la diversité des cultures contredit elle l'existence de valeurs universelles ?
Publié le 10/04/2024
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La diversité des cultures contredit-elle l'existence de valeurs universelles?
ROUSSEAU
Raphaël
Dissertation :
Pendant la Seconde Guerre mondiale, de nombreux pays engagés dans le conflit ont
permis d’illustrer une opposition de cultures et d’idéologies.
Cette confrontation témoigne
aussi des tentatives de chacun de dépouiller son ennemi de son humanité.
On peut citer la
tentative du 3ème Reich de déshumaniser les Juifs et d’établir une hiérarchie dans l’humanité
basée sur l’appartenance à telle ou telle culture.
Cependant, ces différences ont-elles
véritablement fracturé l’humanité en différents groupes distincts hétérogènes où ne faisaient,
malgré les tentatives de deshumanisation, que mettre en évidence l’appartenance à une
essence commune qui surpasse les cultures ?
Nous nous demanderons donc si la diversité des cultures contredit-elle l’existence de
valeurs universelles ?
Tout d’abord, nous pouvons dire que la diversité se définit par l’existence de
différentes déclinaisons d’une espèce.
Ici, il s’agit de la diversité culturelle, admettant que
l’espèce humaine définisse plusieurs cultures.
Afin de poursuivre, La culture, est l’ensemble
des capacités et traditions propres à un groupe acquises par un individu.
Ces coutumes
divergent selon le lieu ou l’époque donnée.
De plus les compétences sont transmissibles
d’un membre à un autre et peuvent être améliorées au fil du temps.
Une culture est souvent
synonyme de civilisation.
Enfin, les valeurs universelles sont des attributs communs à tous
les êtres d’une espèce à quelconque époque ou lieu.
Il s’agit de l’essence, de la nature d’un
être.
Mais, se demander si la diversité des cultures contredit-elle l’existence de valeurs
universelles, revient à se demander si ce qui relève de l’acquis, ce qui change au fil des
générations et qui n’est propre qu’à une population donnée remplace l’existence d’une
nature qui demeure commune à chacun des êtres humains.
C’est ce demander donc si la
culture remplace la nature chez l’Homme.
Le problème est qu’il est vrai d’admettre d’une part qu’il y a plus de différences que
de ressemblances d’un être humain à un autre.
Mais qu’il est tout autant véridique qu’il
existe quelque part chez chacun des Hommes, une valeur commune.
Afin de répondre à ce paradoxe, nous admettrons dans un premier temps que les
cultures, aussi nombreuses et différentes qu’elles soient contredisent l’existence de valeurs
universelles.
Puis nous montrerons après que malgré cette diversité, il existe tout de même
des valeurs et communs universels à l’être humain.
Enfin, nous proposerons une réponse
claire à ce problème en stipulant que les cultures humaines ne sont qu’une faille superficielle
qui recouvre l’unité humaine.
Nous nous proposons donc de commencer l’étude de cette question en affirmant tout
d’abord que la diversité des cultures s’oppose à l’existence de valeurs universelles.
Afin de débuter, nous admettrons que la vision des valeurs universelles diffèrent
selon les cultures.
En effet, chaque culture admet un regard ethnocentrisme des valeurs universelles.
L’ethnocentrisme est le fait de considérer que les valeurs de sa propre culture sont celles de
l’espèce.
Il est donc difficile de définir des valeurs universelles si chaque culture en a une
vision propre et que chacune est persuadée que ses propres valeurs sont celles qu’il faut
utiliser en tant que valeurs universelles.
On peut donc imaginer qu’il est difficile de
rapprocher plusieurs cultures sous des valeurs communes quand celles-ci ont leur propre
version de ces valeurs et pensent que la leur est la bonne.
Ainsi, d’après Joseph de Maistre, « il n’y a point d’Homme dans le monde.
J’ai vu de
ma vie des Français, des Anglais, des Russes : mais quant à l’homme je ne l’ai jamais
rencontré de ma vie ».
ici, le philosophe dit qu’il n’y a point d’Homme, que l’humanité se
définit par les différentes nations et qu’il n’existe pas d’individu qui puisse correspondre à des
valeurs qui définiraient l’humanité.
Par exemple, à l’époque antique, les Romains considéraient tous ceux qui ne
parlaient pas le latin comme des Barbares.
Soit excluant ceux-ci de l’humanité par le fait qu’il
ne puissent pas parler dans la langue.
Ils définissaient donc comme une des valeurs
universelles le fait de parler leur langue.
Par conséquent, la diversité des cultures contredit l’existence de valeurs universelles
tant celles-ci ne possèdent pas la même définition de celle-ci.
De plus, nous pouvons ajouter que chez l’être l’humain, la culture est comme une
seconde nature.
Cela signifie que : notre nature est ce à quoi nous sommes accoutumés, soit, le mode
de vie que nous suivons définit ce que nous faisons le plus, ce à quoi nous nous confrontons
le plus.
