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La liberté de pensée est-elle nuisible au pouvoir politique ?

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« INTRODUCTION ET PROBLEMATISATION La liberté de penser signifie la possibilité pour tout homme d'exprimer, d'extérioriser ses pensées.

Penser librement serait insuffisant s'il n' y avait cette liberté d'expression.

La liberté de penser est un véritable pouvoir qui vient se confronter à cet autre pouvoir qu'est le pouvoir politique.

Le pouvoir politique est cette instance qui règle et régule la vie publique des citoyens: la liberté de penser serait-elle nuisible au pouvoir politique ? La liberté d'expression et de position des citoyens d'un pays peut-elle remettre en cause les fondements même du pouvoir politique qui est censé respecter et rendre possible autant que se peut la liberté de penser ? Que serait un pouvoir politique sans la liberté de penser de ses hommes ? PROPOSITION DE PLAN I.

De la nécessité d'un pouvoir politique 1.hors de l'état social, l'insécurité TEXTE Thomas Hobbes Le Citoyen, chap.

X, § 1 in R.

Derathé, Rousseau et la science politique de son temps, Vrin, p.

312. "Hors de l'état civil, chacun jouit sans doute d'une liberté entière, mais stérile ; car, s'il a la liberté de faire tout ce qu'il lui plaît, il est en revanche, puisque les autres ont la même liberté, exposé à subir tout ce qu'il leur plaît.

Mais, une fois la société civile constituée, chaque citoyen ne conserve qu'autant de liberté qu'il lui en faut pour vivre bien et vivre en paix, de même les autres perdent de leur liberté juste ce qu'il faut pour qu'ils ne soient plus à redouter. Hors de la société civile, chacun a un droit sur toutes choses, si bien qu'il ne peut néanmoins jouir d'aucune.

Dans une société civile par contre, chacun jouit en toute sécurité d'un droit limité.

Hors de la société civile, tout homme peut-être dépouillé et tué par n'importe quel autre.

Dans une société civile, il ne peut plus l'être que par un seul. Hors de la société civile, nous n'avons pour nous protéger que nos propres forces ; dans une société civile, nous avons celles de tous.

Hors de la société civile, personne n'est assuré de jouir des fruits de son industrie ; dans une société civile, tous le sont.

On ne trouve enfin hors de la société civile que l'empire des passions, la guerre, la crainte, la pauvreté, la laideur, la solitude, la barbarie, l'ignorance et la férocité ; dans une société civile, on voit, sous l'empire de la raison, régner la paix, la sécurité, l'abondance, la beauté, la sociabilité, la politesse, le savoir et la bienveillance.". 2.

Liberté et servitude sont-elles compatibles? TEXTE La Boétie la servitude volontaire "Mais, ô grand Dieu ! qu'est donc cela ! Comment appellerons-nous ce vice, cet horrible vice ? N'est-ce pas honteux, de voir un nombre infini d'hommes, non seulement obéir, mais ramper, non pas être gouvernés, mais tyrannisés, n'ayant ni biens, ni parents, ni enfants, ni leur vie même qui soient à eux ? Souffrir les rapines, les brigandages, les cruautés, non d'une armée, non d'une horde de barbares, contre lesquels chacun devrait défendre sa vie au prix de tout son sang, mais d'un seul ; non d'un Hercule ou d'un Samson, mais d'un vrai Hommeau (1) souvent le plus lâche, le plus vil et le plus efféminé de la nation, qui n'a jamais flairé la poudre des batailles, mais à peine foulé le sable des tournois ; qui est inhabile, non seulement à commander aux hommes, mais aussi à satisfaire la moindre femmelette ! Nommerons-nous cela lâcheté ? Appellerons-nous vils et couards les hommes soumis à un tel joug ? Si deux, si trois, si quatre cèdent à un seul ; c'est étrange, mais toutefois possible ; peutêtre avec raison, pourrait-on dire : c'est faute de coeur.

Mais si cent, si mille se laissent opprimer par un seul, dira-t-on encore que c'est de la couardise, qu'ils n'osent se prendre à lui, ou plutôt que, par mépris et dédain, ils ne veulent lui résister ? Enfin, si l'on voit non pas cent, non pas mille, mais cent pays, mille villes, un million d'hommes ne pas assaillir, ne pas écraser celui qui, sans ménagement aucun, les traite tous comme autant de serfs et d'esclaves : comment qualifierons-nous cela ? Est-ce lâcheté ? Mais pour tous les vices, il est des bornes qu'ils ne peuvent dépasser.

Deux hommes et même dix peuvent bien en craindre un, mais que mille, un`million, mille villes ne se défendent pas contre un seul homme ! Oh ! Ce n'est pas seulement couardise, elle ne va pas jusque-là ; de même que la vaillance n'exige pas qu'un seul homme escalade une forteresse, attaque une armée, conquière un royaume ! Quel monstrueux vice est donc celui-là que le mot de couardise ne peut rendre, pour lequel toute expression manque, que la nature désavoue et la langue refuse de nommer ?..." De la servitude volontaire, Payot, p.

176. (1) équivalent masculin de femmelette La servitude volontaire ÉTIENNE DE LA BOËTIE (1549) La soumission de la multitude à l'autorité d'un seul est une véritable énigme que La Boëtie tente d'éclairer.

Comment les hommes, alors que la liberté est inhérente à leur nature, supportent-ils la servitude ? C'est en effet la servitude volontaire qui distingue avant tout l'homme de l'animal : « Les bêtes, si les hommes ne font trop les sourds, leur crient : vive la liberté ! » Le phénomène est d'autant plus étrange que cette soumission est nécessairement volontaire.

Il serait effectivement aisé de l'abandonner, le nombre est toujours du côté des opprimés : que peuvent les autocrates contre la volonté de la foule ? Force est donc de constater un état contre nature :. »

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