La culture va-t-elle nécessairement avec le progrès ?
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Termes du sujet:
PROGRESSER /PROGRÈS:
* Progresser: évoluer du moins bien vers le mieux, (s') améliorer.
* Progrès: 1) Passage graduel du moins bien vers le mieux, évolution dans le sens d'une amélioration.
2) Le Progrès:
marche en avant de la civilisation, par le biais du développement des sciences et techniques.
Culture: Du latin cultura, culture du sol » (de colere, « cultiver »).
Mise en valeur des terres (agriculture), des corps (culture physique) ou des esprits (culture intellectuelle), travail
visant à les rendre féconds.
Par opposition à nature, tout ce qui est l'oeuvre de l'homme.
En sociologie, ensemble
des connaissances et des pratiques transmises par l'éducation et propres à un groupe social donné (exemple : la
culture orientale).
La culture désigne l'ensemble des coutumes, des pratiques, des croyances, des moeurs d'un peuple ou d'une
civilisation.
La culture n'est-elle pas ancrée dans l'idée de tradition, d'un savoir acquis par une civilisation, et à
connaître ? N'a-t-elle pas un côté conservateur ? Peut- on dire que c'est un facteur de progrès ? Ou la culture
marque-t-elle le progrès de la raison, siècle après siècle ? Il faudrait distinguer deux choses : le développement du
culturel, et le développement tout court (pur accroissement), distinguer le quantitatif du qualitatif.
Le progrès n'est
pas le développement : la diffusion du "culturel" n'est pas nécessairement signe d'un approfondissement de notre
rapport à la culture.
En ce sens, si la culture est devenu enjeu de masse c'est en un double sens : matériel,
économique, stratégique, voire purement publicitaire (voir tous les produits dérivés de la culture dans les librairies
des musées par exemple), mais aussi démocratisation, diffusion, accès facilité et démultiplié (rénovation du Louvre
pour en faire un musée à la fois superbe et capable d'accueillir beaucoup de monde).
On peut alors se demander si
critiquer cette diffusion du culturel vient de la volonté de maintenir la culture pour une élite (dans la lignée de la
Distinction de Bourdieu) ou d'une critique du marketing qui l'accompagne.
Il y a un lien à creuser entre
développement du culturel, au sens très élargi, et rapport à la politique et au marché.
Constate-t-on un nouveau
consensus, une manière de laisser chacun choisir ce qui lui plaît sans parler de ce qui fâche ? N'est-ce pas faire
croire que l'on choisit ? Cet exercice d'une liberté n'est-il pas illusoire ? Pour traiter de la technique, ce qui n'est pas
le sujet au sens strict cependant (puisque ce n'est pas un sujet sur le progrès au sens large), on pourra faire un lien
en parlant de l'engouement pour les musées techniques, pour le scientifique en général.
INTRODUCTION
Les sens de la culture sont extrêmement variés.
-
Les termes latins cultura ou cultus évoquent des pratiques liées à la nature physique, et renvoient au
travail de la terre, à l'agriculture, au fait de cultiver.
-
Mais la culture c'est aussi se cultiver, et la culture désigne alors une activité humaine qui semble bien
différente de l'agriculture – bien qu'il s'agisse ici et là de développer des potentialités.
-
La culture c'est aussi plus généralement l'ensemble des activités culturelles humaines ; on pense à l'art
immédiatement, mais la culture c'est aussi le langage, les valeurs, les institutions.
-
Dans son sens le plus large, la culture caractérise ce qui nous distingue du reste de la nature, et nous
oppose à elle.
Le terme « culture » peut ainsi regrouper l'ensemble des productions d'une société.
(parfois aussi le mot semble se vider de sa substance ; on le retrouve partout : on parle de « culture d'entreprise »,
de « culture jeune », de « culture populaire », du « respect des cultures », etc.
Il y a également un ministère de la
« culture »)
Présente tout autour de nous, la « culture » semble concerner toutes les activités de l'homme en société.
A ce titre
elle parait incontournable.
Que représente cependant cette omniprésence de la culture ? Est-elle corrélative d'une
progression de la société ? Le fait de se cultiver a une connotation incontestablement positive ; à l'image de la
culture d'une plante, quelque chose est développé, il y a une progression par rapport à un état initial.
Est-ce
nécessairement le cas pour toutes les sortes de cultures ? Toute la culture, toutes les cultures, marquent-elles
d'une manière ou d'une autre un progrès ?
Il faut évidemment se demander également à quel niveau le progrès se situerait-il.
Qu'est-ce qui progresse avec la
culture ? Concernant un individu qui se cultive, son savoir, ses connaissances progressent.
Mais pourrait-on dire
qu'il s'agit nécessairement d'un progrès moral, par exemple ? On a précisé que la culture pouvait caractériser ce qui
distingue l'homme de la nature.
Les menaces écologiques qui pèsent aujourd'hui sur la nature ne sont-elles pas
justement le fait de la culture ? Derrière tous les progrès du monde culturel, par opposition au monde naturel, n'y at-il pas des conséquences qui peuvent nous conduire à refuser l'idée selon laquelle toute culture est une marque de
progrès ?.
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