La liberté consiste-t-elle a s'affranchir de toute autorité ?
Extrait du document
«
INTRODUCTION
Définition des termes et problématisation : La liberté d'un individu est généralement comprise comme étant
une absence de contraintes.
Un homme pour être dit libre ne doit pas être empêché, c'est-à-dire être confronté à
des obstacles, dans ses mouvements et dans ses actions.
La liberté n'est pas seulement liberté d'agir mais aussi
liberté de pensée.
Elle ne concerne donc pas seulement le corps mais aussi l'esprit.
Agir librement consiste à ne pas
se soumettre à un principe extérieur, autrement dit elle s'oppose à l'obéissance.
L'autorité quant à elle se rapproche
de l'idée de commander et donc suppose qu'on lui obéisse.
Elle exerce un pouvoir sur quelqu'un et l'exhorte à agir
selon ce qu'elle lui ordonne de faire.
Elle suppose donc un agent et un patient.
L'agent commande et le patient
obéit.
L'autorité met donc en évidence une relation entre deux êtres, la relation pouvant concerner un ensemble
d'individus, par exemple nous parlerons de l'autorité sociale sur l'individu.
Elle semble donc, dans la mesure où elle
détermine autrui, s'opposer à l'expression de sa liberté.
L'autorité peut aussi correspondre à une relation de soi à
soi, par exemple quand on se fait un devoir d'agir de telle ou telle manière.
Notre action est commandée alors par un
principe.
Plusieurs problèmes se posent quand nous essayons d'identifier la liberté au rejet de toute autorité.
En
effet dans ce cas comment se peut-il qu'à l'intérieur d'une société, régie par des lois que l'individu doit respecter, ce
même individu soit dit libre ? D'autre part nous donner par exemple des principes à nos actions est-ce contrevenir à
notre liberté ? La véritable liberté consisterait-elle à rejeter à la fois la détermination extérieure (la société) et la
détermination intérieure (l'individu lui-même) ? Dans ce cas nous aurions affaire à une liberté indéterminée car
illimitée.
L'absence d'autorité ne nuit-elle pas au sens même de la liberté ? Plusieurs solutions sont possibles.
Soit
nous excluons toute autorité, qu'elle soit intérieure ou extérieure, et dans ce cas la liberté serait illimitée mais
indéterminée.
Soit nous n'excluons qu'une forme d'autorité, à savoir l'autorité extérieure, dans ce cas l'individu
devrait vivre en dehors de la société dans la mesure où elle implique l'obéissance à des lois.
Une telle solitude estelle envisageable ? Soit nous conservons les deux formes d'autorité et nous expliquons de quelle manière elles sont
compatibles avec la liberté.
PLAN DETAILLE
Première partie : La vraie liberté réside dans l'absence de contraintes.
1.1 Etre libre consiste à ne pas être empêché.
L'autorité de la nature nous empêche d'accomplir
telle ou telle action, par exemple l'acte de voler.
Dans ce cas la liberté ne concerne pas
seulement les êtres humains mais peut concerner d'autres êtres.
« Liberté ou franchise, signifie (proprement) l'absence d'opposition (par opposition, j'entends les obstacles
extérieurs au mouvement) et le mot ne peut pas moins être appliqué aux créatures privées de raison et
animées qu'aux créatures raisonnables.
D'une chose, en effet, fixée dans un environnement tel qu'elle ne
puisse se mouvoir, sauf dans un espace précis, espace déterminé par la résistance d'un corps extérieur, on
dit qu'elle n'a pas la liberté d'avancer.
Et il en va de même de toutes les autres créatures vivantes quand
elles sont emprisonnées, ou retenues par des murs ou par des chaînes ; de l'eau quand elle est retenue par
des rives ou contenue dans des vases, de sorte que sans cela elle se répandrait sur un espace plus étendu,
on a l'habitude de dire qu'elles ne sont pas libres de se mouvoir de la façon dont elles le feraient s'il n'y avait
pas ces obstacles extérieurs.
[...] un homme libre est celui qui, pour ces choses que selon sa force et son
intelligence il est capable de faire, n'est pas empêché de faire ce qu'il a la volonté de faire.
[...] la liberté de
l'homme consistant en ceci qu'il ne rencontre pas d'obstacle pour faire ce qu'il a la volonté, le désir ou
l'inclination de faire.
» HOBBES, Léviathan, II 21 p336-338.
La liberté en ce sens semble être opposée à l'autorité comme possible obstacle à sa manifestation.
1.2 La liberté sans autorité peut être rapprochée de la liberté d'indifférence qui en réalité est une
illusion.
« Il ne faut pas s'imaginer cependant que notre liberté consiste dans une indétermination ou dans une
indifférence d'équilibre ; comme s'il fallait être incliné également du côté du oui et du non, et du côté des
différents partis, lorsqu'il y en a plusieurs à prendre.
Cet équilibre en tout sens est impossible ; car si nous
étions également portés pour les parties A, B et C, nous ne pourrions pas être également portés pour A et
pour non A.
Cet équilibre est aussi absolument contraire à l'expérience, et, quand on s'examinera, l'on
trouvera qu'il y a toujours eu quelque cause ou raison qui nous a incliné vers le parti qu'on a pris, quoique.
»
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