La culture est-elle une anti-nature ?
Extrait du document
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Analyse du sujet
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Eléments de définition
Culture = du latin cultura, « culture du sol ».
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D'abord, il s'agit d'un savoir assimilé et formateur qui donne une place privilégiée aux lettres et
aux arts, favorise l'ampleur de la vue, l'intuition critique, l'affinement du goût et la diversité des
intérêts.
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En philosophie, la culture correspond à l'auto-éducation de l'humanité à l'Universel, par la
fréquentation des oeuvres de langues et de pensée.
( Kant, Critique de la raison pure, Théorie
transcendantale de la méthode, ch.
1, A, B.)
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Au singulier : synonyme de civilisation, l'expérience humaine telle qu'elle s'est accumulée et
transmise socialement à travers les générations successives.
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Au pluriel : ensemble de différences significatives entre groupes humains.
Nature = du latin natura, « nature » et de nasci, « naître ».
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En tant que principe de production des choses naturelles, la nature (Physis) n'est pas ellemême une chose, ni un ensemble de choses, mais un principe ou une cause, capable d'expliquer
comment les choses se produisent, viennent à l'existence.
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En tant qu'ensemble ou totalité des choses qui existent, la nature est ou bien la collection de
ces choses ayant chacune un état et des propriétés individuelles ou bien un ordre qui unifie cette
diversité des choses singulières, les hiérarchise et permet d'en rendre compte.
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A partir de la révolution scientifique de la physique mathématique, au début du XVIIè siècle,
sans perdre tout à fait sa signification métaphysique, le terme de nature désigne plus
particulièrement tout ce qui obéit aux lois mécaniques du mouvement et plus généralement tous
les phénomènes objectifs soumis aux lois établies scientifiquement.
Chez Spinoza = totalité de ce
qui est.
(Ethique, I, Appendice)
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Naturel = adjectif qui qualifie toute chose ou tout processus, y compris un comportement
humain, qui appartient à l'ordre de la nature.
Naturel s'oppose alors soit à acquis, à réfléchi, à
artificiel, soit à surnaturel.
Anti = être contre, s'oppose à.
Ce n'est donc pas simplement « être le contraire de », mais ce terme
implique une lutte avec son opposé qu'il veut voir vaincu.
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Angles d'analyse
L'antériorité de la nature sur la culture semble requis par le simple bon sens : comment en effet définir la
culture sinon comme une transformation de la nature ? La nature c'est d'abord tout ce qui entoure l'homme
et qui n'est pas dans son oeuvre, du brin d'herbe à l'étoile.
Mais c'est aussi l'essence, l'être profond de tout
sujet ou de tout phénomène sensible ; on parle couramment de la « nature » de la lumière, ou de la
« nature » de l'homme.
La communauté de ces deux aspects suggérée par l'étymologie ( naître, croître,
pousser) : la nature comprend tout ce qui subsiste par sa propre force, tout ce qui est vivant et originaire.
Néanmoins, l'impossibilité de saisir la nature « en elle-même » indépendamment de cette culture qu'elle
semblait précéder et conditionner apparaît rapidement : c'est toujours par l'intermédiaire d'une langue et
d'une culture que s'effectue la prise de conscience de la nature.
La culture se présente dès l'Antiquité romaine sous un double visage : elle est culture de la terre
(agriculture) et culture de l'esprit (éducation).
Elle est donc un acte de transformation, un travail.
Par la suite,
elle comprend aussi le résultat de ce travail : d'abord, au XVIè siècle, les oeuvres littéraires (les
« humanités ») puis, vers le XIXè siècle, l'ensemble du savoir et des modes de pensée et de vie d'une
société.
Le terme de « culture » est employé aujourd'hui en deux sens distincts (même s'ils sont souvent
confondus par l'usage) : il désigne d'abord les oeuvres de l'esprit, un certain savoir susceptible d'orienter
l'action (on parle d'un homme « cultivé ») puis, par extension, la civilisation.
Or ce terme possède un
caractère nettement appréciatif, ayant désigné d'abord les modes d'organisation sociale supposés les plus
élaborés et les plus raffinés.
Il désigne maintenant un ensemble de traits communs à toutes les composantes
d'une société.
Se demander si la culture peut-être une anti-nature c'est partir du présupposé évident (mais qui sera à
fortiori à remettre ici en question) que la nature précède à la fois chronologiquement et logiquement la
culture.
On aura donc à définir précisément la culture, par son essence (et donc selon sa véritable nature...).
Problématique
Peut-on définir la culture en elle-même et pour elle-même en opposition à la nature ? Est-elle se par quoi l'homme
veut s'émanciper et renier le modèle naturel de sa propre naissance ? Nous aurons donc à examiner à la fois la dimension
spirituelle de l'homme qui s'élève et s'affranchit de la nature par son savoir, mais aussi sur la dimension travaillante de
l'homme qui soumet la nature au vouloir humain (cf.
Descartes, « comme maître et possesseur de la nature ».) Dans cette
perspective on sera donc amener si la nature précède de fait, comme de droit, la culture, ou si au contraire, l'idée de
nature n'est pas toujours culturelle.
C'est donc l'essence de la culture et surtout de sa finalité qui sont ici mises à la.
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