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La détermination du bien n’est-elle qu’une affaire d’opinion ?

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« INTRODUCTION Dans la société contemporaine, l'information occupe une place majeure (rôle des différents médias, fascination du public pour l'image télévisuelle...).

Mais est-elle suffisante pour constituer un savoir progressif et fournir à qui la consomme une connaissance authentique? Si l'on examine ce qu'exige le fait de « connaître », ses conditions sontelles remplies dès le simple fait de s'informer? I.

LIMITES DE L'INFORMATION — Au sens général, l'information implique: • un rapport au quotidien: elle est dès lors périssable et peu cumulative; • une tendance (récente, mais de plus en plus prononcée) au spectaculaire: elle se condamne par là à rester superficielle; • une tendance à la multiplication.

Problème : comment mémoriser (ou faire un choix dans) la totalité des informations? — «Connaître» a plusieurs sens, entre autres: • un sens événementiel (j'ai appris le mariage de mon cousin); • un sens relatif à l'exercice de la mémoire (connaître par coeur); • un sens désignant des exercices pratiques ou intellectuels exigeant de la durée (connaître un métier manuel ou une langue étrangère); • un sens propre à la «didactique»: connaître une méthode, connaître à connaître. — Dès ce, premier repérage, il apparaît que s'informer ne peut correspondre à ces différents niveaux — mais seulement au premier, et partiellement au second. II.

ÉVÉNEMENTS ET STRUCTURATION — L'information est événementielle (du moins au quotidien).

Elle couvre des domaines hétérogènes (politique, culture, sports, vulgarisation, etc.) qui peuvent, pour un individu, se présenter comme concurrents ou incompatibles. — L'accumulation des informations ne se structure (dans un domaine choisi) que si le sujet a d'abord appris à les structurer. — Tout traitement des informations suppose ainsi que le mode de traitement ait été antérieurement acquis, indépendamment des informations elles-mêmes. — Si l'événement que rapporte l'information est éphémère, s'informer n'engage pas, ou très peu, la mémoire, à l'inverse de l'apprentissage. III.

CONNAÎTRE, S'INFORMER: POURQUOI? — Ce qui résulte de la connaissance est un savoir (pratique, technique, théorique), c'est-à-dire un acquis durable (même s'il nécessite un entretien périodique), susceptible de conférer un pouvoir, ou du moins une efficacité. — L'accumulation des informations ne constitue pas un savoir authentique — tout au plus un stock d'exemples ou d'arguments pour alimenter une discussion ou briller dans «le dernier salon où l'on cause». — Cf.

l'opposition classique, déjà soulignée par Montaigne, entre la tête bien faite» (capable de maîtriser et d'organiser son savoir) et la «tête bien pleine» (bourrée d'informations). — Si l'on préfère, cf.

Hegel : la lecture des journaux du matin est le bénédicité du philosophe — mais c'est précisément parce que ce dernier est capable, grâce au sens qu'il a appris à repérer, de saisir la signification de l'information et de n'en retenir que ce qui compte (ou comptera). CONCLUSION S'informer, c'est recevoir les échos du monde ou d'un de ses aspects.

Cela peut favoriser la passivité de l'esprit, son simple gavage insignifiant.

Connaître implique toujours un choix, une décision et un travail actif.. »

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