La liberté est-elle une réalité ou l'illusion la plus répandue au monde ?
Extrait du document
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Introduction:
Lorsque je prends mon stylo pour écrire, j'ai le sentiment que je contrôle librement mes mouvements, mais ce
sentiment a-t-il valeur de connaissance de la liberté? Leibniz disait que l'aiguille d'une boussole qui aurait
conscience de soi mais qui ignorerait les lois des phénomènes magnétiques penserait se mouvoir librement.
Autrement dit, le sentiment que nous avons de notre liberté nous donne l'impression qu'elle est dans tous nos
mouvements, mais peut être ignorons nous ce qui les détermine réellement.
Le monde est un tissu d'évènements, pour comprendre ce qui relie ces évènements, nous concevons que tout
arrive par série de causes et d'effets, la causalité connecte tous les évènements.
L'idée de la liberté est l'idée
d'une cause spontanée, c'est à dire qui ne serait pas l'effet d'une cause antérieure.
Dire que l'homme est libre,
c'est dire qu'il a en lui cette spontanéité.
Mais cette idée est purement spéculative, dans le champ des
phénomènes observables, nous observons des séries d'évènements, mais nous ne pouvons pas savoir si les
causes qui les enchaînent relèvent d'une liberté ou non.
Problématique:
La liberté apparaît comme une idée si abstraite que son existence ou son inexistence semblent relever des
croyances personnelles, cependant, ne faisons nous pas une expérience constante de la liberté?
I: La liberté est une idée
1.
On ne peut pas savoir si la liberté existe.
La liberté est par définition inobservable.
En effet, lorsqu'on conçoit la liberté, on la définit comme une cause
occulte par laquelle nous esquissons spontanément nos mouvements.
Elle n'est donc pas un objet dont on peut
faire l'expérience et savoir qu'il existe ou non, on ne peut que la connaître en tant qu'idée.
2.
On ne peut que penser la liberté
Kant distingue les Idées métaphysiques des concepts se rapportant aux
objets de l'expérience.
Les Idées ( et la liberté est une Idée
métaphysique) sont des objets dont nous ne pouvons pas faire
l'expérience mais que nous pouvons seulement penser.
Cela signifie que
se prononcer sur son existence n'est qu'une question de foi, c'est à dire
la décision d'y croire ou non.
Le projet fondamental : rendre possible la coexistence du déterminisme
affirmé par la science et de la liberté revendiquée par la conscience.
Le progrès de la connaissance scientifique et l'extension de la méthode
expérimentale à tous les domaines, en particulier à l'étude de l'homme,
placent au XVIIIe siècle la réflexion philosophique devant un dilemme :
ou bien la science est capable de rendre compte de la totalité du réel et
par conséquent de reconnaître un caractère strictement déterminé aux
pensées et aux actes de l'homme, ce qui revient à nier la liberté et à
faire de la moralité une illusion ou une mystification, ou bien la science
renonce à prendre l'homme pour objet d'étude ; elle se borne à
inventorier les lois de l'univers matériel, du monde des objets, limitation
qui autorise l'affirmation de la liberté et l'existence de la moralité.
La première thèse avait déjà été soutenue au XVIIe siècle par Spinoza :
« l'homme n'est pas un empire (de liberté) dans un empire (de nécessité)
»...
« La liberté que tous les hommes se vantent d'avoir consiste en cela seulement qu'ils sont conscients de
leurs actes et ignorants des causes qui les déterminent».
La seconde thèse avait été soutenue par Descartes.
La science a pour seul objet la matière, l'étendue; l'esprit,
la pensée lui échappent.
Mais ce dualisme s'il sauve sa liberté ne rend pas vraiment compte de l'existence
humaine : l'homme n'est ni une âme, ni une pensée : l'observation montre qu'il est impossible de faire
abstraction du corps.
La philosophie des Lumières avait radicalisé cette contradiction : la philosophie ne peut être que Spinoziste ou
irrationnelle.
D'autre part, il n'est aucune raison sérieuse d'interdire à la science d'étendre le champ de, ses
investigations : pourquoi l'homme et l'homme seul, échapperait-il aux techniques de la méthode expérimentale?
Cependant il est impossible de ne tenir aucun compte de cette certitude qu'éprouve tout homme, du plus
inculte au plus savant, que son existence ne se réduit pas à celle d'un morceau quelconque de matière : si
j'agis, c'est parce que je me représente un but non encore donné, c'est aussi parce que je dois agir d'une
certaine façon plutôt que d'une autre.
La conscience d'un devoir-être réduit à néant la thèse qui voit dans la
liberté une simple illusion.
En bref, il est impossible de limiter le champ d'investigation de la science, mais on ne
peut pas davantage nier la liberté..
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