La liberté d'expression peut-elle être sans limites ?
Extrait du document
«
Définition des termes du sujet:
EXPRESSION (n.
f.) 1.
— Représentation correspondant de manière analogique à ce qu'elle représente ; la
projection plane d'un solide en est l'expression (LEIBNIZ).
2.
— Attitudes, gestes liés à un état psycho.
:
expressions du visage, expression corporelle.
3.
— (Lato) Auj., SYN.
de phrase, suite de symboles formant un sens,
notation, manière de parler.
4.
— (Ling.) Partie de la signification d'une phrase se rapportant au sujet qui l'énonce
(chez RUSSELL, opposée à indication).
Cf.
JAKOBSON : fonction expressive ou émotive du langage.
SANS: A l'exclusion de, exprime l'absence.
LIMITE (n.
f.) 1.
— Ce qui sépare deux portions d'espace ; par anal., ce qui borne une étendue, un temps, une
fonction.
2.
— Extension extrême d'une étendue, d'une faculté, sans que pour autant on ait à concevoir quelque
chose qui lui serve de borne ; en ce sens, KANT oppose limite à borne.
3.
— (Math.) Un nombre A est la limite d'une
série croissante S, si, quel que soit ∑ aussi petit que l'on veut, il existe toujours un nombre B appartenant à s, tel
que A - B < ∑.
ÊTRE: Du latin esse, « être ».
1) Verbe : exister, se trouver là.
En logique, copule exprimant la relation qui unit le prédicat au sujet (exemple :
l'homme est mortel).
2) Nom : ce qui est, l'étant.
3) Le fait d'être (par opposition à ce qui est, l'étant).
4) Ce qu'est
une chose, son essence (exemple : l'être de l'homme).
5) Avec une majuscule (l'Être), l'être absolu, l'être parfait,
Dieu.
LIBERTÉ:
Ce mot, en philosophie a trois sens :
1° Libre arbitre.
Pouvoir mystérieux de choisir entre les motifs qui me sollicitent sans être déterminé par aucun
d'eux.
2° Liberté de spontanéité.
S'oppose non plus au déterminisme mais à la contrainte : état de celui qui agit sans être
contraint par une force extérieure.
3° Liberté du sage.
État de celui qui est délivré des passions et agit à la lumière de la raison.
Analyse du sujet :
-
Il semble de prime abord qu'il n'y ait aucune raison de poser des limites à la liberté d'expression, car
parler ne cause aucun tort.
La liberté d'expression véhicule des idées et des paroles mais ne commet pas de
crimes.
-
Cependant, la liberté d'expression peut provoquer des crimes qui n'auraient peut-être pas eu lieu sans
elle.
Il apparaît ainsi dangereux qu'une société tolère qu'on diffuse des appels au meurtre dans ses journaux.
On peut ainsi très bien imaginer que les paroles influent sur l'esprit et qu'elles poussent les esprits faibles
dans certaines directions : Socrate n'a-t-il pas été condamné à mort pour « corruption de la jeunesse » ?
-
Considérer également que les paroles ne font pas de mal, c'est s'aveugler au sujet de ce qu'un mal peut
être : il n'y a pas que le mal physique qui constitue un crime, mais également le mal moral.
Que la calomnie
puisse être relayée par la presse est ainsi problématique.
-
Ce faisant, la liberté d'expression pose problème, car elle existe principalement pour contrer l'arbitraire
du pouvoir, or, si on choisit de la limiter, ce sera nécessairement le pouvoir qui la limitera.
Aussi il semble
difficile d'encourager une telle limitation, car ce serait comme rendre le plein pouvoir à la puissance en place.
-
Il apparaît donc qu'il n'y a que deux alternatives : soit tolérer une liberté d'expression absolue, soit
renoncer à la liberté d'expression.
-
Le problème consistera donc plutôt à évaluer les bénéfices et les désavantages que l'on peut tirer de
l'une ou l'autre proposition, et de choisir laquelle des deux est la meilleure.
Problématisation :
La liberté d'expression semble bien inoffensive.
Toutefois, croire cela c'est peut-être oublier que l'expression est à la
source de toutes les actions des hommes, et que mis à part dans le cas de la folie, les crimes commencent toujours
par des pensées, sinon par des « idées tordues ».
Ne faudrait-il donc pas empêcher que de telles idées germent
dans les esprits fragiles ? Toutefois, peut-il exister une liberté d'expression limitée ? Comment garder le contrôle sur
les censeurs s'il n'est pas possible de parler d'eux ? Les maux engendrés par la liberté d'expression sont-ils si grands
que l'on doive se priver des bienfaits de cette liberté ?
Proposition de plan :
Le contrôle des opinions du peuple est nécessaire à son éducation par l'État..
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