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La liberté de penser => KANT

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La liberté de penser signifie que la raison ne se soumette à aucune autre loi que celle qu'elle se donne à elle-même. Et son contraire est la maxime d'un usage sans loi de la raison – afin, comme le génie en fait le rêve, de voir plus loin qu'en restant dans les limites de ses lois. Il s'ensuit comme naturelle conséquence que, si la raison ne veut point être soumise à la loi qu'elle se donne à elle-même, il faut qu'elle s'incline sous le joug des lois qu'un autre lui donne ; car sans la moindre loi, rien, pas même la plus grande absurdité, ne pourrait se maintenir bien longtemps. Ainsi l'inévitable conséquence de cette absence explicite de loi dans la pensée ou d'un affranchisse-ment des restrictions imposées par la raison, c'est que la liberté de penser y trouve finalement sa perte. Et puisque ce n'est nullement la faute d'un malheur quelconque, mais d'un véritable orgueil, la liberté est perdue par étourderie au sens propre de ce terme. KANT

« « La liberté de penser signifie que la raison ne se soumette à aucune autre loi que celle qu'elle se donne à elle-même.

Et son contraire est la maxime d'un usage sans loi de la raison – afin, comme le génie en fait le rêve, de voir plus loin qu'en restant dans les limites de ses lois.

Il s'ensuit comme naturelle conséquence que, si la raison ne veut point être soumise à la loi qu'elle se donne à elle-même, il faut qu'elle s'incline sous le joug des lois qu'un autre lui donne ; car sans la moindre loi, rien, pas même la plus grande absurdité, ne pourrait se maintenir bien longtemps. Ainsi l'inévitable conséquence de cette absence explicite de loi dans la pensée ou d'un affranchissement des restrictions imposées par la raison, c'est que la liberté de penser y trouve finalement sa perte.

Et puisque ce n'est nullement la faute d'un malheur quelconque, mais d'un véritable orgueil, la liberté est perdue par étourderie au sens propre de ce terme.

" KANT. articulation formelle du texte La liberté de penser signifie que...

Et son contraire est...

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mais la liberté est perdue par étourderie...

» questions indicatives Qu'est-ce que la liberté de penser, selon Kant ? Quel est son contraire ? Utilité de « la mise en place » du « contraire » de la liberté de penser dans l'économie de ci passage ? Pourquoi, selon Kant, « si la raison ne veut point être soumise à la loi qu'elle se donne à elle-même, il faut qu'elle s'incline sous le joug des lois qu'un autre lui donne » ? Comment comprenez-vous que « sans la moindre loi, rien pas même la plus grande absurdité, ne pourrait se maintenir bien longtemps » ? Comment comprenez-vous « absence explicite de loi » et « affranchissement des restrictions imposées par la raison » ? Importance de ces notations ? Importance de la notation d' « inévitable conséquence » Ceci peut-il expliquer « que ce n'est nullement la faute d'un malheur quelconque » ? Qu'est-ce qui peut amener Kant à dire qu'il s'agit d' « un véritable orgueil » ? Que pensez-vous du mode d'argumentation de Kant ? Sur quoi cette argumentation est-elle fondée ? Importance de la problématique « autonomie-hétéronomie » dans la question de la liberté pour Kant ? Quel est l'enjeu fondamental de ce texte ? Analyse thématique et mise en perspective d'un texte L'étude du texte s'attachera à préciser les trois hypothèses envisagées par Kant concernant la façon dont la raison peut être déterminée, et leurs conséquences respectives pour la liberté de penser : • raison qui n'est soumise à « aucune loi » : ni liberté ni même caractère durable de la pensée ; • raison soumise à d'autres lois que celles qu'elle se donne à elle-même : « hétéronomie », c'est-à-dire assujettissement de la raison : pas de liberté de penser ; • raison se soumettant à des lois qu'elle s'est elle-même fixées : autonomie (autodétermination) : liberté de penser authentique. Le développement du commentaire pourra s'efforcer d'illustrer chacune de ces hypothèses, et de dégager les problèmes concrets qu'elle recouvre. Ainsi, par exemple, du rejet du principe d'autorité comme antithèse du « principe de raison » (cf Pascal mais aussi toute la philosophie des lumières) et négation de la liberté de penser, pourra illustrer efficacement cette soumission de la raison à « d'autres lois » que Kant évoque dans le texte. On évitera le glissement, que permet une étude inattentive du texte, de la notion de liberté de penser à celle de liberté tout court.

Un tel glissement conduit à perdre de vue la spécificité de l'argumentation kantienne, même si quelques références à la conception générale de la liberté sous-jacente au texte peuvent être utiles à son élucidation. Dans le cas où l'on se référera à la problématique kantienne de la liberté (autonomie de la volonté, capacité de s'autodéterminer et d'« inaugurer » une série d'actions ne devant rien au déterminisme des inclinations sensibles, etc.), on évitera de le faire en « plaquant » sur le texte un discours général sur la philosophie kantienne.

(Le but d'une explication est de dégager une problématique sous-jacente au texte, non de la projeter artificiellement sur lui.). »

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