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La discrimination doit-elle être positive ?

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Doit-on favoriser les plus défavorisés ? La société doit-elle accorder une place privilégiée, protégée à ceux qui ont le moins de chance de réussir ? Le mérite ne doit-il pas présider à l'obtention des meilleurs postes dans la société ? La discrimination positive n'est-elle pas injuste ?

             La discrimination est le fait de mettre à part et de traiter différemment un individu ou une classe donnée. On le voit, la définition même de la discrimination semble essentiellement négative. Pourtant, comme on peut le voir avec la HALDE, la haute autorité de lutte contre la discrimination et l’exclusion, la discrimination peut aussi se concevoir positivement s’il s’agit de pallier les défauts d’un horizon social normé. La discrimination née d’une injustice ou laisse place à une injustice rompant l’unité de la société et mettant en péril le tissu social, il apparaît alors nécessaire de pallier ces manquements. Mais la discrimination peut-elle être positive ? ou plus exactement, doit-elle ? Cette notion de devoir implique un choix et la reconsidération du concept c’est-à-dire sa redéfinition mais ne doit nous faire occulter le problème essentiel de la négativité du concept.

            Si la discrimination appelle l’injustice (1ère partie), il faut bien voir que le concept est essentiellement négatif (2nd partie), nécessitant alors sa pleine redéfinition pour prendre la mesure de sa positivité (3ème partie).

« Introduction : La discrimination est le fait de mettre à part et de traiter différemment un individu ou une classe donnée. On le voit, la définition même de la discrimination semble essentiellement négative.

Pourtant, comme on peut le voir avec la HALDE, la haute autorité de lutte contre la discrimination et l'exclusion, la discrimination peut aussi se concevoir positivement s'il s'agit de pallier les défauts d'un horizon social normé.

La discrimination née d'une injustice ou laisse place à une injustice rompant l'unité de la société et mettant en péril le tissu social, il apparaît alors nécessaire de pallier ces manquements.

Mais la discrimination peut-elle être positive ? ou plus exactement, doitelle ? Cette notion de devoir implique un choix et la reconsidération du concept c'est-à-dire sa redéfinition mais ne doit nous faire occulter le problème essentiel de la négativité du concept. Si la discrimination appelle l'injustice (1 ère partie), il faut bien voir que le concept est essentiellement négatif (2nd partie), nécessitant alors sa pleine redéfinition pour prendre la mesure de sa positivité (3ème partie). I – La discrimination comme rapport à l'injustice a) La nécessité de la discrimination vient d'un état de fait qui institue une rupture entre l'égalité des citoyens et crée donc une injustice.

Du point de vue social, une injustice est un défaut, c'est-à-dire la déception suivant un horizon d'attente comme le montre à juste titre Emmanuel Renault dans l'Expérience d'injustice.

Or pour que l'on prenne en considération vraiment l'expérience de l'injustice d'où vient l'inégalité il ne faut pas seulement poser les exigences d'une justice sociale mais bel et bien une théorie de la reconnaissance qui seule peut rendre compte et pallier ce sentiment d'injustice.

Or la théorie de la reconnaissance comme le développe Emmanuel Renault dans l'Expérience d'injustice remonte effectivement aux attentes normatives fondamentales sur lesquelles repose notre vie éthique et morale, condition qui, lorsqu'elles sont durablement insatisfaites, sapent tout ce qui fait la valeur de l'existence et c'est pourquoi la théorie de la justice comme équité est insatisfaisante.

Le renvoi à un ordre de justice supérieur est en fait symptomatique d'un manque de reconnaissance.

L'inégalité et le vécu d'injustice qu'elle développe est donc la mise en exergue d'un conflit entre un horizon d'attente relativement à des normes sociales et ces mêmes normes sociales.

C'est pourquoi l'inégalité doit être compris dans une dynamique normative faisant référence à des revendications et comme rejet des situations injustes. b) Or s'il existe une discrimination, on peut dire alors que le contrat social n'est pas respecter et que la société ne vit pas unit.

C'est alors la survie même de la société dans ses fondements qui est menacée comme on peut le comprendre à travers la lecture du chapitre 6 du Contrat social de Rousseau : « « Trouver une forme d'association qui défende et protège de toute la force commune la personne et les biens de chaque associé, et par laquelle chacun, s'unissant à tous, n'obéisse pourtant qu'à lui-même, et reste aussi libre qu'auparavant.

» Tel est le problème fondamental dont le Contrat social donne la solution.

Les clauses de ce contrat sont tellement déterminées par la nature de l'acte, que la moindre modification les rendrait vaines et de nul effet; en sorte que, bien qu'elles n'aient peut-être jamais été formellement énoncées, elles sont partout les mêmes, partout tacitement admises et reconnues, jusqu'à ce que, le pacte social étant violé, chacun rentre alors dans ses premiers droits, et reprenne sa liberté naturelle, en perdant la liberté conventionnelle pour laquelle il y renonça.

Ces clauses, bien entendues, se réduisent toutes à une seule - savoir, l'aliénation totale de chaque associé avec tous ses droits à toute la communauté: car, premièrement, chacun se donnant tout entier, la condition est égale pour tous; et la condition étant égale pour tous, nul n'a intérêt de la rendre onéreuse aux autres.

De plus, l'aliénation se faisant sans réserve, l'union est aussi parfaite qu'elle peut l'être, et nul associé n'a plus rien à réclamer: car, s'il restait quelques droits aux particuliers, comme il n'y aurait aucun supérieur commun qui pût prononcer entre eux et le public, chacun, étant en quelque point son propre juge, prétendrait bientôt l'être en tous; l'état de nature subsisterait, et l'association deviendrait nécessairement tyrannique ou vaine.

Enfin, chacun se donnant à tous ne se donne à personne; et comme il n'y a pas un associé sur lequel on n'acquière le même droit qu'on lui cède sur soi, on gagne l'équivalent de tout ce qu'on perd, et plus de force pour conserver ce qu'on a.

Si donc on écarte du pacte social ce qui n'est pas de son essence, on trouvera qu'il se réduit aux termes suivants : « Chacun de nous met en commun sa personne et toute sa puissance sous la suprême direction de la volonté générale; et nous recevons encore chaque membre comme partie indivisible du tout.

» A l'instant, au lieu de la personne particulière de chaque contractant, cet acte d'association produit un corps moral et collectif, composé d'autant de membres que l'assemblée a de voix, lequel reçoit de ce même acte son unité, son moi commun, sa vie et sa volonté ». c) Mais surtout, comme le montre Alain Renaut dans Egalité et discrimination : « Nul ne songerait à contester que le refus des discriminations constitue le cœur même de l'idée démocratique.

Pourtant, depuis quelques décennies, un débat s'est fait jour : et si ce refus des discriminations ne suffisait plus à assurer que nous appartenons à une société où tous les êtres humains "naissent et demeurent libres et égaux en droits" ? Depuis les années 1960, la dynamique démocratique a complexifié la promesse d'égalité : elle ne peut plus se contenter d'exclure les différences, elle doit aussi les reconnaître et, à partir de cette reconnaissance, reconfigurer les politiques sociales ». Et c'est en ce sens que l'on a pu voir se développer notamment aux Etats-Unis dans les années 60 ce qu'on a appelé l'« Affirmative action ».

Désirant fonder une « société indifférente à la couleur de peau » (blind-color society), elle s'appuie néanmoins sur la notion de race et de groupe. Transition : Ainsi la discrimination est essentiellement le développement d'une injustice est doit être positive en tant qu'elle devra les pallier.

Pourtant, il n'en reste pas moins que le concept est essentiellement négatif.. »

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