Aide en Philo

La démocratie n'est elle qu'un idéal?

Extrait du document

« Analyse et problème : • La démocratie est un régime politique dans lequel l'ensemble des citoyens (le peuple) est souverain.

C'est-à-dire que les citoyens sont à la fois sujets, obéissant à la loi, et législateurs, décidant de la loi par leur vote. • Pour autant, le peuple n'a pas toujours raison : il est à l'origine du pouvoir mais ce pouvoir n'est pas nécessairement juste ni exercé d'une manière raisonnable et adaptée.

Une critique possible de la démocratie tient à cela : elle est biaisées car soumise aux hommes, donc à leur manque d'instruction, de clairvoyance, à la démagogie ou aux intérêts personnels.

Rousseau écrit : "Il n'a jamais existé de véritable démocratie...

Un gouvernement si parfait ne convient pas à des hommes." Le contrat social, III, IV • Un idéal est ce que l'on conçoit comme conforme à la perfection et que l'on donne comme but et comme norme à la pensée ou à l'action. • L'énoncé du sujet : la démocratie n'est-elle qu'un idéal implique que la démocratie en est un.

Il faudra donc montrer en quel sens la démocratie est un idéal.

Mais le problème est de savoir si elle est autre chose. • La problématique tient donc à la contradiction possible entre le droit et le fait, entre l'idéal que représente la démocratie et sa réalisation : cette perfection théorique qu'est le modèle démocratique peut-elle être réalisée ? Il faut alors montrer les difficultés de sa réalisation.

Mais alors, si ce modèle ne peut être réalisé entièrement, n'est parfait que théoriquement, est-ce vraiment un idéal ? En effet, un modèle qui n'est parfait qu'à l'état théorique mais qui ne peut être réalisé est-il vraiment un idéal ? I – L'idéal démocratique 1.

Émergence d'un modèle • L'idéal démocratique repose sur la notion d'Etat de droit, qui implique le règne de la loi pour tous et par tous.

La première valeur est donc celle d'égalité : tous les citoyens sont égaux, à la fois dans leur participation à la vie politique et dans leur traitement. • La démocratie s'attache également à défendre la liberté des citoyens.

Mais il ne s'agit pas de la liberté naturelle, celle consistant à faire ce que l'on veut, mais d'une liberté civile, contenue dans les bornes des lois.

Cette liberté est donc contrebalancée par l'égalité qui doit régner entre les citoyens : les citoyens étant égaux, aucun ne doit exercer sa liberté contre celle des autres. • Ce sont les lois politiques qui viennent garantir ce double objectif de l'égalité et de la liberté.

Les lois politiques, forgées par l'homme et choisies par les citoyens, remplacent les lois naturelles, ou le droit naturel, qui consiste à faire ce que l'on veut, à défendre ses intérêts tant que l'on en a les capacités et au détriment des autres. • L'intérêt général prime donc sur les intérêts particuliers.

C'est l'intérêt du plus grand nombre et celui de la collectivité qui doivent être défendus, et non nos intérêts en tant qu'individus (gagner plus d'argent, avoir plus de pouvoir...). 2.

Système politique ou norme ? • On peut donc définir la démocratie par un ensemble de principes politiques, tels que le vote universel (tout les citoyens ont le droit de vote), la liberté d'opposition, la nature du système judiciaire etc.

Cependant, la réunion de principes que l'on juge démocratique ne répond pas forcément à ce que l'on peut concevoir comme un « idéal démocratique ». • En effet, le problème de cette notion est qu'elle peut être conçue à la fois - comme système politique - comme ensemble de valeurs Dans cette dernière conception, la démocratie, perçue comme idéal, répond à des critères assez flous, puisqu'il s'agit de valeurs (liberté, égalité...) et non de principes politiques.

D'où la difficulté à estimer si tel régime particulier est ou non une démocratie.

Ainsi, les pays dont le système politique est unanimement considéré comme démocratique n'échappent pas aux inégalités. • S'il est toujours possible de voir les limites des régimes démocratiques, de voir leurs manquements aux principes de la démocratie, est-ce que la réalisation de ce modèle est impossible ? II – Une impossible réalisation ? • Jacques Maritain écrit ainsi que « la tragédie des démocraties modernes est qu'elles n'ont pas réussi à réaliser la démocratie.

» Maritain, Christianisme et démocratie.

Qu'un modèle idéal soit concevable ne suffit pas, encore faut-il pouvoir le réaliser.

Or les limites démocratiques tiennent justement aux fondements de la démocratie.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles