La culture humaine sépare-t-elle l'homme de la nature ?
Extrait du document
«
Cette thèse affirme que l'homme n'est pas séparé de la nature : homme et nature sont ensemble donnés au
sein d'une unique Nature, qui est l'universalité de ce qui est.
De ce point de vue, l'homme, n'est pas un "empire
dans un empire" (Spinoza), il n'est pas anti-nature.
Cette affirmation renvoie à l'idée que l'être est puissance
de se conserver dans l'être ; l'homme n'est lui-même que cette puissance de la nature.
Art et langage qui sont
les propres de l'humain sont les marques, ou les signes, de la puissance de la nature en l'homme, car il en est
le seul dépositaire.
L'homme appartient au règne naturel.
«L'homme est un animal rationnel» Aristote, Les Politiques (ive s.
av.
J.-C).
• En définissant l'homme comme un «animal rationnel», Aristote à la fois pose
le propre de l'homme et inscrit celui-ci dans l'ordre nature/ au même titre que
les autres êtres.
Pour Aristote, la nature, c'est le monde dans son ensemble,
et à ce titre tout ce qui est produit par l'homme (c'est-à-dire la culture) en
fait partie.
• L'homme garde une spécificité, notamment parce que c'est l'être dont la
structure est la plus complexe: là où les autres êtres animés n'ont qu'une âme
végétative ou sensitive, l'homme a un troisième degré de développement, qui
est son âme intellective ou sa raison.
Par elle, il a les notions abstraites, le
sens de la justice et non simplement du plaisir ou de la douleur personnelle, et
il a le langage articulé.
C'est pourquoi aussi il est un «animal politique».
• Une version moderne de cette idée peut mener à l'éthologie (science peu
aristotélicienne), qui étudie les comportements humains et les productions
culturelles comme s'il s'agissait de comportements animaux.
L'homme est radicalement distinct des autres êtres.
«Nous rendre comme maîtres et
possesseurs de la nature.» Descartes,
Discours de la méthode (1637), VI.
• Contrairement à Aristote, Descartes (dans la lignée du christianisme)
n'attribue pas une âme à tous les êtres, mais seulement à l'homme.
Pour
Descartes, les animaux ne sont pas autre chose que des automates,
seulement plus sophistiqués.
C'est la théorie des «animaux-machines».
La cinquième partie du "Discours de la Méthode" expose la physique
cartésienne, forme résumée du Traité du monde ; c'est une déduction
rationnelle des principales lois de la nature à partir d'un chaos initial fictif.
«
Démontrant les effets par les causes » (V), il s'appuie sur le principe
mécaniste d'une nature explicable par figure et mouvement, et fait ainsi
l'économie du recours à la notion d'âme (il développe l'exemple de ses travaux
sur les fonctions cardiaques).
C'est particulièrement dans l'étude du vivant
qu'un tel geste se trouve mis en relief.
De là, le modèle de la machine ou de
l'automate pour penser le corps animal et ses divers mouvements, l'image
technique ayant pour vocation de souligner ici l'approche mécaniste du monde
naturel.
Mais, là où l'animal peut s'y réduire complètement (car il est tout
matière), on doit reconnaître en l'homme, et en l'homme seulement, une
composition de deux substances : machine jusqu'à un certain point (le corps),
ce qui le caractérise en propre reste l'exercice de la pensée qui, elle, est immatérielle.
Parler avec à propos est le
signe extérieur d'une telle spécificité.
La biologie, chapitre de la physique (Descartes).
Descartes, préoccupé de physique et, en particulier, de mécanique (= étude de l'enchaînement des causes, qui se
dit en grec : mékanè), a considéré curieusement que les animaux sont des machines (théorie de l'animal-machine).
«
C'est la nature qui agit en eux, selon la disposition de leurs organes; ainsi qu'on voit qu'un horloge (— une horloge),
qui n'est composé que de roues et de ressorts, peut compter les heures, et mesurer le temps, plus justement que
nous avec toute notre prudence » (Discours de la Méthode, 1637).
Le problème de l'union de l'âme et du corps.
a) La hiérarchie des âmes selon Aristote.
Aristote distinguait, dans son Traité de l'Ame :
• L'âme végétative, principe de la nutrition et de la croissance des plantes;
• L'âme sensitive, principe de la sensation et de la locomotion chez les animaux;
• l'âme rationnelle (ou dianoétique), qui — chez l'homme — couronne les deux précédentes.
b) Chose qui pense ou matière brute.
Descartes rejette absolument ces distinctions.
« Il n'y a en nous, écrit-il,.
»
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