La libération passe t-elle par le refus de l'inconscient ?
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Le cheminement vers la liberté s'effectue-t-il contre ou avec la reconnaissance de l'inconscient ? L'existence d'un
inconscient psychique est-elle un moyen ou un obstacle à la liberté humaine ? Prétendre que l'inconscient me
détermine, n'est-ce pas du même coup refuser, par un stratagème de mauvaise foi, la liberté ? Mais, n'est -ce pas
la résistance (Freud) qui pousse à refuser l'existence de l'inconscient.
La libération, cessation d'une servitude, en
implique au contraire la reconnaissance.
En effet, la connaissance des causes qui me déterminent est liberté.
Se demander si la liberté passe toujours par le refus de l'inconscient, c'est s'interroger à savoir si l'hypothèse de
l'inconscient n'est pas incompatible avec l'affirmation de la liberté.
L'hypothèse de l'inconscient consiste à affirmer
selon la formule de Freud énoncée dans son article « Une difficulté de la psychanalyse » que « le moi n'est pas
maître dans sa propre maison ».
Poser cette absence de maîtrise du moi consiste à considérer que ce dernier ne
maîtrise ni vraiment ses goûts ni ses désirs, ni ses envies.
Vous pouvez alors montrer les conséquences de cette
affirmation.
Dès lors, on saisit pourquoi on assiste à une remise en cause de l'autonomie du sujet.
Là où le moi se
pensait le maître, il devient dépossédé de cette place et il perd le contrôle qu'il pensait avoir sur la vie psychique.
Vous pouvez dès lors opposer cette approche de Freud aux thèses de la liberté de la volonté telles que vous pouvez
les rencontrer chez Sartre par exemple.
Vous pouvez également vous reporter aux critiques que Alain fait de
l'hypothèse de l'inconscient.
Toutes ces approches semblent donc montrer que la liberté passe par le refus de
l'inconscient qui semble incompatible avec cette dernière.
Dans ces conditions, demandez-vous si de nombreux
problèmes ne se posent pas : faut-il rejeter comme le fait Alain l'hypothèse de l'inconscient même si elle semble
renvoyer à une réalité ? faut-il refuser à l'homme la liberté ? Demandez-vous s'il y a nécessairement une
incompatibilité entre l'hypothèse de l'inconscient et la liberté.
1) La libération passe par le refus de l'inconscient.
Car l'homme est
condamné à la liberté (Sartre)
« Nous sommes condamnés à être libre » (Commentaire de texte d'un extrait
de « L'existentialisme est un humanisme » de Sartre).
Le discours et le vocabulaire.
1.
Le discours.
N'oubliez pas que Sartre fut romancier (l'auteur de La Nausée, des Chemins de
la liberté, etc.) en même temps que philosophe.
Dans un nombre important de
textes qui peuvent être offerts à votre réflexion, l'expression et l'art d'écrire
présenteront une parenté ou une analogie avec l'art et la forme du romancier.
Les analyses de L'Etre et le Néant possèdent, par exemple, une finesse qu'il
sera nécessaire d'étudier d'un point de vue simultanément littéraire et
philosophique.
Dans cette perspective à la fois littéraire et philosophique, c'est à l'analyse
imagée et aux exemples qu'il faudra, parfois, vous attacher.
L'expression
sartrienne est, de ce point de vue, très caractéristique.
Si vous la saisissez
bien, non seulement vous serez en mesure de lire intelligemment les textes de
Sartre, mais vous posséderez une méthode concrète supplémentaire pour la
dissertation.
Songez ainsi à l'étude, dans L'Etre et le Néant, de la «mauvaise foi» : la jeune femme se laisse prendre
la main, qui repose, inerte, entre les mains de son partenaire : elle veut et, en même temps, elle ne veut pas du
désir de l'autre.
Notre jeune coquette est, ici, de mauvaise foi (Nous vous renvoyons à L'Etre et le Néant (NRF),
première partie - chapitre Il - La mauvaise foi - § 2 - Les conduites de mauvaise foi.
Vous devez lire ces analyses
célèbres et éclairantes).
Ainsi, dans ce cas comme dans beaucoup d'autres, c'est l'exemple qui permet de
comprendre l'analyse théorique: ce procédé est courant chez Sartre.
Dans l'ensemble, l'expression de Sartre se donne comme une analyse concrète, imagée et illustrée d'exemples.
Bien
entendu, cette règle n'est pas toujours valable.
2.
Table des concepts
Angoisse : saisie réflexive de la liberté,; la conscience appréhende alors son avenir, devant lequel elle est
totalement libre.
L'angoisse diffère de la peur, dont l'objet est déterminé.
Conscience : mouvement, transparent à lui-même, par lequel nous nous dépassons vers les choses.
Contingence : caractère de ce qui ne possède pas en soi sa raison d'être.
En-soi : l'être «plein», qui est ce qu'il est; tout ce qui n'est pas conscience de soi et pour-soi.
Essence : ensemble des déterminations d'un être.
Existence : le fait d'être là, dans le monde et d'y construire sa figure.
L'existence précède l'essence : cette formule
est le point de départ de l'existentialisme.
Facticité : caractère de ce qui existe comme pur fait.
Liberté : pouvoir d'échapper aux déterminations naturelles.
Pour-soi : le pour-soi est «le rien» par lequel il y a des choses, la manière d'être de l'existant humain (sécrétant du
néant), ne pouvant coïncider avec lui-même..
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