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La déclaration des Droits de l'homme exprime-t-elle une vérité philosophique ?

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« Termes du sujet: PHILOSOPHIE La philosophie, selon P ythagore, auquel remonte le mot, ce n'est pas la sophia elle-même, science et sagesse à la fois, c'est seulement le désir, la recherche, l'amour (philo) de cette sophia.

Seul le fanatique ou l'ignorance se veut propriétaire d'une certitude.

Le philosophe est seulement le pèlerin de la vérité.

A ujourd'hui, où la science constitue tout notre savoir et la technique, tout notre pouvoir, la philosophie apparaît comme une discipline réflexive.

A partir du savoir scientifique, la visée philosophique se révèle comme réflexion critique sur les fondements de ce savoir.

A partir du pouvoir technique, la sagesse, au sens moderne se présente comme une réflexion critique sur les conditions de ce pouvoir. DROIT: a° Un droit: liberté d'accomplir une action (droit de vote); possibilité d'y prétendre ou de l'exiger (droit au travail, droit de grève). b° Le droit: ce qui est légitime ou légal, ce qui devrait être, opposé au fait, ce qui est. c° C e qui est permis par des règles non écrites (droit naturel) ou par des règles dûment codifiées (droit positif). Le droit positif est l'ensemble des règles qui régissent les rapports entre les hommes dans une société donnée.

Le droit naturel est l'ensemble des prérogatives que tout homme est en droit de revendiquer, du fait même de son appartenance à l'espèce humaine (droit au respect). Vérité La vérité concerne l'ordre du discours, et il faut en cela la distinguer de la réalité.

Elle se définit traditionnellement comme l'adéquation entre le réel et le discours. La philosophie, parce qu'elle recherche la vérité, pose le problème de ses conditions d'accès et des critères du jugement vrai. CORRIGE Les Droits de l'homme sont-ils un artifice... • Une notion juridique. La notion de droits de l'homme est avant tout une notion juridique empruntée au domaine du Droit naturel dont l'enseignement se répand en Europe à partir du XV IIe siècle.

Il établit les principes éternels et immuables qui dérivent de la nature humaine et s'oppose au Droit positif qui définit l'ensemble des normes de conduites établies dans une société donnée à une période précise de l'Histoire.

Le droit positif est donc changeant, relatif et divers. • Un acte politique. La déclaration est donc avant tout un acte politique (elle subit l'impulsion de La Fayette et Sieyes qui sont des hommes politiques et non des philosophes).

Ne serait-ce que parce qu'il s'agit d'une déclaration — on rend public —, elle concerne la C ité dans son ensemble.

Ensuite elle réalise la coordination de deux domaines du Droit jusqu'alors nettement séparés (comme le réel et l'idéal), faisant dépendre les droits des citoyens des droits de l'homme, elle prétend arracher la vie politique à la mutabilité de l'Histoire pour la fixer dans la pérennité de la nature humaine. • Une apparence de vérité philosophique. La forme est donc « philosophique », le vocabulaire utilisé l'est également.

On peut alors se demander si les déclarants n'ont pas utilisé la philosophie, voire la métaphysique, pour donner une dimension universelle à un texte qui défend au fond des intérêts bien particuliers (reproches qu'adressera Marx en particulier, cf.

L'idéologie allemande).

Ne s'agit-il pas, d'une manipulation digne des sophistes les plus habiles? ...

ou bien une idée directrice pour la Raison? • Préjuger de la nature humaine. De fait, qui peut prétendre connaître la nature humaine? Les droits naturels de l'homme ne peuvent guère reposer que sur des préjugés.

D'ailleurs il y a plusieurs déclarations des droits de l'homme sous la Révolution, et d'une déclaration à l'autre les contenus évoluent.

L'égalité, absente en 1789, apparaît dans la déclaration de 1791 et prend la place laissée vacante par « la résistance à l'oppression ».

Elle occupe le premier rang qu'elle perd dans celle de 1795 (an III) au profit de la liberté.

En outre cette nature humaine est si complexe que quatre caractères ne suffisent pas à la définir... Des arguments qui rendent suspecte la dimension universelle de ces droits. • Tracer un horizon pour le politique. Pourtant au-delà des contenus, toujours incertains, demeure la forme de ces droits, c'est-à-dire l'exigence faite désormais publiquement au politique d'évaluer son action par référence à l'Homme.

Ces droits de l'Homme sont évidemment une idée — ils n'énoncent pas une connaissance — destinée à réguler, à diriger la réflexion politique.

Bref, dessinent un horizon grâce auquel désormais le législateur saura s'orienter.

V oilà pourquoi Kant salue l'événement par ces mots enthousiastes : « P areil phénomène dans l'histoire des hommes ne se laissera plus jamais oublier, car il a révélé dans la nature humaine une disposition au progrès et une capacité de le réaliser telles qu'aucun homme politique, considérant le cours antérieur des choses n'eût pu le concevoir.

» Doctrine du droit. CITATIONS: « Le gouvernement est institué pour garantir à l'homme la jouissance de ses droits naturels et imprescriptibles.

C es droits sont l'égalité, la liberté, la sûreté, la propriété.

» Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, 24 juin 1793. « Le droit de propriété est celui qui appartient à tout citoyen de jouir et de disposer à son gré de ses biens, de ses revenus, du fruit de son travail et de son industrie.

» Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, 24 juin 1793. « Le droit de propriété est donc le droit de jouir de sa fortune et d'en disposer « à son gré », sans se soucier des autres hommes, indépendamment de la société; c'est le droit de l'égoïsme.

» Marx, La Question juive, 1844. « La sûreté consiste dans la protection accordée par la société à chacun de ses membres pour la conservation de sa personne, de ses droits et de ses propriétés.

» Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, 24 juin 1793. « La sûreté est la notion sociale la plus haute de la société bourgeoise, la notion de la police : toute la société n'existe que pour garantir à chacun de ses membres la conservation de sa personne, de ses droits et de ses propriétés.

» Marx, La Question juive, 1844. « Renoncer à sa liberté, c'est renoncer à sa qualité d'homme, aux droits de l'humanité, même à ses devoirs.

» Rousseau, Du contrat social, 1762.. »

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