La division du Travail
Publié le 25/01/2024
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«
LA DIVISION DU TRAVAIL
La division du travail apparaît comme un élément essentiel pour comprendre
l’ensemble des mécanismes qui sont à l’origine de l’apparition du capitalisme et
de la grande industrie dans nos sociétés.
En effet, les bouleversements
économiques et sociaux auxquels elle a donné naissance constituent les
caractéristiques essentielles de nos sociétés modernes : salariat, concentration
des entreprises, production de masse…
Ce qui permet la division du travail, c’est l’échange.
Les hommes se répartissent
les tâches pour survivre, puis s’échangent les fruits de leur travail.
Plus les
échanges s’accroissent, plus les hommes sont à même de se consacrer à une
tâche particulière et d’espérer des autres la satisfaction de leurs autres besoins.
Si dans la nature l’homme est livré à lui-même et doit tirer à la sueur de son
front les fruits de la terre, en formant société, un partage, une division du des
tâches permet un accès aux ressources qui répondrai aux besoins de tous.
Def :
La division du travail consiste en une répartition toujours plus spécialisée du
processus de production de sorte que chaque travailleur peut devenir spécialiste
de l’étape de la production à laquelle il se consacre, accroissant donc l’efficacité
de son travail, sa productivité.
Le travail est une activité qui incombe à l’être humain depuis l’origine de
l’humanité et touche aussi les animaux.
Faciliter le travail, voire ne pas travailler
a longtemps fait l’objet des désirs les plus fantasmées de nombreux travailleurs,
s’égarant parfois dans la paresse et l’oisiveté.
Hors, s’il est bien une vérité générale qui régit le monde humain, c’est que le
travail est l’origine de la richesse, de la prospérité.
Faciliter le travail présente
alors un enjeu bien plus large que seulement s’alléger la tâche tant
physiquement que psychologiquement.
Faciliter le travail, c’est faciliter
l’aboutissement de son activité et l’accès à ses fruits.
L’on économise du temps,
des efforts et de la peine pour des gains plus rapides et parfois mêmes plus
grands.
Il existe toutefois un obstacle à la division du travail, c’est la taille du marché.
Plus les hommes sont nombreux, plus ils peuvent se diviser les tâches.
Si le
marché n’est pas assez grand, le surplus de production permis par une division
du travail toujours accrue ne trouvera pas acheteur et entrera dans une boucle
de travail stérile et dangereuse.
La DIT est à l’origine dans sa mise en pratique à
grande échelle de la RI et du productivisme avec le machinisme pour se
pratiquer encre aujourd’hui.
Par ailleurs, la division du travail n’a pas que des avantages.
Smith note qu’elle
peut avoir des effets désastreux sur l’intellect des ouvriers qui sont abrutis par la
répétition de gestes d’une simplicité toujours plus grande.
Il invite donc l’État à
faire quelque chose pour qu’il en soit autrement, peut-être à mettre en place un
système éducatif.
La division du travail, telle qu’on la connaît aujourd’hui pervertie-t-elle
l’homme en l’aliénant finalement au sein de sa société ?
I La division du travail, une solution pratique pour la survie de l’espece
humaine et vitale pous la société
Texte de Mandeville dans sa Fable des Abeilles
« Mais l’homme a presque continuellement besoin du secours de ses semblables,
et c’est en vain qu’il l’attendrait de leur seule bienveillance.
Il sera bien plus sûr
de réussir, s’il s’adresse à leur intérêt personnel et s’il leur persuade que leur
propre avantage leur commande de faire ce qu’il souhaite d’eux.
C’est ce que fait
celui qui propose à un autre un marché quelconque ; le sens de sa proposition
est ceci : Donnez-moi ce dont j’ai besoin, et vous aurez de moi ce dont vous
avez besoin vous-même ; et la plus grande partie de ces bons offices qui nous
sont si nécessaires s’obtient de cette façon.
Ce n’est pas de la bienveillance du
boucher, du marchand de bière ou du boulanger que nous attendons notre dîner,
mais bien du soin qu’ils apportent à leurs intérêts.
»
Plus loin il continue :
« Comme c’est ainsi par traité, par troc et par achat que nous obtenons des
autres la plupart de ces bons offices qui nous sont mutuellement nécessaires,
c’est cette même disposition à trafiquer qui a dans l’origine donné lieu à la
division du travail.
»
La division du travail serait une disposition naturelle de l’homme,
imposée justement par la nature.
Mandeville explique cela dès le début de
l’extrait en évoquant un état de l’homme isolé dans la nature et donc vulnérable.
