La découverte freudienne de l'inconscient
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Définition des termes du sujet:
INCONSCIENT
Du préfixe privatif in- et de -conscient, d'où « qui n'est pas conscient ».
a) Adjectif : ce qui est dépourvu de conscience.
b) Ce qu'on ressent ou perçoit sans en prendre conscience (cf.
les
« petites perceptions » de Leibniz).
Nom : chez Freud, l'inconscient est fait de tous les contenus psychiques
(pulsions, désirs, souvenirs) qui sont refoulés hors de la conscience, et qui demeurent cependant actifs.
c)
Inconscient collectif : désigne, chez Jung, l'ensemble des images et motifs qui symbolisent les instincts
fondamentaux de l'homme.
• La psychanalyse freudienne accorde une grande importance à l'étude des rêves, des lapsus et des actes
manqués, qu'elle considère comme des manifestations travesties de l'inconscient.
• Certains philosophes nient
l'existence de l'inconscient.
Alain, par exemple, y voit une dangereuse valorisation de nos pulsions et de nos
instincts, tandis que Sartre lui substitue la notion de mauvaise foi.
1 L'élaboration du concept d'inconscient
Le cas d'Anna O.
La psychanalyse est une théorie et une thérapeutique des névroses, c'est-àdire des troubles de l'équilibre psychique et de l'affectivité (angoisses,
obsessions, phobies).
Freud fut mis sur la voie de sa découverte par la
connaissance qu'il eût, dans les années 1880 à 1882, du traitement appliqué
par un médecin viennois, le docteur Joseph Breuer, à une jeune fille de vingt
et un ans atteinte d'hystérie.
Celle-ci, Anna 0.
(Bertha Pappenheim),
manifesta au cours des deux années de sa maladie une série de symptômes
physiques et mentaux plus ou moins graves : toux nerveuse, paralysies
diverses auxquelles ne correspondait aucune lésion organique, troubles de la
mobilité oculaire, dégoût de toute nourriture et impossibilité de boire malgré
une soif intense.
Elle était aussi sujette à des «absences», à des états de
confusion, de délire, d'altération de toute la personnalité.
Ne pouvant ni
comprendre ni parler sa langue maternelle, elle s'exprimait en anglais.
Les
premiers symptômes apparurent alors qu'elle soignait son père qu'elle adorait,
au cours d'une maladie à laquelle il devait succomber.
Le traitement d'Anna O.
Breuer, par hypnose, suscita, chez Anna O., le récit d'événements pénibles
ayant un rapport avec la maladie et la mort de son père.
Ainsi, elle parla
d'une scène pendant laquelle, ayant envie de pleurer, elle retint ses larmes.
Réveillée de son état hypnotique, elle ne souffrait plus de ses yeux.
Elle fit
aussi le récit du petit chien de sa gouvernante qu'elle n'aimait pas et qui avait bu dans son verre.
Ce récit achevé,
elle manifesta sa colère, restée contenue jusqu'alors, puis elle demanda à boire.
Ces traumas récents précédaient la
mise à jour de traumas plus anciens, remontant à l'enfance.
Ainsi Anna O.
fut délivrée de ses symptômes après
s'être rappelée, sous hypnose, avec extériorisation affective, à quelle occasion ils étaient apparus pour la première
fois.
Plus proche de la cure chamanistique des sorciers que de la cure psychanalytique, la guérison d'Anna O.
fut de
courte durée.
La mise au jour du concept d'inconscient
L'étude des phénomènes hystériques suggéra à Freud l'idée essentielle d'une dissociation du psychisme en deux
états : le conscient et l'inconscient.
Si les hystériques, hors hypnose, ne pouvaient se souvenir des traumas à
l'origine de leurs symptômes, c'est que ceux-ci avaient leur fixation en un autre «lieu» que le conscient.
2 Le développement de la notion d'inconscient : résistance et refoulement
Très vite, Freud abandonne l'hypnose, procédé incertain et aux effets thérapeutiques peu durables.
A partir de la
suggestion liée, par exemple, à la pression de la main sur le front, il parvient à dérouler la chaîne des souvenirs
pathogènes jusqu'au traumatisme originaire.
Mais non sans difficulté.
Tout se passe, en effet, comme si une partie
de la personnalité du malade opposait une résistance à la guérison.
Freud en déduit que ces forces qui s'opposent à
la réintégration de l'oublié dans le conscient sont celles-là mêmes qui, au moment du traumatisme, ont provoqué cet
oubli et refoulé dans l'inconscient les incidents pathogènes.
Le refoulement comme «une fuite devant la douleur»
Pourquoi le sujet refoule-t-il et sur quoi porte le refoulement ? La réponse, Freud la trouve dans son expérience de
thérapeute.
Dans tous les cas observés, il a pu constater que le sujet a eu à se défendre contre un danger interne,
un danger dû à la présence en lui d'un désir violent en complète opposition avec ses aspirations morales et.
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