On peut donc dire que notre mode de vie définit ce à quoi nous sommes habitués.
En outre chaque culture offre ou impose un mode de vie différent à chaque individu,
modifiant ainsi sa nature.
il est donc difficile de définir des valeurs universelles, où
universelle désigne ce qui est invariable peu importe l’époque ou le lieu ; tant chaque
individu possède les valeurs de sa culture et non celle de son espèce.
Comme le dit Blaise Pascal : « la coutume est notre nature […] la coutume est une
seconde nature qui efface la première ».
nous voyons que l’auteur de cette citation désigne
notre nature humaine, qui est définie par des valeurs propres à chaque membre de l’espèce
comme une première culture.
Tant la nature est invariable, une culture l’est, soit notre
première culture est remplacée par notre seconde culture qui est celle propre à la civilisation
à laquelle nous appartenons.
Nous pouvons prendre pour exemple, le fait de pouvoir digérer le lait.
D’un point de
vue universel, après un certain âge atteint, chaque humain n’est plus censé pouvoir digérer
le lait.
Ce fait est donc la valeur universelle initialement présente.
Cependant, certains pays
ont longtemps élevé des vaches et ont consommé leur lait.
Depuis, les population
descendantes ont la capacité de digérer le lait.
La culture de celles-ci, qui avait un mode de
vie où l’on consommait le lait a changé la nature des êtres et donc cette valeur n’est plus
universelle.
C’est pourquoi l’on peut dire que les cultures imposent un mode de vie, les individus
le suivant changent, et leur « première culture » se voit effacée, détruisant ainsi tout trait
commun à quelque autre culture.
Nous pouvons enfin dire qu’ il existe un relativisme.
Le relativisme est le fait de
considérer qu’il n’existe pas d’absolu, d’universel.
Ici les formes de relativisme qui nous
intéressent sont le relativisme moral et culturel.
Ceux-ci admettent qu’il n’existe en l’humanité
aucune valeur universelle et valorise les différences entre les humains.
De ce fait, il existe une vision radicale du relativisme, visant à dire que chacune des
cultures n’est en rien assimilable.
L’existence du relativisme contredit ainsi l’existence de
valeurs universelles puisque celle-ci s’oppose au rapprochement des cultures et se veut
contre l’existence de ce qui est universel, absolu.
On peut donc dire qu’autant de cultures il y
a, si l’on porte une vision relativiste à celles-ci, celles-ci contrediront l’existence de valeurs
universelles.
Ce sujet a particulièrement été étudié par Claude Levi Strauss, en effet, celui-ci,
s’opposant aux visions ethnocentrismes des cultures.
Le philosophe, dans son ouvrage
Race et histoire développe le relativisme culturel qui veut empêcher quelque culture de
s’identifier comme une un universel.
On peut citer comme exemple le Canada qui chercher à préserver le Français au
Québec au détriment de l’anglais.
On peut donc voir ici la volonté de séparer de par la
langue les différentes populations.
De ce fait on cherche à éloigner de valeurs communes les
populations du Canada.
Par conséquent, la diversité des cultures contredit l’existence de valeurs universelles
par le relativisme, qui vise à maintenir les différences de chacune de ces cultures.
Cette étape du développement bouclée, la question semble avoir été répondue : la
diversité des cultures contredit bel et bien l’existence de valeurs universelles.
Cependant,
sans accepter une vision relative ou ethnocentrique, pouvons-nous admettre un
compromis ? où les cultures par-dessus leurs différences, admettraient des valeurs et traits
communs enracinés dans l’espèce elle-même ?
Pour commencer, nous pouvons admettre que parmi chacune des sociétés, Il existe
des interdits universels.
en effet, il existe des interdits universels communs à toutes les cultures et à toutes
époques.
Souvent, une société se définit par ce qu’elle rejette, on pourrait donc définir
comme valeur universelle de l’humanité un trait qu’elle rejette, qu’elle interdit.
L’existence
d’interdits universels permet donc de définir une des valeurs universelles de l’humanité.
La prohibition de l’inceste a été d’abord écrite en tant que morale du mythe des
Labdacides.
Sophocle écrit l’histoire d’Œdipe qui, apprenant qu’il a marié sa mère, se crève
les yeux et s’exile de son royaume.
Déjà à l’antiquité, on cherche à interdire l’endogamie.
Nous pouvons observer par exemple, la prohibition de l’endogamie.
L’être humain
s’est, sans se concerter, mis d’accord sur le fait d’interdire la consanguinité.
Dans la volonté
de prolonger la prospérité de l’espèce, le mariage entre les membres ayant un sang commun
a été interdit, afin de favoriser l’exogamie, le mélange des individus, donc la diversité.
Cet
interdit a dépassé toutes les frontières de cultures, est installé de la même manière dans des
cultures parfois absolument....
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