La réunion des hommes permet de meilleures chances de survie et de prospérité,
la DT serait alors née d’un besoin d’échange, de coopération afin de répondre à
l’impératif de survie.
Elle est le fruit de la société humaine.
Ainsi, ce processus
organisateur des groupements humains semble tout à fait bénéficiaire sur
plusieurs points.
Amoral, il s’adapte et reconnait que la nature humaine est
essentiellement égoïste, il pallie aux tendances d’auto-preservation de l’homme
en se reposant sur un échange d’intérêts.
L’exemple des divers professions
utilisées par Mandeville se conclue explicitement par cette idée fondamentale
« mais bien du soin qu’ils apportent à leurs intérêts.
» L’intérêt est, dans les
écrits économiques de le motif fondamental des actions humaines, la sympathie
étant une rare exception.
D’abord dans la nature, puis en société l’homme est tout d’abord
déterminé par des passions physiques qui garantissent à la fois sa
conservation et sa reproduction comme la la faim ou la soif, composantes
essentielles de l’espèce humaine ».
À côté de ces passions corporelles rapprochant l’homme de l’animal, se tient un
deuxième type de déterminations constitué des « passions de l’amour de soi »
comprenant ce que Smith nomme les « passions égoïstes » L’individu est en effet
déterminé par sa tendance à se soucier davantage de son propre sort et de sa
propre situation que de ceux de ses semblables.
La division du travail permet
d’exploiter au mieux les avantages comparatifs de chacun pour pouvoir faire
profiter au maximum tout les habitants de la société en jouant sur ces passions.
Le résultat est que dans chaque art, la division du travail, aussi loin
qu'elle peut y être portée, donne lieu à un accroissement proportionnel
dans la puissance productive du travail.
Adam Smith comlète Mandeville
dans Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, en
défendant justement le fait qu’elle permet la croissance économique via la
hausse de la productivité.
La division du travail augmente la «puissance
productive du travail ».
Elle consiste en la division de la réalisation d’une tâche
complexe en de multiples tâches réalisées par des travailleurs spécialisés dans
une tâche simple et unique.
La division du travail provient d’une propension
naturelle à échanger, qui est pour lui un penchant universel, guidée par l’intérêt
et non par l’altruisme.
Pour satisfaire ses besoins, chacun doit s’adresser aux
autres pour obtenir d’eux ce qu’il veut.
Smith illustre sa démonstration par
l’exemple d’une manufacture d’épingles dans laquelle la réalisation d’une épingle
nécessite dix-huit étapes successives.
Il identifie trois principales conséquences
d’une spécialisation qui sont : une habileté plus grande du travailleur qui se
spécialise dans l’exécution d’une tâche, la disparition des temps morts entre les
différentes tâches, la possibilité de mécaniser certaines tâches.
D’un POV strictement matériel et économique donc, la DT est une réussite
incontestable.
Progrès de la condition humaine
II mais perversion à mesure que progresse la société grandit et se
développe, se mutant en une forme d’asservissement
Si l’on peut chiffrer les succès de la DT, il convient de se pencher en réalité sur
les conséquences humaines de la DT
Ainsi, Karl Marx décrit-il l’aliénation et l’exploitation induites par la division du
travail et en conclue à la nécessité de renverser le système.
Dans le Capital, livre
Ier
« La division du travail «estropie le travailleur, elle fait de lui quelque chose de
monstrueux en activant le développement factice de sa dextérité de détail, en
sacrifiant tout un monde de dispositions et d'instincts producteurs, de même
que, dans les États de la Plata, on immole un taureau pour sa peau et son suif.
»
En ce sens, elle «attaque l'individu à la racine même de sa vie » et fournit la
base d'une «pathologie industrielle.
Réduire le travailleur, qui «ne cesse pas
d'être [...] une personne » à l'hypertrophie d'un nombre réduit de ces
possibilités, c'est donc s'attaquer à la vie elle-même.
»
La fragmentation des tâches constitue la ruine de l'individu car elle est «le
morcellement de l'individu lui-même » En fait, la division du travail est la
réduction de l'individu en cela qu'elle sacrifie la plus grande partie de ses
potentialités au développement monstrueux d'une habileté spécifique.
L’homme
tel un taureau demeure en latence et se perd lorsque le milieu cesse de le
solliciter.
«l'homme est comparable à un animal qui resterait jeune toute sa vie
», un animal, par conséquent, aux infinies possibilités mais qui se retrouve
prisonnier dans une cage étroite.
Si, positivement, la division du travail signifie la réalisation d'une potentialité de
vie humaine, négativement, elle entraîne la réduction des autres possibilités à
l'état dépendance, notamment au....
»
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