à se conserver.
Son instinct lui dicte sa conduite.
3.
L'Homme n'est pas plus libre sans loi
A insi, l'Homme soumis à son propre instinct n'est pas forcément plus libre que l'Homme dont la vie est régie par les lois.
Un homme vivant sans loi pourraitil espérer obtenir la liberté sans pour autant se retrouver à l'état naturel ? P our répondre, il faut imaginer ce que donnerait un monde sans loi : on
n'obtiendrait pas ainsi une liberté absolue mais bien au contraire un monde ou règnerait la violence, le chaos, privant ainsi tout homme de dignité et de
liberté.
En outre, on ne peut pas parler d'anarchie car la plupart des théoriciens de l'anarchie, tels que Proudhon, Bakounine, Kropotkine ou encore Malatesta
affirment la pensée de la communauté égalitaire.
Dans la mesure où, quelque soit son état de droit, un individu n'est pas libre, quelle importance cette notion de liberté a-t-elle pour l'Homme ? En effet,
l'individu a besoin de croire qu'il est libre et ce besoin n'est qu'idéologique.
II.
La liberté est purement idéologique.
1.
La liberté d'un individu s'arrête là où commence celle de son voisin
Le but de l'individu est d'être libre, et cela dans la conception d'un ultime bonheur.
La création de la société n'est qu'une vaine tentative d'organisation
d'une liberté collective.
Selon les principes établis par la loi, tous les individus son égaux, et possèdent donc une part égale de liberté.
Ne dit-on pas que la
liberté d'un individu s'arrête là où commence celle de son voisin ? M ais alors, si l'on considère toujours la liberté en son sens initial, ce principe n'est pas
respecté.
P ar l'existence de restriction, l'individu n'est pas libre.
2.
La liberté a-t-elle sa place dans l'idéologie religieuse ?
Dans la religion, le rapprochement de Dieu implique un sentiment de liberté.
Le fidèle peut donc aisément se définir comme libre tant qu'il croit en quelque
chose.
C ependant, la croyance est synonyme de loyauté et de dévouement.
Le croyant n'est donc libre qu'illusoirement car se croyant libre, il reste
enchaîné à sa foi.
De plus, dans l'idéologie chrétienne notamment, le seul rapprochement possible de Dieu se trouve dans la mort.
Dans ce cas, la mort estelle une forme de liberté ? P hysiquement, il est évident que non car le corps se trouve inerte donc dénué de toute liberté.
Il n'y a donc que psychiquement
que la mort peut rendre libre mais il n'est d'aucun moyen de faire partager cette liberté.
Il y a donc à nouveau un sentiment de restriction.
De plus, le fidèle
ne peut se donner la mort sans être rejeté de ce en quoi il croit.
Il a donc le devoir de vivre une vie saine, hors le devoir est intimement lié à l'obligation.
C ependant, l'obligation n'est-elle pas une entrave à la liberté ? Elle l'est effectivement dans le sens où elle prive l'individu obligé de la liberté de choisir si il
veut ou non exécuter cette action.
Le choix étant un fondement de la liberté, on peut affirmer que le fidèle n'est en aucun cas libre.
3.
L'Homme aspire à se convaincre qu'il est libre
C ependant, n'étant pas libre en tout acte, l'Homme aspire à se convaincre de sa liberté.
En se maintenant aux règles dressées par la société et par sa
religion, en s'efforçant de répondre à ses besoins fondamentaux, l'individu cherche à se convaincre qu'il est libre.
C'est pour lui un besoin.
Car, répondant à
s e s dépendances physiques, comblées par une nourriture tangible, l'esprit de l'Homme, plus complexe, a besoin de se conforter en l'idée optimiste de
liberté.
C 'est pour lui un désir, renforcé par une erreur de jugement, renforcée elle aussi par les normes et les valeurs enseignées par la société.
Conclusion :
Nous venons donc de constater que physiquement ou moralement, quelque soit l'individu et le contexte dans lequel il se trouve, la liberté n'est qu'illusoire
de par sa définition mais aussi de par son interprétation.
Mais si l'Homme se trompe sur ce bien si précieux qu'est la liberté, se pourrait-il qu'il se méprenne également sur le sens même de la vie ?.
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